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du 17 avril 2003
ÉDITO

ON SE DEMANDE...

C'est une constante. Tout le monde cherche aujourd'hui le meilleur rapport qualité-prix. Hôteliers et restaurateurs l'ont bien compris et ne veulent pas être en reste, leur prix est facilement identifiable, il est affiché. Aussi cherchent-ils par tous les moyens à faire reconnaître la qualité de la prestation qu'ils offrent à leur clientèle. Une manne pour tous les conseilleurs qui peuvent ainsi facturer au prix fort leurs services, dont la qualité n'est d'ailleurs pas toujours avérée, quand ils viennent labelliser l'établissement avide de reconnaissance. Certains n'hésitent pas à légitimer ce besoin de marque, ce besoin de labellisation, en comparant leur démarche à celle des industriels de l'agroalimentaire qui, pour justifier leurs niveaux de prix en grande distribution, ont créé leurs labels. Restaurateurs et hôteliers veulent, eux aussi, leur 'Label Rouge'...
C'est bien entendu tout à leur honneur que de vouloir porter haut le niveau de qualité de leurs prestations et d'accepter des contrôles pour crédibiliser leur démarche. Mais, n'est-ce pas un comble de voir que des professionnels, parce qu'ils sont attachés à un certain niveau de qualité de la prestation qu'ils offrent à leurs clients, sont aujourd'hui dans l'obligation de payer un organisme certificateur pour tenter de marquer la différence entre eux... et les autres ?
Si l'on arrive à comprendre le besoin des restaurateurs qui se disent "traditionnels", et qui se regroupent au sein d'associations portant des noms évocateurs, tels Restaurateurs de France ou Cuisineries Gourmandes afin de mieux mettre en avant leur pratique traditionnelle de la cuisine (mais comment peuvent être reconnus alors ceux qui font de la très bonne cuisine, moderne, où le terroir n'a pas sa place ?), on s'interroge quand les hôteliers cherchent, eux aussi, à afficher un label ! La classification hôtelière ne suffit, semble-t-il, pas à leurs yeux à faire la différence ! Certifier un hôtel, c'est là encore vouloir payer pour que son professionnalisme soit reconnu ! Est-on certain que ce label supplémentaire est attendu des clients, en dehors des agents de voyages qui s'évitent ainsi quelques visites d'hôtels quand ils savent qu'une labellisation a été mise en place ? Ce besoin pressant de certification ne cacherait-il pas autre chose ? Au-delà d'un aveu d'échec du maintien d'un niveau de qualité moyen de la prestation hôtelière, de par le manque de professionnalisme de certains, ne doit-on pas voir, derrière la pression faite envers les hôteliers pour qu'ils entrent dans un processus de certification, la défense d'intérêts particuliers ? Cette certification n'est-elle pas un nouveau business qui peut devenir fort lucratif pour certains ? A méditer...
PAF zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2817 Hebdo 17 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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