La Movida, péniche-bar-tapas, vient de s'amarrer sur la Vilaine, quai Saint-Cyr. Une grande première pour Rennes qui, jusqu'à présent, ne s'était jamais vraiment intéressé à son patrimoine fluvial. Ancien restaurant à Pontivy, cette sablière de 27 m de long pour 4,5 m de large a atterri dans la capitale bretonne il a environ deux ans. "Lorsque je lui ai proposé ce projet de bar-tapas en respectant le caractère de la péniche, le propriétaire a immédiatement donné son feu vert", souligne Michel Rolland, le gérant. Après quelques travaux (de l'ordre de 80.000 F.), l'ancien restaurant s'est mué en établissement aux accents méditerranéens. Une ambiance suggérée par quelques touches discrètes comme cette superbe frise en mosaïque réalisée par Pascal Huchet. "Nous ne voulons pas créer un endroit à la mode mais plutôt un établissement chaleureux où les gens viennent pour leur plaisir et pas uniquement pour y être vus, explique Michel Rolland. Movida est synonyme de tolérance et de fête à l'image du mouvement qui s'est développé à Barcelone après la mort de Franco. Nous acceptons tout le monde." La clientèle bigarrée de la Movida (34 places assises et 12 dans le petit salon du haut) se compose donc d'étudiants, de familles faisant découvrir la péniche à leurs enfants, d'hommes d'affaires, d'oiseaux de nuit, etc.
Le midi, Michel et ses seconds, Miguel et Stéphane, proposent une cuisine à formules (de 45 à 65 F.) avec un plat du jour traditionnel, "comme de la blanquette de veau, du cassoulet, du poulet à l'ancienne, etc." Le soir, les tapas prennent la relève, "pour une moyenne de 65 francs par personne." Côté boissons, la Movida propose un bel ensemble de vins du sud (de 60 à 120 F la bouteille et de 12 à 20 F le verre) : vins basques -Irouleguy-, corses, espagnols -Rioja-, vins provençaux, etc. de la sangria maison et "à partir de janvier, une belle carte de punchs macérés." La bière reste discrète (excepté les bouteilles mexicaines) avec un seul bec de Heineken et, l'été, une blanche.
En saison justement, la Movida accueillera sa clientèle sur une petite terrasse (jusqu'à huit places) et "nous installerons également des transats à l'extérieur", confie Michel. Répondant au nom de "Brise des nuits", la péniche ne devrait pas manquer d'insuffler une vague de chaleur sur la capitale bretonne.
Les hommes de la Movida.
L'HÔTELLERIE n° 2555 Magazine 2 Avril 1998
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