En 1997, près d'un client sur deux était d'origine étrangère (1) : une évolution qui permet à Roumegouse de remonter la pente après la chute enregistrée dans le début des années 90. «Nous avons connu à cette époque une érosion inéluctable de clientèle, à forte dominante française», explique Jean-Louis Lainé, propriétaire et chef des lieux. Perché sur un promontoire qui domine la vallée de Rocamadour, au coeur d'un parc de 5 ha, le Relais et Châteaux de Roumegouse, à Rignac, dans le Lot, a alors développé une stratégie commerciale ouverte sur l'étranger. Télécopie, relayée aujourd'hui par Internet, mailing, réseau commercial de la chaîne, tous les outils de communication ont été employés en direction des cinq continents pour assurer la promotion et développer la commercialisation de l'établissement. Celles-ci ont été prises en charge par l'épouse de Jean-Louis Lainé, qui a mis en oeuvre ses anciennes compétences de journaliste à Paris Match. Luce Lainé qui a aussi assuré pendant un certain nombre d'années la direction de «Elle Boutique», a fait bénéficier le château de son expérience, pour assurer la décoration de cette authentique bâtisse du XV et XVIème siècles.
Roumegouse qui dispose de 15 chambres, d'une piscine, d'un salon, d'une bibliothèque et d'une salle de réunions, de trois salles de restaurant et d'une terrasse pouvant accueillir 80 personnes, se veut surtout une séduisante et paisible maison bourgeoise décorée avec du mobilier authentique et de très nombreux objets dans les chambres.
Charges à la baisse
En 1997, les chiffres donnent raison aux options qui ont été choisies il y a cinq ans. Au cours du dernier exercice, l'activité globale de l'établissement a progressé de 10%, le taux moyen d'occupation de l'hôtel s'est hissé à 75% et l'on sert au restaurant en moyenne 45 couverts par jour entre Pâques et fin octobre. Le prix des chambres est stabilisé dans une fourchette de 650 à 1.000 F, et la carte a été conçue afin que l'on puisse déjeuner ou dîner avec un budget de 350 F par personne. Elle est complétée par des menus avec un premier prix à 105 F. Une cuisine qui s'inspire de la gastronomie périgourdine et qui s'adapte aussi aux possibilités de la clientèle. «L'ensemble des professionnels de la région a dû revoir son offre à la baisse, car aujourd'hui, même les consommateurs étrangers font un peu plus attention à la facture». Cette révision a aussi touché les charges d'exploitation. «Nous n'avons jamais lésiné sur nos investissements que nous avons toujours effectués sur fonds propres». En l'espace de 15 ans, 5 MF ont été ainsi consacrés à l'amélioration des prestations. Mais avec un principe de base : tous les travaux qui ne nécessitent pas des équipes spécialisées sont effectués par le personnel de l'établissement. Seuls 20% des investissements nécessitent le recours à des équipes extérieures. En 1998, l'air conditionné individuel sera installé dans chaque chambre.
La lutte contre les dépenses a aussi touché l'effectif de l'établissement, passant en haute saison de 22 personnes à 15 personnes. Le reste du temps, 4 personnes travaillent à Roumegouse.
(1) Principales provenances, par ordre d'importance : Etats-Unis, Benelux, Angleterre, Espagne, Italie, Amérique du sud.
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L'HÔTELLERIE n° 2555 Magazine 2 Avril 1998
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