du 8 septembre 2005 |
L'ÉVÉNEMENT |
Le ministre de l'Éducation nationale a réservé sa matinée de rentrée du 2 septembre au lycée Michel Servet de Lille, futur lycée des métiers.
Gilles de Robien lors de sa visite au lycée hôtelier Michel Servet de Lille. |
Bel
exercice de communication, sans anicroche à Michel Servet, promis à la dignité de
lycée des métiers. De quoi satisfaire le proviseur Colette Pouille, qui a présenté le
lycée au ministre devant les plus jeunes, revêtus pour la première fois de leur stricte
tenue. "Un lycée ou coexiste en parfaite harmonie les filières de formation
initiale et l'apprentissage, entre lesquelles fonctionnent des passerelles efficaces, un
lycée ou les enseignants mènent de très nombreux projets avec succès", a
souligné Colette Pouille dans son mot de bienvenue. La décision reviendra à Nicole
Bensoussan, le nouveau recteur, mais déjà bénie par le ministre.
Malgré une arrivée retardée par une brume récalcitrante
sur les aéroports, Gilles de Robien, en vrai pro du contact de terrain qu'il est, prend
le temps de glisser un mot à toutes les catégories de personnel et d'élèves de
l'établissement. Il parle aussi à chacun des syndicalistes ou représentants
d'associations de professionnels des CHR comme s'il était venu pour chacun d'entre eux.
Les messages sont chaleureux et rassurant, comme il se doit, mais sans aucun risque.
Gilles de Robien loue l'importance de
l'enseignement hôtelier, qui doit permettre de former des jeunes à la tradition
française et à l'exporter avec eux "de Los Angeles à Pékin", "non
pas pour les perdre, mais pour qu'ils reviennent riches d'expérience, qu'ils nous fassent
connaître et nous envoient des clients". Des clients qu'il faut savoir "toujours
mieux accueillir", mais aussi inviter à une bonne table, propre à améliorer la
dépense moyenne par touriste, "moins élevée que dans d'autres pays
voisins". Il exprime sa gratitude pour le "travail fantastique"
de la communauté éducative, mais aussi aux professionnels "pour leur dévouement
en temps que partenaires de formation, pour avoir choisi de donner de leur temps pour l'enseignement.
C'est de l'altruisme, il faut le dire". Les effectifs enseignants sont "globalement
adéquats sur le territoire, et chaque recteur procédera localement aux ajustements
nécessaires".
Les enseignants se sont abstenus pendant la visite de tout
message catégoriel. Ils ont insisté sur la nécessité de développer les premières
d'adaptation, une passerelle entre enseignement court et long de plus en plus utile. Ils
ont questionné le ministre, accompagnés par les professionnels, sur l'accueil de tous
les élèves différents. Les étrangers en difficulté avec la langue et la culture, en
particulier les Chinois, pourtant "si volontaires". Les jeunes
'décrochés' en raison d'un handicap qui ne dit pas son nom, mais demande, a souligné
Clément Marot, responsable de la formation à l'Umih de Lille, un traitement particulier.
"Si vous nous présentez un jeune qui a des difficultés, nous saurons
l'accueillir. Mais nous avons besoin d'aide dans votre administration. On peut sauver des
jeunes", insiste Clément Marot. Les syndicalistes professionnels des CHR ont
regretté la disparition du préapprentissage. Ils ont également soulevé le dossier en
panne de la création d'une classe expérimentale, semble-t-il en panne pour raison
administrative, qu'il faudra peut-être transférer au privé
"Nous avons 15
jeunes volontaires, les enseignants sont là, le budget est bouclé, mais on nous met des
bâtons dans les roues", glisse Clément Marot. Cette question doit être
bouclée pour le 20 septembre, faute de quoi 3 ans d'efforts tomberont à l'eau.
Alain Simoneau zzz68v
La découverte
professionnelle : Deux options bien distinctes Gilles de Robien a cité la 'découverte professionnelle' comme une innovation importante. En distinguant bien entre d'une part, les 3 heures hebdomadaires de découverte pour tous les élèves de collège, un moyen selon le ministre, pour chaque élève, de prendre contact concrètement avec un métier dont il ou elle n'a a priori aucune idée précise ; et d'autre part, le module de 6 heures, sur la base du volontariat, qui concerne des élèves "qui ne se sentent pas bien dans le système", résume le recteur Nicole Bensoussan. Sans autre précision, celle-ci indique que la liaison entre collèges et lycées professionnels se fera "par nécessité", car l'un a besoin de l'autre. |
La rentrée
en chiffres 12 126 700 élèves ont pris le chemin des cours 1 515 000 lycéens soit une diminution de 600 élèves 724 400 lycéens professionnels (+ 5 100 élèves) 1 702 lycées professionnels (toute filière confondue) 2 614 lycées d'enseignement général et technologique ou polyvalents (toute filière confondue) 9 750 E dépensés par lycéen général ou technologique (chiffre 2003) 10 130 E dépensés par lycéen professionnel (chiffre 2003) Source : Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. zzz68v |
La TVA à 5,5 % : "Il
faut convaincre"
Danièle Deleval, présidente du syndicat Umih des CHR de Lille et vice-présidente du syndicat national des restaurateurs a rappelé au passage la promesse électorale de la TVA à 5,5 %. Bien que le dossier ne relève pas de sa compétence, le ministre a répondu avec une certaine force que la France ne manquait pas une occasion de plaider le dossier auprès de ses partenaires européens, à chaque conseil Minefi. Des partenaires "qu'il faut tous convaincre, un par un, jusqu'à l'unanimité". Il n'est donc pas question de passer outre, et l'échéance du 1er janvier 2006 soulignée par Danièle Deleval semble bien difficile à tenir. |
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n° 2941 Hebdo 8 septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE