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du 29 septembre 2005
HÉBERGEMENT

AVEC UNE FISCALITÉ ALOURDIE ET UNE ACTIVITÉ EN STAGNATION

GROUPE LUCIEN BARRIÈRE TIRE SON ÉPINGLE DU 'JEU' MALGRÉ TOUT

Le numéro 1 des casinos français a enregistré une hausse limitée de son chiffre d'affaires (1,5 %) au terme des 10 premiers mois de l'exercice 2004-2005. Pour autant, il ne renonce pas à poursuivre son développement, mais abandonne son projet espagnol.


Premier casino de France, Enghien-les-bains a vu son produit brut progresser de 8 % sur les dix mois de 2004-2005.

Faites vos jeux… rien ne va plus !" Voilà le genre de petite phrase que Dominique Desseigne, président du conseil de surveillance de Groupe Barrière SAS, entend régulièrement depuis bon nombre d'années. Normal. La société qu'il préside - contrôlée à 51 % par la famille Barrière-Desseigne aux côtés de Accor (34 %) et le fond d'investissement Colony Capital (15 %) - est l'un des plus importants casinotiers européens avec, à son tableau, quelque 5 819 machines à sous… Reste qu'aujourd'hui, l'intéressé utilise ces termes pour décrire l'état du secteur des casinos. "La législation française appliquée aux casinos est devenue totalement caduque", a-t-il ainsi déclaré à l'occasion du dîner d'ouverture du salon Top Résa à Deauville. Et de poursuivre : "Elle doit être modernisée afin de rendre le secteur plus libre, plus ouvert et plus attractif. Sinon, l'avenir s'annonce difficile."
Difficile en effet parce que l'activité des jeux ralentissant et la fiscalité ayant énormément augmenté ces derniers temps, la rentabilité des entreprises du secteur est désormais remise en cause dans de nombreux cas. D'ailleurs, si Dominique Desseigne se dit satisfait des performances de Groupe Barrière, il ne cache pas pour autant son inquiétude. "Nous faisons certes mieux que nos concurrents. Les résultats ne seront cependant pas ceux de 2004. Il peut difficilement en être autrement puisque la dernière augmentation de la CSG (de 7,5 à 9,5 %) prélevée sur les casinos engendre une charge supplémentaire de 8 ME pour le groupe", a-t-il précisé.
Malgré cette situation pénalisant la croissance dans le monde des jeux, l'exploitant de casinos "s'est toutefois bien défendu". La preuve : il est parvenu à enregistrer une hausse de 1,5 % de son chiffre d'affaires brut au terme des 10 premiers mois de l'exercice 2004-2005 (clos au 31 octobre).

Baisse des recettes dans l'hôtellerie
Pas de quoi crier victoire. L'information mérite tout de même que l'on s'y arrête. Cette hausse provient ainsi pour l'essentiel de l'activité casinos - dont les recettes ont grimpé de 1,9 % - et de la restauration (+ 0,6 %). Côté jeux, la compagnie a en fait profité de la bonne santé du 1er casino de France (Enghien-les-Bains, 95), dont le produit brut a progressé de 8 %, ainsi que des excellentes performances de l'établissement de Montreux (+ 16 %).
En matière de restauration, le restaurant Fouquet's à Paris s'en est bien sorti également affichant une amélioration de ses recettes de 1,2 %. À l'inverse, l'hôtellerie a davantage souffert de la morosité ambiante avec un chiffre d'affaires en baisse de 1,8 %. À noter néanmoins que 2004 avait été riche en opérations exceptionnelles telle la convention 'Peugeot' à La Baule qui avait duré plus de 2 mois. "Ajoutons en outre que l'été s'est globalement plutôt bien déroulé", indique Dominique Desseigne.
Ce qui s'avère de bon augure pour les projets actuellement en cours, notamment celui de l'hôtel Fouquet's Paris. L'établissement en
question (composé de 100 chambres dont 40 % de suites), conçu par Édouard François et décoré par Jacques Garcia, devrait en effet ouvrir ses portes au public à l'automne 2006. Idem pour le centre de bien-être d'Enghien-les-Bains qui s'étendra sur plus de 5 500 m2.
Autres gros dossiers sur lesquels s'investit considérablement Groupe Barrière : le futur casino de Toulouse (ouverture programmée au printemps 2007) et l'appel d'offres de celui de Lille. En Espagne par contre, le casinotier a décidé de jeter l'éponge s'agissant du complexe touristique dans la région de la Mancha. Quant à l'établissement prévu à Marrakech, la donne vient d'en être sensiblement modifiée. Le groupe a de fait reconfiguré le projet qui comprendra désormais un hôtel de 86 suites et 35 ryads. Parallèlement, Barrière a confié un mandat à la société marocaine CFG afin de trouver un partenaire financier. Rappelons que le dossier marocain représente un investissement global de l'ordre de 40 ME.
Claire Cosson zzz36v

Composition du directoire de Groupe Lucien Barrière SAS

Né de la fusion entre Accor Casinos et Barrière, le Groupe Barrière SAS se compose d'un conseil de surveillance, présidé par Dominique Desseigne, qui est aussi président du comité stratégique.
Par ailleurs, l'entreprise dispose d'un directoire. Ce dernier comprend 5 membres nommés pour 2 ans par le conseil de surveillance, à l'exception du 1er directoire qui est en place jusqu'en 2007.

Le président du directoire, Sven Boinet, est entouré de Christian Meunier (direction générale des opérations), Nicolas Ricat (direction marketing), Laurent Weiller (secrétaire général) et Loïc Jenouvrier (direction financière).

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L'Hôtellerie Restauration n° 2944 Hebdo 29 septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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