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du 2 juin 2005
PERSPECTIVES
Journée prévention et dialogue à la préfecture de police de paris

Les pouvoirs publics à l'écoute des discothèques et vice-versa

Paris (XIVe) La préfecture de police de Paris a convié les discothécaires à une journée d'information sur tous les sujets qui traditionnellement fâchent : nuisances sonores, drogue, alcool… Dans un esprit de dialogue et sans tabous, ou presque.


De gauche à droite : Philippe Fatien, Daniel Padoin, chef du service de prévention d'étude et d'orientation, Xavier Péneau, Mathieu Simoné
de la PJ, Tony Gomez et Luc Gwizdzinski, directeur de la Maison du temps et de la mobilité de Belfort lors de la première table ronde, intitulée :
La nuit à Paris, milieu festif et tranquillité publique.

Pour le sous-directeur de la Protection Sanitaire*, à l'origine de cette réunion entre représentants des pouvoirs publics et discothécaires, la prévention fait aussi partie de sa mission. Et c'est tant mieux car, comme l'ont prouvé les propriétaires et gérants d'établissement par leurs questions et leur forte participation, le déficit d'information est ici bien réel. "Le problème de la nuit, c'est d'arriver à concilier les revendications légitimes des habitants qui veulent vivre et dormir tranquilles avec celles des personnes qui veulent s'amuser", résume Xavier Péneau. Une cohabitation difficile faite d'incompréhensions. "La nuit, dans les esprits, c'est seulement ribouldingue et nuisances. Pourtant, les gens qui travaillent le jour ne sont pas plus respectables que ceux qui travaillent la nuit", s'élève Tony Gomez, patron de L'Étoile. "On me dit que la nuit, c'est fait pour dormir ? Pourquoi ça, c'est raciste comme attitude", tempête de son côté Philippe Fatien, à la tête de Chez Castel, du Queen, du Bus Palladium et d'un Amnésia qui revendique aussi le titre de chef d'entreprise, comme la plupart de ses collègues. "Le métier a changé. Nous sommes des professionnels du loisir, pas des voyous", ajoute en soupirant un autre exploitant. Si la nuit n'est pas aussi mauvaise élève que ça, les soucis existent. Excès de décibels, circulation de drogues, méconnaissance également d'une partie de la législation. "À la base, il faut déjà que l'établissement ne soit pas en soi une source de nuisances. Je pense, par exemple, aux odeurs de cuisine ou à ces restaurants qui se transforment en bar à ambiance musicale le soir sans que la structure soit adaptée", remarque Xavier Péneau qui a organisé cette journée didactique quai de Gesvres en deux temps. À partir de 11 heures du matin, une dizaine de stands accueillait les exploitants. Thèmes retenus : licences des débits de boissons, diffusion de musique amplifiée, traumatismes sonores, autorisation de nuit, autorisation de danses, fermetures, prévention des drogues et toxicomanies, sensibilisation aux effets de l'alcool et sécurité routière, respect de la loi Evin et covoiturage. L'idée ? Pouvoir apporter des réponses au cas par cas tout en balayant les sujets récurrents. À partir de 14 heures, deux tables rondes successives allaient ouvrir un débat plus général entre les chefs de service de la capitale et les acteurs de la nuit. Pot de fer contre pot de terre ? Non. Le ton était au dialogue, malgré quelques piques de part et d'autre. "La loi est la loi… Il faut vivre en communauté… La loi s'applique nuit et jour… Tout est question de tolérance, de bonne intelligence entre chacun… La police n'est pas là pour mettre un bonnet de nuit sur la capitale", lâche-t-on, côté forces de l'ordre. "La loi n'a pas évolué avec la société, on donne beaucoup d'écoutes aux plaignants qui en profitent. Nous investissons beaucoup dans nos affaires et on peut tout perdre à cause d'une fermeture", regrette pourtant Tony Gomez. Dans la salle, mêmes constats. Plus virulents cependant lorsque l'exploitant avoue se sentir marginalisé par les pouvoirs publics. À Paris, comme ailleurs, la reconnaissance d'un statut est donc nécessaire. Au fait, qu'en est-il des sanctions dans la capitale ? Il y a eu 181 fermetures administratives (tous types CHR confondus) en 2004, 123 pour 9 ou 15 jours, 58 de 21 jours à 6 mois. Quartiers les plus chauds ? Dans le XVIIIe et une partie du XVIIe arrondissement. Principale cause : les nuisances sonores.   
Sylvie Soubes
zzz28

*Service en charge de tout ce qui concerne les licences IV à Paris.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2927 Hebdo 2 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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