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du 5 février 2004
CONJONCTURE

Etude exclusive L'Hôtellerie - Coach Omnium

2003 : ACTIVITÉ EN BAISSE POUR LES CHAINES HOTELIERES INTÉGRÉES

L'année 2003 ne fera pas date dans les annales des chaînes intégrées françaises, notamment en termes de fréquentation. Seule la hausse des prix moyens chambre a permis de sauver plus ou moins la mise.

Inutile de nier l'évidence. Compte tenu de la conjoncture déplorable qui a marqué l'année 2003 (l'OMT a constaté une baisse historique de 1,2 % de la demande touristique dans le monde), les chaînes intégrées françaises n'ont pas échappé à la règle générale de la morosité ambiante. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le taux d'occupation des enseignes hôtelières au cumul à fin décembre 2003, toutes catégories confondues, a chuté de 3,3 % (- 2,3 points) par rapport à 2002. Quant au revenu par chambre disponible (RevPar), il a régressé de 1,6 %, selon l'étude exclusive de Coach Omnium.
Toutes les catégories ont subi une forte diminution de la fréquentation. Mais, c'est le 4 étoiles qui - sans surprise - a été le plus affecté, perdant jusqu'à 4 points d'occupation. En termes de RevPar, le haut de gamme a également beaucoup souffert, ne réussissant pas à améliorer ses prix moyens tout au long de l'année. Le créneau superéconomique s'en est, lui, nettement mieux tiré avec un accroissement inattendu de 5,8 %.
En réalité, seul le renforcement des prix moyens a permis aux chaînes de sauver la situation et de la rendre moins catastrophique qu'on aurait pu le craindre. Cela s'est fait à la fois par une augmentation des tarifs affichés, surtout dans les gammes économiques, mais aussi par un durcissement des politiques de prix.
Malgré un recul sensible des taux d'occupation en 2003, force est de constater que les niveaux de remplissage demeurent globalement plutôt acceptables. Surtout s'agissant des 0, 1 et 2 étoiles, moins dépendants des retournements conjoncturels. L'inquiétude est davantage de mise concernant les 3 et 4 étoiles. Si le recul d'activité est flagrant pour toutes les enseignes, les leaders ont tendance en outre à aller mieux que les réseaux à plus faible notoriété. Certaines chaînes défavorisées annoncent en effet des effondrements de plus de 10 % dans la fréquentation de leurs hôtels. D'une façon générale, l'amélioration du RevPar des chaînes hôtelières intégrées n'est que de 4,6 % en 10 ans.

Pas d'estimation possible pour 2004
Bien sûr, la guerre en Irak, la diminution des voyages internationaux, la faiblesse du dollar face à l'euro, le SRAS... viennent immédiatement à l'esprit pour justifier ce mauvais cru 2003. Reste qu'il s'agit là d'éléments exogènes qui n'ont que peu touché les chaînes hôtelières en France, hormis le haut de gamme.
En fait, c'est certainement en l'atonie économique qu'il faut trouver une partie des explications de la régression de la fréquentation hôtelière. Les chaînes figurent de fait en première ligne en matière de tourisme d'affaires. Et dans ce registre, la demande a réellement manqué de punch au cours du dernier exercice. Une enquête réalisée en décembre 2003 par Coach Omnium auprès d'entreprises françaises indiquait d'ailleurs que 44 % d'entre elles se considéraient actuellement dans un environnement économique défavorable contre 37 % en 2002. Pour la première fois en 10 ans d'observation, le marché des séminaires et autres réunions professionnelles s'est tassé, et les dépenses des entreprises se sont rétractées de 3,2 % l'an passé.
Si le constat de la mauvaise conjoncture économique européenne est évident et permet de comprendre pourquoi le tourisme d'affaires et de loisirs (à cause de la montée du chômage et des incertitudes) a diminué, les analystes ne savent donner aucune justification crédible pour expliquer la médiocrité de l'économie. Il apparaît désormais difficile de parler de cycles pour l'hôtellerie de chaîne tant l'irrégularité est patente. Quant à estimer comment se déroulera l'année 2004, cela relève d'une mission impossible. En effet, aucun modèle économétrique ne peut aujourd'hui émettre des prévisions fiables tant la situation actuelle est irrationnelle.
M. Watkins avec C. Cosson zzz20o

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