“En comparaison au secteur industriel, le secteur des services - y compris le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et les services aux entreprises - a été plus lent à adopter des pratiques durables et à transformer ses principaux modèles d’entreprise et stratégies d’innovation pour faire avancer la transition vers le développement durable”, affirme Carlos Matin-Rios, professeur à l’L'EHL Hospitality Business School, dans une étude intitulée : ‘Relever les défis du développement durable : le rôle de la numériques et des starts-ups technologiques’.
La première des mesures à prendre par les entreprises est bien sûr d’adopter les pratiques respectueuses de l’environnement. Les entreprises doivent tout d’abord élaborer des business models durables, en prenant en compte l’impact social, financier et environnemental de leur activité sur les communautés, ses fournisseurs, les parties prenantes sociales et institutionnelles… Elles doivent aussi nouer des relations durables avec des entreprises innovantes pour co-créer des prototypes axés sur le développement durable.
Fusionner la vision stratégique des start-ups avec l’expertise des grandes entreprises
Et Carlos Matin-Rios de s’interroger : “La prochaine génération de robots sera-t-elle utilisée seulement dans les chaînes de montage de voitures ou la production pharmaceutique, ou aussi dans les épiceries, les hôtels et les restaurants ? Dans ce scénario, le secteur dans son ensemble pourrait remplacer les postes peu qualifiés par des emplois aux compétences techniques et intellectuelles plus élevées.” Cette professionnalisation figure parmi l’un des facteurs qui détermineront la vitesse et l’ampleur de la transition du développement durable, favorisant ainsi une plus grande personnalisation du service.
Car, insiste le professeur, “le développement durable n’est pas pour les acteurs qui jouent en solo” : “Les startups de la tech qui utilisent les technologies numériques pour un avenir durable peuvent contribuer à résoudre les défis environnementaux et sociaux les plus urgents auxquels l’industrie est confrontée. Les robots, l’intelligence artificielle et l’IoT [internet des objets, ndlr] combinent la science et l’ingénierie pour automatiser de nombreuses tâches dans le secteur des services.”
Des solutions existent déjà pour, par exemple, quantifier le gaspillage alimentaire dans les cuisines ou proposer des solutions innovantes d’emballages. Demain, un restaurant pourrait, pourquoi pas, s’associer à une start-up de la tech pour adapter son menu aux préférences de leur client, ou un hôtel s’allier “à un géant comme Amazon pour suggérer des expériences de voyage uniques en fonction de l’activité sur les médias sociaux et du comportement d’achat” du client.
Les entreprises du tourisme doivent changer leur mode de fonctionnement pour répondre à des objectifs de développement durable mais elles ont peu de temps pour le faire, estime le professeur : “C’est pourquoi les partenariats avec les start-ups technologiques sont si essentiels pour engager le processus avec des idées nouvelles.”
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