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Fiche métier Femme de chambre
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Peggy Komara, femme de chambre dans un hôtel d'aéroport

À 36 ans, Peggy Komara est première femme de chambre à l’hôtel Pullman de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle (95). Un drap mal repassé, une tâche sur la moquette, une ampoule défectueuse… Aucun détail n'échappe à l'œil vigilant de cette professionnelle. Reportage.
Mylène Sacksick

5 h 45 : Arrivée sur place peu avant sa prise de fonction, Peggy Komara fait toujours un premier tour des lieux pour s’assurer de la qualité du travail effectué par ses équipes de nuit. Un rituel immuable pour cette première femme de chambre officiant à l'hôtel Pullman du groupe Accor, le premier établissement à s’être implanter à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle en 1974. Après plusieurs années de service, la jeune femme a désormais la responsabilité d’un étage composé de trois ailes, soit l’équivalent de 44 chambres.

6 h : Pas une minute à perdre : les hôtels d’aéroport ont en effet cette particularité d’accueillir des voyageurs en transit et des hommes d’affaires souvent très tôt en matinée. Peggy se rend ainsi auprès de Marie-Pierre, gouvernante générale de l’hôtel. Là, elle reçoit son ‘plan de travail’, où figurent les départs, les arrivées et les ‘recouches’, soit une quinzaine de chambres à remettre en état. Quelques consignes - comme déposer un bouquet de fleurs pour un client important ou installer un lit bébé - lui sont également transmises.

6 h 10 : Direction, son office. C’est ici, dans ce petit local de 10 m², qu’est entreposé l’ensemble du matériel nécessaire au personnel d’étages. Peggy charge à la hâte son chariot qui ne la quitte jamais. Nettoyants ménagers, produits d’accueil, serviettes et draps propres… Elle prend le temps de se doter de tout ce dont elle aura besoin pour sa journée de travail.

6 h 20 : ‘Etre aussi invisible que la poussière’, tel pourrait le leitmotiv des femmes de chambres qui croisent rarement les clients et ont pour règle d’or d’évoluer le plus discrètement possible dans les couloirs. Ainsi, chambre après chambre, elle démarre sa tournée en silence. Minutieusement, dans un ordre bien établi, elle commence par débarrasser le linge sale, changer les serviettes de bain, nettoyer les sanitaires, vider les poubelles, faire les lits, puis les poussières. Si la jeune femme n’hésite pas à prendre son temps, il n’est pas non plus question de s’éterniser : elle ne doit pas passer plus de 30 minutes par chambre.

9 h 30 : Du peignoir manquant à la literie hors d’usage en passant par un robinet défectueux, un téléviseur en panne ou une ampoule grillée, elle répertorie objets manquants, détériorations et réparations éventuelles sur sa ‘planche’ qui ne la quitte jamais. Son talkie-walkie arrimé à sa ceinture, elle appelle ensuite la maintenance qui se charge de rectifier le tir.

11 h 15 : Peggy se rend à la réunion mensuelle de service. Équipiers, lingères, gouvernantes et femmes de chambre : tout le personnel d’étage se réunit pour faire le point sur les événements à venir et faire remonter les dysfonctionnements constatés.

12 h 20 : La première femme de chambre, qui se différencie de ses consœurs par son rôle de supervision du travail des femmes de ménage, passe ensuite vérifier la propreté de quelques chambres. L'œil exercé, Peggy possède une tactique bien rodée : “Pour qu'aucun détail ne m’échappe, je parcours les lieux en posant mon regard dans le sens des aiguilles d'une montre.” Si la propreté d’une pièce ne la satisfait pas pleinement, elle passe immédiatement un coup de fil pour s’assurer que le travail soit correctement (re)fait.

13 h 05 : Après une courte pause déjeuner, Peggy enregistre la liste de tous les objets trouvés dans les chambres, qu’elle transmet à la gouvernante. Dans la foulée, elle inscrit sur le cahier de liaison les recommandations pour le lendemain.

