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du 15 février 2007
VIE PROFESSIONNELLE

À MARSEILLE

26 RESTAURATEURS DOIVENT CASSER LEUR TERRASSE

Dernière ligne droite pour les 26 restaurateurs de l'Îlot Thiars à Marseille, à côté du Vieux Port. Pour des raisons de sécurité, ils sont priés de se mettre aux normes, de casser leur terrasse et de reconstruire selon un cahier des charges négocié mot à mot par la Fédération de l'industrie hôtelière des Bouches-du-Rhône.


L'Îlot Thiars avant les travaux.

Entre le Vieux Port et la place du Cours Estienne d'Orves, l'Îlot Thiars fait figure de parent pauvre. Les terrasses fermées, construites parfois sans autorisation (selon la mairie), qui ont envahi la chaussée de manière anarchique, donnent au quartier un aspect coloré, du type big bazar. Inacceptable pour la mairie qui entend redonner ses lettres de noblesse au quartier, à l'exemple de ce qui s'est fait en 1998, quai du Port. Pour faire du beau et du neuf avec du laid et requalifier un espace aux façades XVIIIe siècle, Martine Vassal, adjointe chargée des emplacements, a profité d'un avis défavorable du Bataillon de marins pompiers sur les conditions d'accès des engins de secours et de lutte contre l'incendie. En mai, la ville a entamé une réflexion avec les 26 restaurateurs, la FIH et le Comité d'intérêts de quartier (CIQ).


Les élus qui présentent le dossier (Martine Vassal, au centre, et Philippe Berger, à droite).

La position musclée de la mairie
L'heure de la négociation étant terminée, les restaurateurs sont priés de démolir leur terrasse et de reconstruire selon un cahier des charges précis, avec réduction de la largeur des terrasses. Ils risquent de payer de lourdes amendes, des astreintes importantes, de subir une fermeture administrative et de voir les bulldozers se charger du travail, comme à Beauduc en Camargue. C'est ce qu'a exprimé Philippe Berger, adjoint chargé à la sécurité, lors de la présentation à la presse du dossier. Cette position musclée n'a pas plu à Pierre Alfonsi, président de la FIH 13, qui, depuis des mois, dialogue avec la mairie pour améliorer le projet (lire encadré ci-dessous). En attendant, certains restaurateurs, Chez Mario, Le Fétiche, L'Annexe… ont démoli leur terrasse et/ou reconstruit. 8 autres ont déposé un dossier auprès des services municipaux. Histoire de mettre un peu d'huile dans les rouages, Martine Vassal s'est engagée à "faire un effort sur les taxes d'emplacement, si les restaurateurs font vite". Pour Ludovic Nadjar, patron du Fétiche, les taxes représentent 7 000 E par an. Une somme qui allégerait d'autant son compte d'exploitation, la démolition et la reconstruction de sa terrasse lui coûtant 50 000 E. Il explique : "Ma terrasse est passée de 3,10 mètres de largeur à 2,60, ce qui me supprime 20 couverts. J'espère que les travaux de rénovation de mon restaurant me feront gagner de la clientèle." Requalifié, le quartier va bouger. Canas Tapas vient de racheter le Café d'Honoré et le Bouchon Thiars. Début avril, il installe un vrai bar à Tapas, premier du genre à Marseille.

Dominique Fonsèque-Nathan zzz74v

Pierre Alfonsi, président de la FIH 13
"Je n'admets pas qu'un élu municipal comme Philippe Berger (N.D.L.R. : adjoint au maire délégué au Bataillon des marins pompiers) s'adresse à des chefs d'entreprise comme s'ils étaient des renégats et menace de nous envoyer la force publique pour démolir nos terrasses, comme à Beauduc, avec des bulldozers. Il fait des effets de manche et est incompétent. Il a exigé 5,50 mètres de largeur de rue pour laisser passer les voitures des pompiers alors que 4 mètres étaient suffisants (ce que nous avons obtenu). Je lui rappelle à ce propos que les barrières ont été fixées dans le sol par la mairie elle-même il y a 12 ans, avec 3,70 mètres d'emprise. Je ne supporte plus que certains élus tirent sur les gens qui travaillent. Nous ne sommes pas des garnements. Nous investissons, payons les impôts, créons des emplois. Nous avons droit au respect, pas à la menace. J'ai négocié avec Madame Vassal et le maire. Nous avons fait un gros travail pour les adhérents de la FIH 13 et obtenu des améliorations notables par rapport au projet initial (N.D.L.R. : par exemple, la hauteur des vitres de séparation est passée de 1,50 à 1,80). Il y a encore quelques points de détail à régler. Cela
s'est fait dans le dialogue. Et voilà qu'un élu nous menace. C'est inacceptable."

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L'Hôtellerie Restauration n° 3016 Hebdo 15 février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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