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	du 21 avril 2005	HÉBERGEMENT

AVEC PLUS DE 147 000 CHAMBRES

La nouvelle carte hôtelière en Île-de-France

L'hôtellerie francilienne a été l'une des plus dynamiques au niveau national au cours de ces 10 dernières années, avec une augmentation de 41 % du nombre de chambres en 10 ans.

Malgré un développement extrêmement dynamique dont les effets de concurrence ont toutefois été atténués pour les hôtels en raison d'un manque de chambres important sur la capitale, cette évolution a redessiné une nouvelle carte hôtelière de la destination. C'est ce que tente d'analyser l'un des derniers travaux de l'Observatoire régional du tourisme d'Île-de-France, qui, avec l'apparition de nouvelles zones de concentration, fait état de l'émergence de nouveaux bassins de clientèles sur la destination capitale. En tant que première destination française, la région Île-de-France est également la première en termes de capacité hôtelière avec 23,9 % de parts de marché. Entre 1990 et 2003, la région aurait gagné - d'après les statistiques des instituts d'urbanisme - 43 220 chambres. Cette nouvelle donne a permis une spécialisation d'un certain nombre de territoires géographiques qui ont été déterminés, d'une part, en fonction de la contrainte du foncier - notamment pour Paris centre-ville -, et d'autre part, en raison de l'évolution de la demande sur certains secteurs (comme les zones aéroportuaires), qui offrent une pluralité de chambres dans toutes les catégories. En 2004, Aéroports de Paris est devenu la seconde plate-forme aéroportuaire européenne avec 70,68 millions de voyageurs, se plaçant juste derrière Londres Heathrow. La zone d'Orly (94), plus ancienne, qui comptait 97 hôtels en 2003 pour 7 000 chambres s'est peu développée ces dernières années. En revanche, depuis 1996, Roissy-en-France (95) a connu une augmentation de son parc hôtelier liée à l'évolution du trafic voyageurs. Ainsi, en 7 ans, plus de 2 000 chambres ont été créées sur Roissy centre-ville et plus du double dans la zone d'attractions.

Paris hypercentre de luxe pour visiteurs fortunés
Si le poids de Paris diminue au cours de cette période (il ne représente plus que 54 % du parc en nombre de chambres sur la région Île-de-France au profit de la petite et de la grande couronne), il se spécialise sur le pôle luxe regroupant 75,5 % du parc 4 étoiles et 4 étoiles luxe. Cette offre se concentre plus précisément sur certains quartiers formant le fameux Triangle d'or, soit le I^er arrondissement (2 306 chambres), le VIII^e (5 050 chambres) et le XVII^e (2 336 chambres). Par ailleurs, une offre hôtellerie d'affaires et de séminaires s'est développée au-delà du périphérique pour des raisons évidentes de rentabilité (le coût du foncier intra-muros obligeant les investisseurs à sortir de Paris). Avec une augmentation de 79 % du parc hébergement chambres depuis 1990, la petite couronne a gagné 13 066 chambres, alors que "La grande couronne a multiplié par 2,4 sa capacité d'accueil en 13 ans". Le développement des chambres en Île-de-France concerne en priorité la catégorie des 0 étoile avec 29,6 % des chambres répertoriées en tant que projets soumis aux CDEC dans les préfectures, suivies des 3 étoiles (26,5 %) et des chambres 4 étoiles et 4 étoiles luxe avec 25,4 % du total.
En petite couronne, ce sont les départements des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis qui ont concentré le plus de projets en nombre de chambres. Dans le 93 se concentre l'essentiel des projets 0 étoile (62,6 %), alors que dans le 92, la répartition est mieux équilibrée entre les différentes catégories, et si les hôtels 0 étoile arrivent en tête, les derniers projets sont davantage axés sur le 4 étoiles, dans le prolongement de ceux répertoriés sur Paris (Le Meridien, Marriott, etc.).
Le développement du parc hôtelier - notamment depuis 1996 - a inégalement favorisé certaines communes. Les conséquences pour ces dernières sont souvent déterminantes, qu'il s'agisse de conséquences en termes de fiscalité locale, d'amélioration des transports ou encore en termes de nuisances répertoriées pour les habitants (véhicules plus nombreux, problèmes de parking, nuisances sonores…). Toutefois, parmi le 'Top Ten' des villes principales bénéficiaires du boom hôtelier entre 1996 et 2003, arrive encore en tête la Ville lumière avec 2 860 chambres supplémentaires, suivies de Roissy, Magny-le-Hongre (77) et Saint-Denis, dont l'explosion hôtelière modifie de manière inéluctable l'image de la commune (les grands événementiels liés au Stade de France devraient d'ailleurs encore amplifier ce changement).
La destination Île-de-France, avec une offre de plus de 147 000 chambres aujourd'hui, est bien l'une des destinations les plus performantes et les plus dynamiques au plan national. Malmenée depuis les attentats de 2001, luttant régulièrement pour conserver son leadership, elle a su conserver une fréquentation soutenue (lire le tableau des arrivées et des nuitées ci-dessus) et a su tirer avantage du changement de comportement des touristes (développement des courts séjours, croissance du tourisme d'affaires, etc.). Espérons que ce développement permettra d'équilibrer les territoires tout en préservant un juste équilibre dans le développement.
Agathe Roumanov zzz70 zzz36

Répartition des chambres présentées en CDEC depuis 1996
(par catégorie d'établissement et par département)

Arrivées et nuitées hôtelières franciliennes

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L'Hôtellerie Restauration n° 2921 Hebdo 21 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE