Cécile Junod
Ci-dessous Dans le hall, un superbe tapis de
marbre créé à Florence, magnifiquement disposé
en rosace, et un lustre
de cristal étincelant, éblouissent le voyageur
dès son arrivée.
Dans La Galerie, couleurs et matières mettent en valeur le splendide tapis des
Savonneries et
les deux tapisseries des Flandres du XVIIIe et XIXe siècle. Au son du piano à queue, à
l'heure
du thé, on s'y retrouve dans une ambiance élégante et confortable. Mais on peut
également y prendre son petit-déjeuner, un verre ou un repas léger. Le service est
continu jusqu'à minuit.
Après son rachat par le prince Al
Waleed d'Arabie Saoudite, la nouvelle vie du George V prend place sous le signe du nouveau
millénaire. Au terme de deux ans de travaux et 750 millions de francs d'investissement en
rénovation, il renaît de ses cendres, complètement autre, et désormais rebaptisé Four
Seasons Hotel George V.
Pour faire place au nouvel établissement, la structure d'origine a été détruite
jusqu'à l'ossature, depuis le deuxième sous-sol jusqu'au dernier étage. A l'intérieur,
seul l'escalier des Princes a été conservé. Et alors que l'ancien hôtel recensait 320
chambres, le nouveau en compte aujourd'hui 245. Aussi sont-elles toutes plus spacieuses
(à partir de 40 m2 pour une chambre standard) et confortables. L'isolation phonique y a
été particulièrement travaillée afin d'apporter un calme absolu.
L'architecture de cet établissement révèle des traits de caractère uniques. Sa façade
en pierre blanche aux lignes Art déco, inscrite à l'inventaire des Bâtiments de France,
rappelle celle des villes nord-américaines et tranche brillamment avec le Paris
Haussmanien. Sa remise en valeur a été réalisée par le cabinet d'architectes Richard
Martinet qui a choisi la continuité en redonnant vie le plus fidèlement possible à
l'éclat du bâtiment d'origine. La restauration a pu être menée à bien grâce à des
plans et dessins d'époque. Chaque fenêtre, balcon et menuiserie a été démonté et
redessiné.
Chaque suite est unique
Quant à l'aménagement intérieur, il a été confié à l'architecte d'intérieur
Pierre-Yves Rochon qui a su créer l'harmonie entre les legs du passé et le désir de
confort d'une clientèle internationale exigeante, aspirant au meilleur du luxe
contemporain. Il a donc intégré la technologie à la décoration dans la plus grande
discrétion. Unité et sobre élégance ont dicté ses choix.
Un de ses premiers soucis a été de redonner de la lumière et de la hauteur à
l'intérieur de l'hôtel pour accroître les perspectives. Par ailleurs, il a choisi de
décliner tissus, peintures et marbres dans des harmonies claires et douces.
L'hôtel possédait une impressionnante collection d'uvres d'art constituée par le
deuxième propriétaire, François Dupré. Malgré la vente d'une partie de ce mobilier en
1998, les plus belles pièces ont été conservées et restaurées afin de
Equipement des chambres et suitestMinibar |
Dans la Galerie, couleurs et matières mettent en valeur le splendide tapis des
Savonneries et les deux tapisseries des Flandres du 18ème et 19ème siècle. Au son du
piano à queue, à l'heure du thé, on s'y retrouve dans une ambiance élégante et
confortable. mais on peut également y prendre son petit-déjeuner, un verre ou un repas
léger. Le service est continu jusqu'à minuit.
de sauvegarder l'âme de cet établissement. Monumentales tapisseries d'Aubusson et de
Flandres, armoires en marqueterie Boulle, corps de pendules, bronzes du XIXe siècle et
nombreux tableaux de l'Ecole Française du XIXe font donc encore partie du décor. Et pour
compléter, Pierre-Yves Rochon a chiné des meubles, tableaux et objets d'art au marché
aux puces de Paris.
Dans les suites sobres et élégantes, Pierre-Yves Rochon a créé des harmonies de jaune
paille et or, bleu azur et saphir ou vert d'eau et émeraude, avec des soieries et damas
de Lyon dans un style classique épuré. Chaque suite est unique et possède sa propre
personnalité.
Avec ses neuf salons, l'hôtel dispose d'un espace d'accueil très important et
particulièrement flexible. La salle de bal est l'une des salles les plus prestigieuses de
la capitale pour les réceptions et manifestations diverses. Proche du lobby, le salon
anglais offre une vue sur un élégant patio. Les murs lambrissés de panneaux de bois
d'époque des salons Louis XIII, Napoléon et Régence ont été restaurés, tout comme
les cheminées. *
Côté privé, dans les chambres, les tissus Lelièvre, Frey, Rubelli et les damas de Lyon
se fondent dans de lumineuses harmonies de jaunes, verts ou bleus, tandis qu'un sentiment
apaisant émane des salles de bains en marbre.
Le George V, un mythe né dans les années follesPropriété d'un riche américain, Joël Hillman, l'hôtel George V ouvre ses portes
pour la première fois en mai 1928. A Paris, ce sont encore les années folles, et le
bâtiment Art déco construit par les architectes français Lefranc et Wybo semble né
pour inviter les héros de romans de Francis Scott Fitzgerald. Dès son ouverture, cet
établissement est considéré comme une résidence de luxe. La haute société
internationale, attirée par la prestigieuse adresse proche des Champs-Elysées, en fit
rapidement un lieu de prédilection. |
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L'HÔTELLERIE n° 2668 Magazine 1er Juin 2000