du 2 novembre 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
DANS UN GUIDE PRATIQUE RÉALISÉ PAR LE CNCT ET LES REPRÉSENTANTS DE LA PROFESSION
L'entrée en vigueur au 1er janvier 2008 de la loi antitabac expliquée aux CHR
Les responsables du Comité national contre le tabagisme (CNCT), entourés des représentants de la profession, ont présenté lundi à la presse un guide pratique dédié aux chefs d'entreprise et aux salariés des CHR. Il liste la réglementation, les responsabilités de l'employeur face au tabagisme passif, l'obligation de résultats… Mais aussi les opportunités commerciales à saisir.
Sortez
du brouillard ! Tel est le nom donné au guide pratique* réalisé
par le Comité national contre le tabagisme (CNCT) en collaboration avec huit
organisations professionnelles et de santé publique, soutenu par le ministère
de la Santé, de la Jeunesse et des Sports qui va être adressé à
l'ensemble des entreprises des CHR. Cet ouvrage revient en quelques chiffres-clés
sur les méfaits du tabagisme passif : 1 à 7 heures d'exposition par
semaine multiplie de 25 % le risque d'infarctus, une exposition de plus de 21 heures
multiplie le risque de 60 %... Il évoque aussi les responsabilités inhérentes
au chef d'établissement et son rôle dans l'application de la loi. Il
doit en effet "tout mettre en oeuvre pour faire respecter l'interdiction de fumer
dans l'entreprise" par l'apposition de la signalétique prévue (une
seule, officielle et téléchargeable sur
tabac.gouv.fr notamment),
par "l'usage de son pouvoir d'organisation", par "le rappel de l'interdiction
de fumer auprès de ses clients" et "de façon générale
par la non-incitation à enfreindre la législation". On trouve également
l'essentiel des sanctions encourues. Deux exemples : le fumeur invétéré
est passible d'une amende de 68 euros, et la mise à disposition d'un cendrier
considérée comme un élément favorisant l'infraction coûtera
750 euros au chef d'entreprise.
Un autre chapitre est consacré aux aspects
bénéfiques de la mesure.
Sur la santé… et sur les opportunités commerciales qu'elle représente
avec ce rappel : "À New York, les recettes des bars et restaurants ont
augmenté de 8,7 % à la suite de l'interdiction de fumer. En Italie,
selon le président d'une organisation professionnelle de cafetiers, l'on compterait
26 % de clients en plus depuis l'entrée en vigueur de la mesure."
Des éléments positifs
avancés
Qu'en sera-t-il en France ? Impossible de le dire,
bien sûr. Mais des éléments positifs sont avancés comme d'importantes
économies d'entretien ou de matériel, la réduction des coûts
énergétiques comme des risques d'incendie ou encore le retour d'une clientèle
familiale. Pour le président du Synhorcat, Didier Chenet, qui participait
à cette présentation, le débat est pourtant ailleurs. "Nous
ne voulons pas que le tabac soit notre amiante de demain. Je ne veux pas que mes
adhérents me disent un jour : vous le saviez et vous n'avez rien fait",
a-t-il déclaré. Celui-ci est toutefois conscient que les prochains mois
ne seront pas faciles à gérer pour certains
patrons. "Nous avons demandé à ce qu'une circulaire soit adressée
à la police et à la gendarmerie. Il serait inacceptable qu'il y ait,
par exemple, une augmentation des fermetures administratives dues au bruit parce
que des clients vont fumer dehors. Il faut que les gens aient un peu de marge pour
s'organiser différemment. Nous avons aussi réclamé une souplesse
pour la nuit de la Saint-Sylvestre. Et la mise en place de l'observatoire sur les
conséquences économiques du dispositif dans les plus brefs délais
afin d'accompagner le secteur dans son évolution." À bon entendeur.
Sy.
S. zzz66
* Ont collaboré à ce guide : l'Institut pour le développement des cafés et cafés-brasseries (IDCCB), le Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide (Snarr), le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs, le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat), le Syndicat national de la restauration publique organisée (SNRPO), le Syndicat national de la restauration thématique des chaînes (SNRTC), l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), le Comité national contre le tabagisme (CNCT), et l'Institut national du cancer (Inca).
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L'Hôtellerie Restauration n° 3053 Hebdo 2 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE