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DECORATION
Décors

Le Bistro Romain à Bordeaux

Rénovation en beauté

Après trois semaines de fermeture, l'établissement situé dans le triangle d'or bordelais a rouvert métamorphosé. Le nouveau décor, enrichi d'objets précieux, a été dévoilé le 3 février dernier. Il pourrait être généralisé aux autres restaurants de l'enseigne.

Par Brigitte Ducasse

En passant en voiture cours de l'Intendance à Bordeaux, le regard de Philippe a été attiré par la vitrine du Bistro Romain. Quoique natif de Bordeaux, jamais à ce jour il n'avait franchi les portes de cet établissement pourtant ouvert depuis avril 1984. Pas de doute, la nouvelle décoration perceptible de l'extérieur a aiguisé sa curiosité. Il avoue, comme bien d'autres, son étonnement : "Vu le luxe du cadre, on ne s'attend pas à voir des prix si bon marché".

 
Une nouvelle décoration inspirée des palais italiens.

Cette réflexion spontanée résume bien la réussite de l'embellissement conçu par un architecte parisien, Marc Charrere, et la qualité des travaux réalisés dans l'espace client par la SOPRA, une société girondine spécialisée dans la décoration intérieure.

Dans cet immeuble néoclassique classé par les monuments historiques, Roland Pozzo di Borgo, à la tête du groupe Bistro Romain, a souhaité recréer le décor d'un palais italien, afin de mêler l'art à celui de la gastronomie. La première tâche, fut de ravaler la façade, malmenée par la pollution. Désormais, les pierres de taille ont retrouvé leur blondeur originelle. L'éclat de la pierre fait ainsi ressortir les larges baies vitrées ouvrant sur les cours Clémenceau et de l'Intendance. Drapées de rideaux bouillonnants dans les teintes vert d'eau retenus par des pampilles rouge et or, les ouvertures sont des fenêtres ouvertes sur un décor luxueux. Comme dans les grands restaurants, un sas d'entrée a été créé pour plus de confort ­d'où la suppression de la seconde entrée cours de l'Intendance qui ne pouvait recevoir de sas. A l'intérieur, les objets d'art, tous authentiques, sont effectivement dignes des palais : tableaux de maîtres italiens du XVIème au XIXème, sculptures et colonnades de style gréco-romain, lustres majestueux... le spectacle est partout, démultiplié par un jeu de miroirs habilement disposés comme sur le mur conduisant à l'étage. Ce souci de privilégier l'espace a conduit le décorateur à restructurer les salles de restauration. On a ainsi fait disparaître les cloisonnements et le bar d'accueil à l'entrée. Ceci a permis d'augmenter le nombre de siègse ­160 au lieu de 140- tout en offrant un cadre beaucoup plus aéré et plus élégant.

Raffinement des matériaux

Le sentiment de luxe provient non seulement des tableaux, pilastres, cariatides et bustes féminins égrenés çà et là, mais aussi de la qualité des matériaux. Au premier étage, les moquettes rouges ont cédé la place à un très beau marbre de Carrare, tandis qu'à l'étage, un plancher flottant en cerisier blond (bois le plus utilisé par les artistes italiens du second Empire), met en valeur les fauteuils en velours rouge (rare mobilier à avoir été conservé). Sur les murs, point de tapisserie mais une peinture au chiffon, juxtaposant trois couleurs pour donner du relief ­beige, rosé, brun-. Comme l'indique Gilles Bobilliers-Chaumont, le directeur de cet établissement, "Pétrone fut l'apôtre du bien vivre et de l'esthétique, précurseur il a guidé notre réflexion première". Ajoutant : "A cette époque se restaurer était l'art du raffinement et de la détente. Nous avons voulu retrouver cet esprit".

Cette décoration va constituer un "test" et devrait être généralisée à l'occasion de rénovations ou de créations. En septembre prochain, un second Bistro Romain verra le jour dans l'agglomération bordelaise et plus précisément dans une galerie commerçante d'un grand centre commercial. De plus, des créations sont programmées à Toulouse et Biarritz.


Un cadre plus aéré et plus élégant.


Les moquettes rouges ont cédé la place à un très beau marbre de Carrare.


Le sentiment de luxe provient non seulement des tableaux, sculptures et pilastres mais aussi de la qualité des matériaux.


Harmonie dans les moindres détails.

 

Parlons chiffres

* Nombre de salariés : 20 salariés
* Surface de restauration : 250 m2 sur deux niveaux
* Capacité : 160 couverts
* Résultat : 450 couverts/jour
* Prix moyen : 120 F


L'HÔTELLERIE n° 2555 Magazine 2 Avril 1998

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