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du 22 janvier 2004
REGROUPEMENT

Avec Accor en appui

LE GROUPE LUCIEN BARRIÈRE DEVIENT LEADER DES CASINOS EN FRANCE

Barrière, Accor et le fonds d'investissement américain Colony Capital vont fusionner leur activité casino respective. La nouvelle entité, rebaptisée Groupe Lucien Barrière, figurera en tête du hit-parade des casinotiers européens.


Dominique Desseigne va prendre la présidence du conseil de surveillance du nouvel ensemble.


Benjamin Cohen, vice-président du directoire d'Accor, chargé des finances et du développement hôtelier, des loisirs et du tourisme, des casinos et du Brésil, sera vice-président du Groupe Lucien Barrière.


La présidence du directoire du futur Groupe Lucien Barrière sera confiée à Sven Boinet, ancien membre du directoire d'Accor en charge de l'hôtellerie et des casinos.

Lui, Dominique Desseigne, l'ex-notaire parisien, que certaines mauvaises langues du secteur décrivaient comme dilettante hier, n'accorde aucun crédit à la chance. Il lui aura effectivement fallu près de 9 mois de négociations pour conclure un accord stratégique avec le n° 1 de l'hôtellerie européenne et le fonds d'investissement américain Colony Capital. C'est dire que l'homme s'est véritablement pris au jeu, mais pas à celui du hasard. Tout simplement celui des affaires ! Domaine où il semble plutôt à l'aise. L'alliance scellée avec ses deux partenaires (soumise à l'approbation des autorités de la concurrence et de tutelle des casinos) va de fait donner naissance à un nouveau ténor des casinos en Europe d'ici à quelques mois.
Concrètement, le projet prévoit le regroupement des actifs casinotiers et hôteliers de la Société Hôtelière de la Chaîne Lucien Barrière (SHCLB), de la Société des Hôtels et Casino de Deauville (SHCD), d'Accor Casinos et de leurs filiales. Sur le plan juridique, cela va se traduire par l'absorption par la SHCLB (détenue à 100 % par la famille Barrière-Desseigne) de la SHCD (contrôlée à 53,7 % par la famille et à 34,9 % par Accor) et d'Accor Casinos (filiale à parité d'Accor et de Colony Capital).

La Fermière de Cannes hors 'jeu'
A l'issue de cette opération, le capital de la nouvelle entité, rebaptisée Groupe Lucien Barrière, se répartira de la manière suivante : 51 % famille Barrière-Desseigne, 34 % Accor et 15 % Colony Capital. A noter que le fonds d'investissement apportera 100 Me dans le nouveau groupe afin de renforcer sa structure financière. Le Groupe Lucien Barrière prendra par ailleurs la forme d'une société par action simplifiée avec un conseil de surveillance dont le président sera Dominique Desseigne lui-même. Sven Boinet assurera de son côté la présidence du directoire, tandis que Benjamin Cohen sera nommé vice-président du nouvel ensemble. Autre élément important : le projet de rapprochement est assorti d'un pacte d'actionnaires qui permet à Accor de monter dans le capital à hauteur de 49 % dès 2008. Colony Capital dispose en effet d'une option de vente (put) à Accor de sa participation entre 2008 et 2010.
Pour des raisons de valorisation, la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes, dans laquelle le Groupe Partouche possède une participation de 15,4 %, est pour l'heure exclue du projet de fusion.
C. Cosson zzz36v zzz30

La nouvelle donne du marché casinos en France
(parts de marché en %)

ENTRETIEN AVEC DOMINIQUE DESSEIGNE, PRÉSIDENT DU GROUPE LUCIEN BARRIÈRE

"C'est un accord gagnant-gagnant"

L'Hôtellerie : Les rumeurs de ces dernières semaines sont aujourd'hui confirmées. Vous allez fusionner la Société Hôtelière de la Chaîne Barrière (SHCLB), la Société des Hôtels et Casino de Deauville (SHCD) et Accor Casinos. Pourquoi un tel rapprochement ?
Dominique Desseigne : A Top Resa l'année dernière, beaucoup de journalistes s'interrogeaient sur le développement du groupe. Certains allaient jusqu'à dire que nous étions un peu lents. D'autant que nous avions échoué dans le projet de simplification juridique de nos structures. En réalité, à cette époque, je travaillais à la réalisation de cette fusion. Reste qu'il faut du temps pour conclure un bon accord ! Menée à mon initiative, cette opération aura d'ailleurs nécessité 9 mois de négociations.
J'estime que dans ce rapprochement, chacun des partenaires trouve son intérêt. C'est en effet un accord 'gagnant-gagnant'. La famille Barrière-Desseigne conserve durablement ses intérêts capitalistiques avec 51 % de la nouvelle entité. Le groupe simplifie ses structures. Et à l'issue de cette opération, Barrière, Accor et Colony Capital vont créer ensemble un groupe européen de tout premier plan dans le secteur des casinos. Parallèlement, cette fusion va permettre aussi bon nombre de synergies tant dans le domaine commercial, qu'industriel et financier.

L'Hôtellerie : Ce rapprochement est assorti d'un pacte d'actionnaires qui permet à Accor de racheter, à partir de 2008, les parts de Colony Capital, détenteur de 15 % du nouvel ensemble. Que pensez-vous de la montée en puissance possible d'Accor dans le capital du Groupe Lucien Barrière ?
Dominique Desseigne : Un rapport 51 % Barrière-Desseigne et 49 % Accor ne me pose aucun problème. Nous connaissons Accor depuis fort longtemps puisque mon beau-père, Lucien Barrière, les a fait entrer au capital de la Société des Hôtels et Casino de Deauville en 1987. En outre, nos équipes sont en totale osmose. Alors dans la vie, il faut savoir penser positif !

L'Hôtellerie : Cette opération pourrait-elle conduire à terme à une alliance entre Accor et Groupe Barrière dans l'hôtellerie ?
Dominique Desseigne : Non. Cet accord porte pour l'essentiel sur l'activité casino. Seuls sont concernés par ce rapprochement les 13 hôtels Barrière et 2 d'Accor Casinos (Mandelieu et Niederbronn).  

L'Hôtellerie : Que va représenter ce nouvel ensemble et quelles vont être ses axes de développement ?
Dominique Desseigne : Sur la base des chiffres 2003, le nouvel ensemble aurait réalisé un chiffre d'affaires brut de 923 Me. Il regroupera 37 casinos (Enghien, Bordeaux, Biarritz, Deauville, Montreux...) dont 4 figurent parmi les 8 premiers français, ainsi que 13 hôtels de luxe et une importante activité restauration avec, notamment, le Fouquet's des Champs-Elysées.
Concrètement, nous allons tout mettre en œuvre pour améliorer la rentabilité de cette nouvelle entité. Ce qui ne nous empêchera pas de participer à la consolidation du secteur en ouvrant de nouveaux établissements dans l'avenir.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2856 Hebdo 22 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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