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	du 22 novembre 2007	L'ÉVÉNEMENT

"Croyez-vous vraiment à une baisse de la TVA prochainement ?"

	Jérôme Cazanave, Le Jarrousset, Murat (15) "Un 12 % ?" "Depuis le temps que cette promesse existe, on finit par ne plus y croire. Mais le gouvernement sera bien obligé, un jour ou l'autre, de faire quelque chose dans ce sens pour tenir ses engagements. Et personne ne sait à quel taux pourrait intervenir cette nouvelle TVA. Un 12 %, intermédiaire entre le 5,5 % du traiteur et le 19,6 % du restaurateur ?" P. Bo.
	Irène Enfrein, Le Casse-Croûte Vendéen, Pouzauges (85) "On ne l'aura jamais" "Je pense qu'on a été un peu trop gourmand : il aurait fallu que tout le monde soit à 10 %, qu'on fasse de la restauration sur place ou à emporter. Ça aurait créé un juste milieu et l'État s'y serait retrouvé. Il y a plein d'autres activités qui souffrent d'une TVA élevée et on en parle moins, sans doute parce qu'il n'y a pas d'inégalité. Dans la restauration, ce qui est gênant, c'est la différence qui existe entre la vente à emporter et la restauration sur place, alors que notre travail est le même. Mais une baisse de la TVA aujourd'hui… Mieux vaut ne pas y croire et avoir, peut-être, une bonne surprise…" E. B.
	Nicolas Magie, La Cape, Cenon (33) "Baisser les charges sociales" "Il paraît que c'est presque fait, mais je n'y crois pas. Ça fait cinq ans que l'on nous balade. Pourtant au début, j'y ai cru. En fait, on a tenté de calmer les esprits avec toutes sortes d'annonces. Il est clair que l'Allemagne ne nous est pas favorable. Et puis de toute façon, à mon sens, la vraie solution serait de baisser les charges sociales." B. D.
	Cyril Boissier, Le Versailles, Limoges (87) "La profession mérite cet avantage" "J'y crois raisonnablement pour le début 2008, et ce, pour plusieurs raisons. La France présidera à la Commission européenne au cours de laquelle le sujet sera abordé, et c'est un plus. D'autre part, la profession a fait suffisamment d'efforts pour mériter cet avantage : nous sommes les premiers à avoir réagi efficacement en matière de conditions de travail, de modernisation sociale, d'amélioration du temps de travail et de contrats attractifs. Les CHR sont en quelque sorte les 'bons élèves' des institutions, et ils ont depuis cinq ans travaillé dans ce sens avec l'espoir de cette baisse. 5,5 % est peut-être utopique, mais on peut penser, et on y pense déjà, à une baisse intermédiaire." J.-P. G.
	Gilles et Éric Gaudenesche, La Patrie, Lyon (III^e) "Ça ne se fera pas" Gilles et Éric Gaudenesche, propriétaires associés de la brasserie La Patrie dans le III^e arrondissement de Lyon depuis onze ans, sont formels : ils ne croient plus du tout à une baisse de la TVA. "Vous y croyez, vous ?, s'exclame Éric Gaudenesche. Parce que moi, je ne crois plus en rien !" Et son frère de renchérir : "Depuis le nombre d'années qu'on nous la promet, et c'est sans arrêt repoussé… Ça ne se fera pas." S. D.
	Romain Détot, Les Gourmets, Marsannay-la-Côte (21) "De la poudre aux yeux" "La baisse de la TVA ? Je n'y crois absolument pas. On en parle depuis longtemps… C'est de la poudre aux yeux, ni plus ni moins ! Pourtant, ça serait bénéfique pour notre profession, surtout pour les jeunes restaurateurs qui, comme moi, s'installent à leur compte pour la première fois. Ça nous donnerait un coup de pouce… Au restaurant Les Gourmets que j'ai repris en septembre, nous sommes trois en cuisine et deux en salle. Pour bien faire, il me faudrait deux personnes de plus une en brigade et une au service." M. H.
	Éric Jambon, Domaine des Séquoias, Tuy, Bourgoin-Jallieu (38) "12 % de masse salariale en plus" "La baisse de la TVA, c'est 12 % de masse salariale en plus, c'est-à-dire encore plus de qualité, ou 12 % de marge supplémentaire. C'est loin d'être négligeable pour des gens qui, comme nous, ont un loyer de 60 000 E à honorer chaque trimestre, un budget chauffage qui explose (en ce moment, cela représente 3 000 E tous les quinze jours !) et des produits de qualité dont les prix grimpent à tout va. Vous ne trouvez plus de viande ou de poisson de qualité à moins de 35 E le kilo. Alors ne pas payer les 15 000 à 20 000 E de TVA que nous réglons par mois nous aiderait peut-être à mieux équilibrer nos comptes." N. R.
