Le renouveau du buffet gastronomique : tendance, durable et rentable

À Paris et partout en France, plusieurs jeunes chefs redorent le blason du buffet, une formule qui n'a pourtant pas toujours été gage de qualité. À l'instar des talentueux Julien Duboué ou Christophe Michalak, ce concept séduit de nouveau les professionnels qui apprécient son approche pratique et, paradoxalement, moins contraignante. Zoom sur cinq initiatives singulières et rentables qui montrent pourquoi le buffet est un investissement durable.

Publié le 30 octobre 2019 à 15:05

► Le dernier-né : Polichinelle

Le pâtissier Christophe Michalak et l’homme d’affaires Steve Burggraf, se sont associés pour créer Polichinelle. Le restaurant a ouvert ses portes au sein de l’hôtel Yooma dans le quartier de Beaugrenelle (Paris, XVe), le 13 septembre dernier.

Le concept ? Inventer un buffet où le légume est au centre de toutes les attentions. L’offre s’articule autour de 5 entrées, plats et desserts revisitant les classiques de brasserie. La touche Christophe Michalak transparaît à travers la tarte au mètre version salée (aux tomates cerises, courgettes, figues et parmesan) ou sucrée (clafoutis figue et cassis, chantilly à la pistache).

Son point fort ? Les plats restent les mêmes toute l’année (gratin de légumes, pâtisson rôti…), seuls les légumes varient selon les saisons. Autres forces : le cadre – 130 couverts et une grande terrasse de plus de 70 couverts avec vue sur la Tour Eiffel – et la formule à volonté, qui ne fonctionne que le samedi midi et le soir, est proposée à 39 €.

http://polichinelle-restaurant.com/

 

► L’ambitieux : Les Grands Buffets

Il s’agit ici du plus grand restaurant de France ! Lancés par Louis Privat en 1989 Les Grands Buffets à Narbonne, ils comptent aujourd’hui 120 collaborateurs.

Le concept ? Perpétuer les traditions des métiers de bouche et du savoir-vivre à la française. Près de 300 plats traditionnels sont ainsi proposés dans l’immense salle où se côtoient écaillers, cuisiniers, rôtisseurs et autres boulangers. Le tarif est unique : 37,90 € pour les adultes. À ce prix, les clients peuvent se délecter d’un vol-au-vent au ris de veau et aux morilles ou d’un homard à l’américaine.

Son point fort ? Son incroyable plateau de fromages composé de 110 variétés. Il s’agirait d’ailleurs de la plus grande cave à fromages en restaurant. En 2019, Louis Privat a investi 5 M€ pour accroître sa capacité d’accueil et agrandir ses installations techniques. Désormais, le restaurant peut accueillir jusqu’à 450 couverts, une prouesse !

www.lesgrandsbuffets.com/

 

► Le rentable : Les buffets du Gabriel

Fabrice Vallée a un parcours atypique. Alors qu’il se destinait à une carrière de rugbyman, il se blesse gravement et se reconvertit dans la restauration. Passé par les cuisines d’Éric Briffard, de Christian Le Squer au Pavillon Ledoyen ou encore de Philippe Etchebest durant trois ans, le chef a décidé d’ouvrir en 2015 Le Gabriel, à Saint-Pierre-la-Garenne, en plein cœur du Vexin.

Le concept ? Proposer à la fois une table gastronomique et un buffet à volonté. Ce dernier est proposé le midi et les soirs de semaine à partir de 12,50 €. Une aubaine pour le client d’autant que tout est fait maison à partir de produits frais de qualité : bœuf de Normandie façon chili con carne, palette de cochon façon Orloff…

Son point fort ? Une offre qui attire deux types de publics et qui assure un fort taux de remplissage. Ce mix buffet-restaurant gastronomique est rentable, à tel point que Fabrice Vallée et Eloïse, son épouse, ont décidé d’ouvrir un deuxième établissement à Heudebouville cette année.

www.restaurantgabriel.fr/

 

► L’écologique : Simone Lemon

Le buffet peut également être une arme très efficace contre le gaspillage alimentaire. En octobre 2015, Élodie Le Boucher et Shéhrazade Schneider ont ouvert Simone Lemon, dans le IXe arrondissement de Paris.

