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	du 12 juin 2003	À LA LOUPE

À l'Auberge de La Fenière à Lourmarin (84)

DES ROULOTTES POUR REINE SAMMUT

Reine Sammut a installé deux roulottes dans sa propriété de la Fenière. Implantées dans un champ d'oliviers, les annexes sur roues de l'auberge ne désemplissent pas et attirent une clientèle jeune et aisée.

Un concept bohème en phase avec une clientèle jeune, adepte d'un retour à la nature.

Reine Sammut ne cache pas sa satisfaction. Les roulottes qu'elle a installées au beau milieu d'un pré, proche de son établissement, affichent aujourd'hui un taux de remplissage de plus de 70 %. Le chef provençal s'était lancé dans un pari audacieux en ajoutant ces deux curieuses annexes à son Auberge de La Fenière à Lourmarin dans le Vaucluse. Un investissement de plus de 100 000 e pour des roulottes construites par l'artisan d'Arles Laurent Reynaud.
Le chef provençal y a aménagé 2 chambres douillettes tout confort. Les roulottes, de 2,5 mètres de large sur 8 mètres de long, sont raccordées à l'eau et à l'électricité. Equipées d'une télévision et d'une chaîne hi-fi, mais aussi d'une statuette de la Vierge, elles s'inspirent d'un style résolument gitan. Et si elles n'ont pas pour vocation d'être déplacées, leur largeur de 2,5 mètres leur permet d'être tractées sur les routes. "Elles ont un côté aventure cocooning. La rouge est la roulotte du chasseur et la verte la roulotte du pêcheur." Chacune est équipée d'une chambre double en alcôve avec un voilage façon gitane. Une salle de bains avec douche, un coin salon et une terrasse complètent les éléments de confort. "Dans l'auberge, les lits sont équipés de draps et de couvertures. Ici, j'ai préféré mettre des couettes." En plaçant les roulottes au beau milieu d'un champ, Reine Sammut a voulu les isoler de l'auberge dans un îlot de verdure arboré avec bambous et oliviers. "On songe aussi à installer des paravents avec des chevaux en trompe-l'œil. L'esprit est 'week-end aventure'. Les enfants sont ravis."

Une clientèle jeune et aisée
Après des premiers mois mitigés, le succès ne s'est pas fait attendre. "La première année, nous avons été confrontés à des gens claustrophobes ou qui estimaient que ce n'était pas assez confortable, explique Reine Sammut. Mais maintenant, nous avons déjà des habitués ou des gens qui panachent quelques jours dans l'auberge et quelques jours en roulotte." Les clients, prêts à débourser 178 e par nuit pour ces chambres champêtres, sont principalement de jeunes couples. Ce concept bohème, qui pouvait sembler au départ incongru pour un établissement aussi prestigieux, est en réalité bien en phase avec cette clientèle jeune en recherche de nouveauté et adepte d'un retour à la nature. Mais camper, même luxueusement au milieu des oliviers, n'est pas du goût de tous. "Ces roulottes ne conviennent pas aux gens âgés, reconnaît-elle. Sauf s'ils sont restés jeunes dans leur tête."
Réputée pour sa cuisine, Reine Sammut n'a pas besoin de démarcher une clientèle qui vient spontanément pour sa table. Depuis leur installation dans l'auberge, il y a 6 ans, les Sammut ne désemplissent pas et cultivent leur esprit familial et nature. "Nous prenons tout simplement les réservations par téléphone. Nous déclinons toute l'offre, y compris les roulottes, que nous décrivons bien pour éviter les mauvaises surprises." Et si l'hôtelière n'a pas modifié son dépliant de présentation de l'auberge, elle a ajouté une page volante pour décrire ses annexes sur roues. "Nous venons aussi de créer un site Internet à partir duquel on peut réserver des chambres, mais je n'en vois pas bien l'utilité. Nous sommes toujours complets", affirme-t-elle. L'Auberge de La Fenière propose également un bistrot d'une cinquantaine de couverts, ouvert de fin mai à fin septembre. "Nous y servons de la bonne cuisine provençale, mais dans une ambiance bistrot. On ne trouve pas ce type de restaurant dans la région."
Malgré un taux de remplissage de près de 80 %, Reine Sammut ne compte pas s'agrandir. Ce n'est pourtant pas la place qui manque. L'auberge est en effet entourée de dépendances. Le rêve de cette adepte du grand air aurait été de construire une cabane. "Mais nous n'avons pas d'arbres assez grand, déplore-t-elle. Le seul chêne de la propriété est implanté près de la route. On ne va quand même pas faire dormir les clients au-dessus des voitures !" zzz36v

En chiffres

w Investissement Plus de 100 000 e
w Taux de remplissage Plus de 70 %
w Prix 178 e la nuit

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L'Hôtellerie Restauration n° 2825 Hebdo 12 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE