Prime de partage : peut-on la verser en deux trimestres ?

Question posée sur la fiche pratique :

Loi pouvoir d’achat

La loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat complétée par la loi n° 2022-1157 du 16 août 2022 de finances rectificative pour 2022 ont été publiées au Journal Officiel du 17 août permettant leur entrée en vigueur. La loi pouvoir d’achat comporte plusieurs mesures qui doivent faire en sorte que "le travail paie davantage pour soutenir le pouvoir d’achat". La loi de finances rectificative confirme bien la suppression de la contribution à l’audiovisuel public (plus connu sous le nom de redevance TV) et ce dès cette année 2022. Une prime Macron pérennisée et augmentée La loi pérennise, tout en l’adaptant, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (prime Pepa ou plus connu sous le nom de prime Macron) renommé "prime de partage de la valeur". Le dispositif concerne toutes les entreprises quelle que soit leur taille, et pour les versements effectués à compter du 1er juillet 2022. Cette prime de partage de la valeur dite Prime Macron, pourra être versée à l’ensemble des salariés, pour un montant maximal de 3000 euros par année civile et par bénéficiaire pour toutes les entreprises. Ce plafond pourra être porté à 6000 euros pour les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement. Le montant accordé à chaque salarié pourra différer en fonction de sa rémunération, de son niveau de classification, de son ancienneté, de sa durée de présence effective pendant l’année écoulée ou de la durée effective de travail. Cette prime sera exonérée dans ces limites de toutes cotisations sociales patronales et salariales. Pour soutenir plus particulièrement le pouvoir d’achat des salariés dans un contexte de forte inflation, cette même prime sera totalement exonérée des prélèvements sociaux (CSG-CRDS) et fiscaux (impôt sur le revenu) jusqu’au 31 décembre 2023 lorsqu’elle est versée à des salariés dont la rémunération mensuelle est inférieure à trois Smic. Faciliter la mise en œuvre d’intéressement La loi ouvre la possibilité à toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui ne sont pas couvertes par un accord de branche d’intéressement agréé de mettre en place un dispositif d’intéressement par décision unilatérale en cas d’échec des négociations avec le délégué syndical ou du CSE ou en l’absence d’institutions représentatives du personnel, et de le renouveler dans ces mêmes conditions.La durée maximale des accords d’intéressement sera allongée de trois à cinq ans afin de permettre aux entreprises d’adopter une projection sur un plus long terme. Les accords d’intéressement dont la négociation n’aura pas été réclamée continueront à être reconduits de manière tacite. La loi permet de procéder plusieurs fois à ce renouvellement par tacite reconduction. Sécuriser la mise en œuvre de l’intéressement Plusieurs dispositions de la loi visent à sécuriser et accélérer la mise en œuvre d’accord d’intéressement. Elles s’appliqueront aux accords déposés à compter du 1er janvier 2023. Une procédure dématérialisée de rédaction des accords d’intéressement sera mise en place afin de permettre de vérifier leur conformité aux dispositions légales. Les entreprises pourront utiliser le site www.mon-interessement.urssaf.fr qui va être adapté afin de proposer des accords ou décisions unilatérales types conformes aux textes légaux en vigueur. Si l’entreprise rédige son accord grâce à cette procédure dématérialisée, les exonérations sociales et fiscales liées à l’intéressement seront réputées acquises pour la durée de l’accord à compter de son dépôt.Le délai de contrôle de l’ensemble des accords d’épargne salariale sera par ailleurs réduit d’un mois en raison de la suppression du contrôle de forme opéré par les services du ministère du Travail. Étendre la déduction forfaitaire sur les heures supplémentaires La loi met en place une déduction forfaitaire des cotisations sociales patronales au titre des heures supplémentaires réalisées à compter du 1eroctobre 2022. Celle-ci s’appliquera aux entreprises d’au moins 20 salariés et d’au plus 249 salariés. Nous vous rappelons que les entreprises de moins de 20 salariés bénéficient déjà d’une déduction forfaitaire sur les cotisations sociales patronales. Le montant de la déduction forfaitaire de cotisations est de 1,50€ par heure supplémentaire. Ce dispositif s’appliquera également aux jours de repos auxquels peuvent renoncer les salariés en forfait-jours en accord avec leur employeur. Le montant de la déduction, ainsi que les modalités d’application de ce dispositif, seront fixés par décret. Revalorisation de la prime activité Les travailleurs modestes bénéficieront d’une revalorisation de 4% de la prime d’activité à compter de juillet 2022, après une hausse de 1,8% en avril. En l’absence de cette mesure, la prochaine revalorisation ne serait intervenue qu’en avril 2023, a précisé le gouvernement. La loi prévoit aussi une revalorisation anticipée de 4% de plusieurs autres prestations sociales à partir du 1er juillet afin de tenir compte de l’inflation: pensions de vieillesse, d’invalidité, prestations familiales… Baisse des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants La loi procède à une baisse pérenne des cotisations sociales acquittées par les travailleurs indépendants dont le revenu net d’activité est proche du Smic. La mesure consiste en un renforcement de la réduction de cotisation d’assurance maladie. Il est ainsi prévu que le taux devienne nul à hauteur d’un niveau de rémunération équivalent à 40% du plafond annuel de la sécurité sociale (Pass). Le taux de la cotisation évoluerait ensuite progressivement entre 40% et 60% du Pass, puis entre 60 et 110%. Le taux maximal serait atteint à partir de ce dernier seuil. Cette réduction s’appliquera aux cotisations dues au titre des périodes courant à compter du 1er janvier 2022. Cette mesure permettra un gain de l’ordre de 550€, par an pour un artisan ayant un revenu annuel équivalent au SMIC net soit 15632 euros a précisé le Gouvernement. Une part importante de cette mesure sera mise en œuvre par décret. Juridique - cotisations sociales - heures supplémentaires - pouvoir d'achat - prime - prime macron | vendredi 8 juillet 2022
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CECILIA RICOL