Le concept ? Les plats sont préparés à partir de fruits et légumes locaux et hors calibres. Cette idée presque avant-gardiste il y a quatre ans a désormais fait son chemin. Les deux associées ont également trouvé un stratagème pour éviter le gaspillage : les plats – mafé de bœuf, cassolette de lieu noir, gnocchis maison…– sont présentés dans des buffets et ils sont facturés au poids (en moyenne 2,8 € pour 100 g).

Son point fort ? Zéro perte ! Tout ce qui n’a pas été consommé par le client est proposé dans un doggy bag en carton recyclé. Et, à la fin de la journée, les invendus sont distribués à des associations du quartier. C’est efficace (150 couverts le midi au bout de six mois d’ouverture) et bon pour tout le monde !

www.simonelemon.com/

 

► L’hybride : Boulom

Le chef landais Julien Duboué a déjà séduits les Parisiens avec A Noste. Depuis un an tout juste, il régale les amateurs de buffet avec Boulom, rue Ordener (Paris, XVIIIe). Boulom est l’anagramme de boulangerie où l’on mange.

Le concept ? Une adresse en deux parties : une boulangerie-pâtisserie à l’entrée puis, un peu plus loin dans une vaste salle, un restaurant où on peut déguster un buffet à volonté à partir de 29 €. Ouvert du lundi au dimanche à chaque service, il répond à toutes les envies des convives. L’ensemble des plats sont mijotés dans un four à pain. Le buffet mise sur la qualité des produits et la précision des cuissons.

Son point fort ? Un système anti-gaspillage monétisé. En effet, un client qui ne termine pas son assiette paie 2 € par 100 g de restes, tandis que les restes non consommés sont disponibles en vente à emporter à prix réduit.


Photo

Publié par Stéphane POCIDALO



Commentaires
Photo
gerard caille

jeudi 31 octobre 2019

Effectivement 5 beaux concepts sous forme de buffet à volonté allant de 12,50€ pour les buffets du Gabriel à 39€ pour le dernier-né Polichinelle. En ce qui me concerne je confirme que le buffet peut être une formule très rentable si tous les postes sont maîtrisés et optimisés.Aux prémices de la crise en 2008 ,j'avais ouvert à Périgueux un buffet à volonté pour 8.50€ aujourd'hui nous sommes à 11,90€ et la formule fonctionne toujours à merveille.
Photo
gerard caille

jeudi 31 octobre 2019

Pour revenir à mon précédent commentaire concernant les buffets à volonté, j'avais en 2016 édité un livret de 96 pages sous le titre 'Stratégies gagnantes, La restauration Low Cost' préfacé par Véronique Nguyen Docteure en stratégie et politique d'Entreprise à HEC.Si cette modeste contribution peut apporter de l'eau au moulin de certain un PDF peut être envoyé gracieusement.

Signaler un contenu illicite

Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles



Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Chef de partie H/F

33 - ARVEYRES

Très bel Hôtel 4* et restaurant bistronomique haut de gamme, membre de la chaine Teritoria d'Alain Ducasse recherche pour son développement un(e) chef de partie(e) de talent (chaud). Expérience en restauration gastronomique serait un plus. Venez rejoindre une équipe jeune et dynamique dans un ét

Posté le 02 mai 2024

Chef de rang H/F

97 - ST BARTHELEMY

Hôtel Le Sereno, 5* à Saint Barthelemy dans les Antilles, recherche pour sa prochaine saison (Octobre 24 à Aout 25) ses nouveaux talents. Anglais exigé , expérience dans un poste similaire réussi. Possibilité de logement

Posté le 02 mai 2024

Responsable de salle H/F

97 - ST BARTHELEMY

Restaurant Al Mare, cuisine italienne dans un établissement 5* sur St Barthélémy, recherche son Restaurant Manager (H/F), expérience réussie dans un poste similaire, Anglais exigé, service gastronomique. Possibilité de logement.

Posté le 02 mai 2024