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	du 20 janvier 2005	RESTAURATION

EN OUVRANT 'ANTHOCYANE' SUR UNE PÉNICHE

Valérie Zago ne mène pas ses clients en bateau !

Lyon (III^e) Oenologue et sommelière, Valérie Zago a choisi d'installer son restaurant Anthocyane sur une péniche amarrée à un quai du Rhône. Boire ainsi du vin sur l'eau est inédit !

Valérie Zago, oenologue et sommelière, fait toute confiance pour la cuisine à Luc Nicolafrancesco, qui a passé 8 ans dans les brasseries de Paul Bocuse.

Ses études agronomiques puis oenologiques terminées, Valérie Zago n'a pas hésité à se lancer. À 24 ans, son idée était d'ouvrir un restaurant dans sa ville d'adoption. En septembre 2000, au coeur de la presqu'île lyonnaise, un petit établissement d'une trentaine de places devient son port d'attache, à l'enseigne du Rouge-Gorge, "un bistrot de quartier ouvert au déjeuner avec une cuisine de marché et les vins servis au verre".
Mais très vite, l'endroit se révèle trop petit. La cuisine, surtout, dont l'exiguïté est un réel handicap. Valérie et son mari Olivier se mettent alors en quête, jusqu'à trouver un jour le lieu idoine. À hauteur du 10 quai Victor Augagneur, une péniche est amarrée : La Pikoune est un club d'affaires, sans vocation de restaurant. Il ne sera pas compliqué de le transformer en ce sens et, en novembre 2002, Anthocyane (du nom des pigments violet foncé qui teintent la pellicule des raisins rouges) ouvre ses portes aux premiers clients. "Je souhaitais travailler d'une autre manière en créant un bar à vins où la cuisine serait aussi importante que le vin. Proposer de boire ainsi du vin sur l'eau est du jamais vu à Lyon."

Un lieu très atypique
La seule difficulté est de convaincre la clientèle de venir se restaurer sur le quai, ce qui n'est pas encore dans les moeurs lyonnaises. Au fil des mois pourtant - et la qualité du produit aidant -, le restaurant draine une clientèle qui se voit proposer une salle de 160 m² et un salon privé de 20 m² pouvant accueillir de 10 à 12 personnes. La fréquentation est régulière : affaires et entreprises en début de semaine, plus familiale ensuite, plutôt au dîner qu'au déjeuner.
"Le bouche à oreille fonctionne bien, mais être sur un quai et assez peu visible reste quand même un handicap. Pour le reste, nous n'avons rencontré aucun problème particulier car le bateau était sain. Nous avons aménagé la cuisine et meublé le lieu. Hors période de crue, où le bateau devient inaccessible, il n'y a pas de contrainte particulière hormis une remontée de cale tous les 5 ans, pour vérifier que le fond est parfaitement étanche, explique Valérie. Le moteur doit être en état de marche et il est indispensable de s'attacher les services d'un marinier si l'on veut déplacer la péniche."
Après 2 ans d'existence, les idées ne manquent pas : des séances de dégustation privées sont organisées en attendant le lancement de soirées logiquement baptisées 'Musique et Fleuve', où les clients écouteront de la musique classique en dégustant les produits du fleuve. Et un partenariat a été noué avec Éric et Hervé, les voisins de Lyon Pêche, pêcheurs professionnels installés sur le Rhône.
Voilà qui devrait séduire ceux qui ignorent encore tout du charme d'Anthocyane. "Sans doute aurions-nous moins de mal dans une rue passante, mais nous avons l'argument d'être un lieu atypique. La seule obligation est de créer soi-même sa dynamique", conclut Valérie Zago.
Jean-François Mesplède zzz22v

Anthocyane
2 quai Victor Augagneur
69003 Lyon
Tél. : 04 72 60 97 18

En chiffres
L'investissement global (rachat de la péniche pour création du fonds) est de l'ordre de 350 000 E. Le restaurant étant installé sur l'eau, les propriétaires sont dispensés de taxe foncière, mais doivent acquitter un droit d'anneau annuel de 1 200 E.
Avec une cinquantaine de couverts quotidiens pour un ticket moyen de 50 E, Anthocyane est ouvert du mardi au samedi avec des menus à 23 E (au déjeuner avec verre de vin compris), 28, 36 et 48 E. La carte des vins est riche de 180 références dont une majorité de bouteilles autour de 30 E. Chaque jour, une quinzaine de vins différents sont proposés au verre de 3 à 15 E.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2908 Hebdo 20 janvier 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE