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du 14 avril 2005
CONJONCTURE

Un délicat jeu de cache-cache avec la neige et le soleil

Isère et Alpes du Sud Tardive mais abondante sur le Vercors et la Chartreuse, la neige s'est faite plus discrète sur le sud des Alpes. La saison 2004-2005 restera marquée par une difficile gestion des flocons et du soleil, pour les remontées mécaniques comme pour les hôteliers.

Cet hiver, la météo aura joué bien des tours aux stations des Alpes du Sud et de l'Isère ! Tardifs sur tous les massifs, les flocons tombés en abondance sur les Pré-Alpes avaient fini par redonner espoir aux professionnels. En Isère surtout. Mais, à l'heure des bilans, l'euphorie n'est pas de mise, loin s'en faut ! D'abord parce que le bonheur des petites stations enneigées (donc attractives et plus abordables) des Alpes, mais aussi des Vosges ou du Massif central, aura quelque peu réduit l'élan des stations d'altitude - comme celles de l'Oisans par exemple ; ensuite parce que trop de neige peut gêner (eh oui !). "On a eu de la neige à revendre. Trop, sans doute, pour certains clients, inquiets de l'état des routes et du manque de soleil. Les désistements se sont multipliés. Nous avons accusé jusqu'à 20 % d'annulations en février ! Et le mauvais temps des week-ends n'a pas encouragé les réservations de dernière minute", enrage Luc Magnin, responsable du Grand Hôtel de Paris de Villard-de-Lans (38).
Les premiers chiffres avancés par l'observatoire du CDT de l'Isère pondèrent néanmoins ce témoignage. Car si la baisse de fréquentation en hébergement marchand oscillait, à fin février, entre - 5 et - 10 % par rapport à la saison précédente, l'hôtellerie de montagne semble quelque peu 'épargnée' avec une légère progression (+ 2 % en décembre, + 4 % en janvier, 0 % en février). Après une saison 2003-2004 en recul de 11 %, l'hôtellerie de montagne devrait clore cette saison en stabilité.

Fermeture anticipée de stations
Côté Alpes du Sud, le bilan risque d'être plus sévère. La faute à la neige d'abord, tombée en faible quantité. "Certains massifs comme le Champsaur et le Dévoluy ont été plus enneigés, et les remontées mécaniques prévoient une croissance à deux chiffres. D'autres ont plus souffert : le Queyras, par exemple", résume Isabelle Bosquet, directrice adjointe du CDT des Hautes-Alpes. "Notre taux d'occupation a brusquement chuté de 100 à 50 % en février pendant la première semaine des Parisiens, ces derniers n'hésitant pas à perdre leurs arrhes", témoigne Muriel Strobel, propriétaire du Beauregard, à Saint-Véran (05). Mais cet hôtel 2 étoiles devrait limiter sa baisse d'activité à 8 % "grâce à janvier et mars, où les clients sont venus pour le Queyras et son soleil, à défaut de pouvoir s'adonner pleinement au ski !"
Le tableau semble plus sombre dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec fermeture anticipée de stations comme Pra Loup. "Faute de neige, la station s'est arrêtée le 20 mars, soit un mois plus tôt que prévu, ce qui est une catastrophe pour l'économie locale", précise Alain Lavoutte, vice-président de l'Umih 04. Noëlle Coutellenc, propriétaire du Soleil des Neiges, hôtel Logis de France de Sauze, acquiesce. Sa station fonctionne encore. "Mais nous avons perdu de la clientèle 100 % neige et les Marseillais sont moins venus faute de soleil." Placé en front de neige, son établissement devrait maintenir son niveau d'activité. Une chance, car d'autres accuseraient une chute de 10 à 15 % cet hiver !
Nathalie Ruffier zzz20o

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L'Hôtellerie Restauration n° 2920 Hebdo 14 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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