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du 21 août 2003
ENTREPRISE

Restaurant Kong à Paris

LE TEMPLE DE LA CONSOMMATION

Après Bon et Lô Sushi, Laurent Taïeb fait grimper ses clients au 7e ciel, ou plutôt au 5e étage de l'ancien immeuble de La Samaritaine. Ça s'appelle Kong, c'est signé Philippe Starck et c'est un concept fusion franco-nippon.

Après 20 mois de travaux, l'ancien magasin 1 de La Samaritaine, rebaptisé l'immeuble Kenzo ou le 'paquebot' a été entièrement réaménagé par Jean-Jacques Ory.
De bas en haut, on y trouve : Lô Sushi 2 au sous-sol (voir le supplément magazine n° 2828, du 3 juillet 2003), Sephora au rez-de-chaussée, Zara, Kenzo, et au sommet, aux 5 et 6e étages, le restaurant Kong. L'entrée très corporate du bâtiment, rue du Pont-Neuf, qui sert aussi d'entrée au siège social de Kenzo, laisse à peine deviner que, tout là-haut, on peut se lécher les babines. De l'extérieur non plus, on ne voit pas que c'est la fête au dernier étage. Pour l'instant, le Kong est un restaurant pour initiés, un peu comme les boutiques de luxe qui n'ont pas pignon sur rue. Une astuce pour ne pas devenir un restaurant à touristes comme le Toupary voisin ?
Deux ascenseurs transparents vous emportent au 5e étage à vitesse grand V. Et voilà le dernier temple du design gastronomique, entre minimalisme funky et total kitsch. Impossible de ne pas arrêter son regard sur la moquette de la collection trompe-l'œil 'Imitation galets' gris de Jacques Garcia pour Serge Lesage, d'un effet assez surprenant. Surtout quand on sait que c'est Philippe Starck qui a signé la décoration...

Hommage ou ironie ?
Dès l'entrée (ou la sortie), une vitrine expose les objets 'souvenirs' du passage au Kong : du sac à main Fendi aux montres Starck, en passant par des bougies parfumées ou cendriers à l'effigie de Kong (13 e) ou encore les petites lampes Starck, les mêmes que l'on trouve sur les tables. Difficile de trouver un fil rouge dans tout ça... A moins que ça ne soit justement une petite boutique pour les touristes. Dans ce cas, il manque le tee-shirt siglé Paris ! Le 5e étage est une grande salle dans les tons de gris, relevés par des touches fluo d'inspiration manga qui donne un effet global d'une néocantine lounge, où l'on peut juste boire un verre au bar (happy-hour de 18 heures à 20 heures) ou dîner. Le bar, entouré de chaises hautes métallisées à un seul accoudoir permet d'être assis en tête à tête et d'admirer la collection de kitscheries japonisantes qui le compose, entourée de banquettes en cuir pastel et des posters géants de Geishas modernes. Pour la vue, c'est au 6e étage que ça se passe, un étage réservé à la restauration. Là, on a la tête dans les étoiles, sous la verrière, mais pour voir la Seine, il faut avoir la chance d'être assis en proue... Reste tout de même cette sensation de vertige et de hauteur. Pour la déco, banquettes en cuir pastel irisé, coussins à franges et personnages style Pokémon, petites lampes très rétro, des tables en bois et des chaises en plexi transparent, très starckiennes. Le restaurant est plein de beautiful people parisiens ou de passage, c'est chic et show-off, un lieu où l'on se montre et où l'on regarde par-dessus son épaule pour être sûr d'avoir vu tout le monde. Mais tout ça n'empêche pas une atmosphère très gaie, très décontractée. Le service est lui aussi décontracté, un peu flottant même, tout en jeans et en sourires, gentil mais pas forcément synchronisé avec le client. L'ambiance est plutôt bruyante, même si le très bon choix de la musique, ultra-groovy (sélection par Béatrice Ardisson) donne irrésistiblement envie de danser. D'ailleurs les filles se trémoussent sur leur chaise. Dommage qu'il n'y ait pas de piste... Quant aux prix, ils sont vraiment raisonnables pour un restaurant à la mode qui a nécessité un tel investissement et dans un tel lieu. La mise en place de la carte est signée par la jeune et talentueuse Japonaise Fumiko Kono et Richard Pommies en exécutif, avec une cuisine légère et féminine, comme en témoignent ces trois verrines 'Belle & zen' servies en entrée (3 verrines dont une crème de pois et fèves, une purée de céleri, un nem poulet plongé dans une sauce délicieuse). Explication de sa créatrice : "Nous avons appelé ce plat Belle & zen, parce qu'au Japon, les filles font très attention à leur corps et on dit que pour faire briller les ongles, il faut manger des graines de sésame noir avec un œuf dur. J'ai donc mis du jaune d'œuf thaï, un nem poulet au curry, une sauce au thé et du parmesan fondu." Les assiettes son bien garnies, et la présentation est très alléchante. Petit bémol sur le poulet caramélisé aux tomates (13 e) qui n'a de caramélisé que le titre, mais après tout, le restaurant est en rodage. La salade de Soba (pâtes, soja, choux, fromage) est copieuse et légère, le riz rouge à la cannelle en accompagnement est une belle découverte et les entrées sont vraiment originales et tentantes. Le cabillaud vapeur et son émulsion d'herbes fraîches avec purée de céleri est parfait. La carte des plats est un peu plus déroutante, notamment quand on tombe sur les grillades au charbon... Ça doit être pour le côté authentique, tradition. Après tout, le concept est 'fusion'. Fumiko Kono prépare une nouvelle carte d'automne qui sera en place en septembre-octobre et une carte d'hiver d'octobre à mars. Enfin, ne pas partir sans faire un tour aux toilettes (celles des restaurants parisiens rivalisent toujours plus d'originalité - il faudrait peut-être organiser un concours ?) et une photo souvenir (tant qu'on y est) sur les fauteuils blancs à poils longs ornés des mots 'Philippe' et 'Laurent', en strass avant d'acheter sa petite lampe parisienne Starck et de reprendre l'ascenseur. zzz22v
K. Kulawick

Kong - 1, rue du Pont Neuf - 75001 Paris - Tél. : 01 40 39 09 00 - Horaires : 10 h 30 - 2 heures

Extrait de la carte
* 3 potages de 4,5 à 6 e.
* Entrées de 6 à 12 e (Bruschetta, Salade croquante de légumes, Belle et zen en 3 verrines, Pousse de wakamé, Crème de carottes et tofu, Salade d'agrumes et sorbet fromage blanc, etc.).

* Plats : Poissons de 16 à 19 e (thon, daurade, cabillaud), Tartare de bœuf et betterave au poivre vert, Grillades au charbon, assiette végétarienne 15 e.
* Garnitures de 3 à 5 e (haricots verts vapeur, riz rouge, etc.).
* 5 desserts Pierre Hermé de 7,5 à 9 e, glaces & sorbets artisanaux, desserts maisons à 5 e (Gelée de chicorée en verrine 5 e, Petite mousse de fraise, Granité à la prune, etc.).
* Vin au verre : 3 en Rouge (Argentin, Brouilly, Graves), 2 en Blanc et un en Rosé.

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