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du 12 juin 2003
L'ÉVÉNEMENT

Après les orages qui se sont abattus sur la Basse-Normandie

DES PROFESSIONNELS SÉVÈREMENT TOUCHÉS

Trouville, dans le Calvados, a été la commune la plus durement touchée par les orages qui se sont abattus sur la région le 1er juin. Environ 70 commerces et 200 habitations ont subi de nombreux dégâts. Des cafés et restaurants n'ont pas pu rouvrir pour le week-end de Pentecôte, malgré tous les efforts déployés.


Cette photo prise par Nicolas Werle, barman du Tribune Café, peu de temps après la coulée de boue dans les rues de Trouville, donne une idée de la violence des intempéries.

Lors de son déplacement samedi dernier dans le Calvados, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé que l'arrêté de catastrophe naturelle serait pris le 25 juin prochain. Une bonne nouvelle pour les nombreuses victimes des violents orages qui se sont abattus dimanche 1er juin, dans l'après-midi, sur l'ouest de la France. A Trouville-sur-Mer, près de 70 commerces et 200 habitations ont été touchés par les intempéries. La commune, avec sa voisine Touques, a été parmi les plus meurtries. Une coulée de boue a dévalé des collines proches atteignant de plein fouet le centre-ville. Au cœur de la tourmente, la place Fernand Moureaux et une partie du boulevard du même nom. "Il était 15 h 30 quand l'orage a éclaté, et nous étions encore en train de servir quand l'eau a commencé à s'infiltrer. Subitement, on a vu des voitures sans conducteur emportées par une coulée de boue qui descendait droit sur la place. On a tout juste eu le temps de grimper à l'étage. C'est un miracle que la devanture n'ait pas été fracassée", commente Dominique Levacher, patron du Tribune Café. Sa cave a été entièrement dévastée et l'eau est montée jusqu'à 1 mètre au rez-de-chaussée détruisant tout sur son passage. "Il faudra au moins 2 semaines pour tout remettre en état, et encore...", se désespère ce patron. Au Il Parasole, "c'était apocalyptique", se souvient la responsable du restaurant. "J'ai vu une camionnette emportée par une vague d'au moins 1,50 m de haut, qui rebondissait contre les murs comme une balle de ping-pong. Ici, tout le sous-sol a été immergé. Plusieurs membres du personnel ont vu leur voiture emportée dans le port. J'ai coupé l'électricité, et tout le monde s'est précipité à la salle à l'étage. Nous n'avons rien pu sauver. Même pour effectuer les premiers nettoyages, on s'est retrouvé bloqué. Tout le matériel était dans la boue." La friteuse, livrée quelques jours plus tôt, gorgée d'eau, des chambres froides remplies de terre, des bouteilles brisées ou décapsulées sous la pression, des tableaux électriques noyés... En fin de semaine dernière, l'électricité et le téléphone ne fonctionnaient toujours pas. "Si nous rouvrons dans 15 jours, on sera des champions", ajoute cette professionnelle encore sous le choc.


Philippe Villalon (à droite) et son équipe sont venus rendre visite aux sinistrés.

L'Umih 14 à l'écoute
Philippe Villalon, président du Syndicat hôtelier du Calvados (Umih 14), accompagné de Michèle Montier, vice-présidente départementale et présidente du canton de Deauville-Trouville, et de Joël Jacqueline, secrétaire général, est allé à la rencontre des sinistrés avant la Pentecôte. "Il est encore trop tôt pour donner des chiffres. Même si les dégâts sont variables d'un établissement à l'autre, c'est un vrai désastre. A Trouville, la plupart ont des caves, et tous avaient fait rentrer leurs stocks de début de saison. Imaginez, Il Parasole avait 1 tonne de farine et des dizaines de bidons d'huile. Tout a été saccagé. Outre le torrent de boue, la Touques est sortie de son lit. Des restaurants situés à proximité ont également subi de graves dommages." A Touques, le bar-PMU a été complètement détruit. L'hôtel-restaurant Le Village s'en est mieux tiré, mais matériel et mobilier ont été abîmés. "Nous avons pu nettoyer rapidement grâce à la société d'électricité qui s'occupe de notre installation. Ils sont venus à minuit pour nous aider à remettre le courant. Il y a eu une vraie chaîne de solidarité. Les patrons de L'Aubergarde, de L'Espérance et du Bellevue à Villerville sont venus spontanément." Une entraide qui a également été très forte à Trouville. "Les gérants de Metro ont proposé de livrer, l'entrepositaire Grégoire a tout fait pour dépanner", ajoute un restaurateur du port. Quant aux pompiers et agents techniques, ceux-ci ont travaillé sans relâche pour redonner rapidement un visage accueillant aux communes. "Nous voulions que les commerces puissent reprendre le plus rapidement possible leur activité, mais certains sont encore dans l'incapacité de recevoir des clients", explique-t-on à l'OT de Trouville, qui n'a constaté aucun désistement des clients à la veille du week-end de Pentecôte. Un soulagement en attendant le résultat des assurances.
S. Soubes zzz22v zzz26v

Ils ont été touchés
Impossible de citer tous les établissements sinistrés. A Trouville, outre le Tribune Café et Il Parasole, citons le Bistrot sur le Quai, Le Joinville, la Brasserie L'Espace, le Manuréva, l'Hôtel de la Paix, La Moulerie, le Napoli, Les Vapeurs. A Touques, Aux Landiers a été inondé. A Deauville, les caves du Normandy ont pris l'eau. Des professionnels du Havre ont aussi combattu les inondations.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2825 Hebdo 12 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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