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du 6 mai 2005
ÉDITO
Outre-Manche

Cette semaine, nos amis britanniques sont convoqués aux urnes pour élire la chambre basse du Parlement, l'équivalent de notre Assemblée nationale qui désigne en fait le Premier ministre, c'est-à-dire outre-Manche le détenteur unique du pouvoir puisque chacun sait qu'en Angleterre, "à part changer un homme en femme, le Parlement peut tout faire".

Mais au-delà de considérations constitutionnelles, c'est la situation économique qui conduit l'électeur à formuler son choix. Selon toute vraisemblance, le candidat sortant Tony Blair a toutes les chances de signer un nouveau bail pour Downing Street, fort d'un bilan que bien des dirigeants d'Europe continentale envient : 4,7 % de population active au chômage (plus de 10 % en France et en Allemagne), une croissance de plus de 3 %, des salaires élevés et la City toujours principale place boursière européenne.

À Londres comme à Birmingham ou à Southampton, les pubs font le plein tous les soirs, les restos refusent des clients, les hôtels affichent complet, et la presse de sa Gracieuse Majesté n'hésite même plus à consacrer un de ses sujets 'Meilleur restaurateur du monde' ! Ce qui n'enlève rien, bien sûr, aux mérites du talentueux Heston Blumenthal qui n'a pas volé ses 3 étoiles décernées par le guide Michelin.

Mais comment font-ils ? La réponse est simple : avec un pragmatisme typiquement britannique qui fait bien défaut à nos dirigeants, trop soucieux de ne pas décider de la moindre mesure susceptible de contrarier à gauche ou de fâcher à droite.

Résultat : les salaires dans la profession oscillent entre 400 et 600 E par semaine, les périodes de chômage raccourcissent à la suite d'un contrôle plus affirmé des allocataires en recherche d'emploi, la fluidité du marché du travail, due essentiellement à la liberté d'embauche et de licenciement et à une législation souple du temps de travail, profite aux employeurs comme aux salariés.

Certes, il serait naïf de considérer que le Royaume-Uni est devenu un paradis économique où tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La récente déconfiture de la légendaire firme automobile Rover en atteste.

Il n'empêche : avec une politique économique aux effets plus positifs que la nôtre, le Premier ministre anglais, travailliste, a engagé son pays dans le passage délicat de l'économie industrielle (aujourd'hui, les Chinois ou les Roumains construisent des voitures à moindre coût) à l'économie de services à laquelle appartient la profession.
Il serait temps d'y songer dans l'Hexagone, et pas seulement pour baisser la TVA, qui est en Angleterre à 17,5 % pour les restaurants et les hôtels.
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie n° 2923 Hebdo 6 mai 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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