14 h 20 : La formation d’une ‘extra’ avant son arrivée en poste vient clôturer sa rude journée de labeur. “Outre le rappel de nos standards de qualité, je donne des conseils sur les gestes et postures à adopter, explique-t-elle. Cela dit, nous avons la chance, chez Accor - propriétaire de l’hôtel - d’avoir le système ‘Levlyts’, qui permet de monter les lits en appuyant sur une pédale. Cela évite de trop solliciter le dos, les bras et les épaules.”

À noter également, que l’hôtel a prévu de réhabiliter l’ensemble de ses 350 chambres d’ici à 2010. “Le personnel d’étages est ravi de pouvoir participer à ce projet d’envergure”, s’enthousiasme Peggy qui sera bientôt conviée à donner ses recommandations en la matière. Les caractéristiques de la literie, la hauteur des porte-serviettes dans la salle de bains (qui entraînent parfois des gestes difficiles), ou encore la qualité du revêtement du sol dans les couloirs (circuler avec un chariot lourd sur une moquette épaisse nécessite des efforts supplémentaires pénibles), seront autant d’éléments à prendre en compte pour améliorer les conditions d’exercice des femmes de chambres. Car la pénibilité du travail reste le principal problème de ce métier.

Hôtel Pullman
Zone Centrale Ouest
95713 Roissy Charles-de-Gaulle
www.pullmanhotels.com
01.49.19.29.29

Pour en savoir plus

Avant ce poste, Peggy Komara a été :

- De 31 ans à 33 ans : femme de chambre responsable de l’aile “Executive Floor” (dédiée aux clients VIP), à l’hôtel Sofitel de Paris Roissy-Charles-de-Gaulle (95)
- De 28 ans à 30 ans : femme de chambre dédiée à l’étage du personnel naviguant d’Air France, hôtel Sofitel Paris Roissy-Charles-de-Gaulle.
- De 23 ans à 27 ans : femme de chambre en ‘extra’, hôtel Sofitel Paris Roissy-Charles-de-Gaulle.
- De 19 ans à 22 ans : secrétaire au ministère de l’Agriculture (Paris VIIe)
- À 18 ans : titulaire d’un CAP-BEP des métiers du secrétariat

Ses responsabilités, c’est aussi :

- Assurer le suivi du client tout au long de son séjour ;
- Élaborer et contrôler l'application des standards de qualité ;
- Changer les draps, faire les lits, nettoyer les sanitaires et la salle de bains ;
- Passer l'aspirateur, nettoyer les vitres, renouveler l'eau des vases ;
- Installer les différents accessoires mis à la disposition de la clientèle (savon, prospectus touristiques, produits d’accueil…) ;
- Enlever le linge sale, le compter puis le trier avant de le transmettre à la lingerie ;
- Vérifier le fonctionnement général de l'équipement des chambres et signaler au responsable les détériorations et les réparations éventuelles (éclairage défectueux, fuite d'eau, etc.) ;
- Travailler en étroit partenariat avec la réception, le service maintenance et le room-service et participer aux réunions de service ;
- Lister les produits d'entretien et le matériel manquants et participer à l’élaboration des budgets mensuels ;
- Établir les plannings de travail de son équipe ;
- Former les femmes de chambre et les « extras » sous sa responsabilité ;
- Nettoyer son office quotidiennement.

L’avis de Joël Sonnes, directeur de l’hôtel Pullman

“Spécialiste de la propreté, une femme de chambre ne ménage pas ses efforts et sait comment s’organiser au mieux pour travailler rapidement. Elle connaît les bons gestes et la meilleure façon d’utiliser ses outils et ses produits. La formation se fait généralement ‘sur le tas’, mais un CAP hébergement ou un BEP hôtellerie-restauration constituent un atout. S’il est plutôt difficile de changer de poste quand on est employé d’étage (le turnover dans le secteur est faible), une femme de chambre peut, à terme, prétendre à un poste de gouvernante d’étage.”

NDLR : Une femme de chambre gagne autour de 1570 € bruts mensuels (Source : Enquête salaires 2008 de l’Hôtellerie-Restauration).

 
     
     
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