mardi 27 septembre 2022

Bonjour

Il est noté que le versement de la prime de partage de la valeur peut être réalisé en une ou plusieurs fois, dans la limite d?une fois par trimestre.

Est en un trimestre civil ? est ce que par exemple on peut verser une partie en septembre et octobre car deux trimestre différents ou il faut une période de latence entre deux périodes ?

Cordialement

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Pascale CARBILLET

jeudi 29 septembre 2022

Le versement de la prime peut être réalisé en une ou plusieurs fois dans la limite d’une fois par trimestre, au cours de l’année civile (Art. 1, IV, alinéa 2 de la loi du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat). La loi fait référence à l’année civile, donc on peut déduire qu’il s’agit de trimestre civil. Vous pouvez donc verser la prime en septembre et en octobre.
L’employeur peut donc aller, au plus, jusqu’à quatre fractionnements par an. Pour cette année 2022, dans la mesure où la loi a donné la possibilité de verser la prime à compter du 1er juillet, cela représentera deux trimestres jusqu’à la fin décembre, l’employeur ne pourra verser la prime que deux fois.
L’objectif de la loi est d’éviter que de trop nombreux versement remplacent des augmentations de salaire ou de primes.
En effet, cette prime ne peut se substituer à aucun des éléments de rémunération versés par l’employeur ou qui deviennent obligatoires en vertu de règles légales, contractuelles ou d’usage. De même, elle ne peut remplacer des augmentations de rémunérations ou de primes prévues par un accord salarial, le contrat de travail ou les usages en vigueur dans l’entreprise (Art. 1, III, 3° de la loi du 16 août 2022).
Le respect de cette règle est une des conditions de l’exonération de cotisations sociales, de CSG/CRDS et d’impôt sur le revenu.

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