	Christophe Dufossé, Magasin aux Vivres, Metz (57) "J'y crois" "J'estime que nos syndicats ont fait ce qu'il fallait en montant au créneau. La décision appartient maintenant aux politiques, au président de la République, au gouvernement. À eux d'aller au-delà des restrictions européennes au besoin. Quoi qu'il en soit, cette réduction nous permettrait de mettre en place une gamme de prix plus cohérente, d'augmenter les salaires, et d'investir aussi." JBP
	Jean-Marc Boyer, Le Puits du Trésor, Lastours (11) "Un juste retour des choses" "Je veux croire à la baisse de la TVA, au moins de quelques points, car nous en avons tous besoin pour améliorer l'état de nos trésoreries. D'autant que les charges ne cessent d'augmenter, notamment les prix du transport. La baisse de la TVA serait aussi un moyen d'offrir davantage d'incitations salariales à mes collaborateurs, pour mieux les fidéliser. Et puis cette baisse serait un juste retour des choses après les efforts que nous avons consentis avec la 6^e semaine de congé et la rémunération des heures supplémentaires." F. M. zzz66f
	Jacky Michel, Hôtel d'Angleterre, Châlons-en-Champagne (51) "On nous mène en bateau" "Il faudrait qu'on arrête de nous mener en bateau." Avec son franc-parler, Jacky Michel confirme son pessimisme quant à cette baisse de la TVA. "On nous en parle depuis dix ans, mais cela représente une telle manne financière que nous n'obtiendrons jamais gain de cause. Je n'y crois pas." Le chef (étoilé depuis vingt ans) et son équipe pensent plutôt à ce qui les motive chaque jour : satisfaire les clients du restaurant et des 25 chambres 4 étoiles. T. P.
	Gilles Martinet, l'Auberge du Centre, Chitenay (41) "Utile surtout pour les jeunes" "J'ai de gros doutes, même si on l'espère toujours. Mais depuis dix ans, on s'est adapté et restructuré. Cette baisse de TVA serait surtout utile pour les jeunes qui se lancent dans le métier et qui recherchent une qualité de vie et des moyens pour vivre. Cela dit, si elle arrive, elle sera bénéfique, non pour baisser nos prix - c'est utopique - mais au moins pour ne pas les augmenter." J.-J. T.
	Véronique Gaulon, La Forge, Lys-Saint-Georges (36) "Un marronnier" "La baisse de la TVA, c'est un marronnier que l'on nous ressort tous les ans. On n'arrive plus à y croire car il y a trop longtemps que l'on se bat. Au début, on s'est mobilisé. Mais on s'est fait balader. Nos espoirs ont toujours été déçus. On ne se bat donc plus pour une mesure toujours improbable." J.-J. T.
	Lionel Bouvier, Café Gourmand, Aix-les-Bains (73) "Je crois à la baisse de la TVA, mais ne la souhaite pas…" "Le président Nicolas Sarkozy est très performant dans ses engagements, on l'a vu avec le traité européen. Cependant, je ne souhaite pas cette baisse de la TVA, qui ne va profiter qu'aux 'gargotiers'. Ils vont prendre l'argent économisé et ne pas recruter. La gastronomie est un métier à forte valeur ajoutée. Il est normal de payer de la TVA. Par contre, il faut absolument baisser les charges salariales qui nous étranglent." F. T.
	Renaud Schneider, Pierre Bois et Feu, Strasbourg (67) "J'attends cette baisse avec impatience" "J'ai ouvert en 2002. À ce moment-là, Jacques Chirac était en campagne et avait promis de l'obtenir. En 2007, c'était Nicolas Sarkozy qui assurait qu'il l'aurait. On nous la promet depuis tellement longtemps que j'ai un peu de mal à y croire. Cela ne m'empêche pas d'attendre cette baisse avec impatience. En tout cas, si cela finit par arriver, je ne compte pas réduire mes prix. C'est de plus en plus dur de vivre de nos entreprises. Cela me fera un peu de marge, histoire de mieux gagner ma vie et d'augmenter les salaires." F.-L. M.