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	du 10 juillet 2008	RESTAURATION

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Retrouvez le Bocuse d'or Europe en vidéo

AVANT LA FINALE INTERNATIONAL À LYON EN JANVIER 2009

Le Norvégien Geir Skeie remporte le Bocuse d'or Europe

Stavanger (Norvège) Vingt jeunes cuisiniers ont donné le meilleur d'eux-mêmes la semaine dernière dans la péninsule scandinave. Chacun portait les couleurs d'une nation européenne et rêvait de remporter le tout premier titre européen du Bocuse d'or. C'est Geir Skeie, chez lui, qui a mis tout le monde d'accord.

Le podium : le Norvégien Geir Skeie, le Danois Jasper Kure (à gauche) et le Suédois Jonas Lundgren (à droite).

Paul Bocuse avec l'équipe de France (de gauche à droite) : Hugo Souchet, Yu Sugimoto et Philippe Mille, avec dans la main droite le prix Spécial viande et dans l'autre, le prix Spécial poisson.

Une cuisine de 18 m² tout équipée, un plat de viande (agneau) et un plat de poisson (saumon) avec 3 garnitures à sortir en 5 h 30 en présentation à l'assiette, avec un commis et dans le brouhaha le plus total, face aux tribunes remplies de supporters enthousiastes et la musique à fond… il faut le faire... Dix candidats par jour ont évolué simultanément devant le public et les caméras. Devant les 10 boxes, les membres du jury, un par pays, des chefs renommés, dégustent les plats qui sortent avec un quart d'heure de décalage. Le Bocuse d'or Europe avait tout d'une répétition en live du Bocuse d'or tel qu'on le connaît à Lyon, celui qu'il faut remporter, la finale internationale, le grand rendez-vous à ne pas manquer les 27 et 28 janvier prochains, pendant le Sirha.
Parmi les 20 concurrents, 5 étaient présélectionnés pour la finale lyonnaise en raison de leurs performances il y a deux ans, dont la France grâce à la victoire de Fabrice Desvignes. Le concours européen devait permettre la qualification de 7 nations supplémentaires et les candidats sont venus gagner leur place. Seulement voilà, ceux qui avaient déjà leur billet pour Lyon n'avaient pas l'intention de faire de la figuration sous prétexte que l'enjeu était moindre pour eux. Alors, ça s'est battu à Stavanger. Le titre de Bocuse d'or Europe (le premier) intéressait plus d'un concurrent. Cette première édition se clôt sur un palmarès scandinave : le Norvégien Geir Skeie, restaurant Mathuset Solvold à Sandefjord, a remporté le Bocuse d'or Europe le jour de ses 28 ans. "J'ai le même âge mais dans le désordre", commente Paul Bocuse, facétieux. Il devance le Danois Jasper Kure, Catering Company VIP A/S et le Suédois Jonas Lundgren, Bagatelle à Oslo (le restaurant du chef étoilé norvégien Eyvind Hellstrom, président du Bocuse d'or Europe).

"On fait le maximum"
Et la France ? Philippe Mille, 34 ans, chef adjoint de Yannick Alléno au Meurice à Paris, termine à celle qu'on appelle "la plus mauvaise place", la 4^e (sur 20 candidats). Deux récompenses ont salué son travail : le prix Spécial viande et le prix Spécial saumon.
C'est la première fois qu'ils échoient à la même personne. "Nous ne sommes pas venus ici pour la forme. On a fait le maximum pour reproduire ce que nous avions réalisé lors des essais", assure le Français. Il était secondé par Hugo Souchet, son commis ("Le stress, c'était la veille. Le jour de la compétition, il n'y a plus que l'objectif qui compte. C'était une super-répétition pour le bruit, l'ambiance…"), et son coach, la nouveauté du concours. Chaque candidat choisit un professionnel, qui, tout en restant hors du box, le conseille et est habilité à contrôler les marchandises des autres candidats. Pour le Français, il s'agit de Yu Sugimoto, chef poissons au Meurice. "Il nous dit ce qu'il faut anticiper ou si l'on commence à prendre du retard. Ça évite d'avoir l'oeil sur la pendule", explique Philippe Mille. La France était aussi bien représentée en Norvège par les professionnels : outre Paul Bocuse, Christian Bourillot, Fabrice Desvignes, Jacky Fréon, Alain Le Cossec, Éric Pansu, Michel Roth, Serge Vieira et comme membre du jury, Anne-Sophie Pic et Léa Linster, avaient fait le déplacement.
Beau résultat aussi pour l'Estonie, qui, pour sa première participation, gagne sa qualification pour la grande finale et remporte le prix du Meilleur commis. Les Pays-Bas ont également fait bonne impression pour leur retour à la compétition et iront au stade ultime de la compétition. Quant à la Belgique, belle surprise pour Steve Deconinck, restaurant Comme Chez Soi à Bruxelles, qui après quelques déboires (son four a flanché deux fois), a reçu de Paul Bocuse une 'wildcard', comme au tennis, et voit les portes de la finale s'ouvrir devant lui. Maintenant chacun sait à quoi s'en tenir. L'entraînement repart de plus belle pour les qualifiés. Le programme de Lyon sera le boeuf écossais, Aberdeen Angus Beef et, pour le poisson, le cabillaud, les crevettes et les noix de Saint-Jacques de Norvège. Le homard pressenti jusqu'ici est oublié. Chaque plat doit être accompagné de 3 garnitures et refléter les traditions culinaires du pays du candidat. Et l'on reprend la coutume française de la présentation sur plat, et non à l'assiette comme à Stavanger. La seule inconnue ? Le nom du 24^e pays engagé dans la compétition. Toutes les qualifications ont eu lieu. Il reste maintenant une 'wildcard' dans les mains de Paul Bocuse. Ultime suspense.
Nadine Lemoine zzz22v zzz14
Vidéos réalisées par Cécile Charpentier

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L'Hôtellerie Restauration n° 3089 Hebdo 10 juillet 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE