EDITO
Alors que la réalité économique de la France repose sur le devenir de ses PME, les
politiques ne savent raisonner que par rapport aux seules grandes, voire très grandes
entreprises. Des lois qui ne sont élaborées que dans une logique de multinationales, des
mécanismes de contrôle qui imposent des structures administratives lourdes, des
réglementations contraignantes qui font appel à un savoir-faire très spécifique peu
compatible avec la réalité tant économique qu'humaine des petites entreprises, des
analyses économiques faites sur la seule base des données chiffrées des grandes
entreprises qui servent toutefois de fondement pour la mise en place de la réglementation
des plus petites. Quand il s'agit de parler de dialogue social, là encore, le discours
est un leurre, les partenaires sociaux n'ayant comme référent que les seules grandes
entreprises, les plus petites n'étant représentées que par quelques rares personnes
côté patronal et par quasiment personne côté salariés, le syndicalisme salarié
étant particulièrement inexistant au sein des petites entreprises. Cerise sur le gâteau
aujourd'hui, le CGPME ne sait plus qu'emboîter le pas aux actions du Medef et, en restant
dans son ombre, perd définitivement toute crédibilité auprès des chefs d'entreprise
des plus petites structures qui, s'ils connaissent tous le nom du 'patron des patrons',
ignorent complètement le nom du président de la CGPME et encore plus ses prises de
position...
Une situation particulièrement accablante qui explique le découragement dont font preuve
de plus en plus les chefs d'entreprise des PME qui ne se sentent pas compris, pas
entendus, pas respectés, jamais pris en compte. Des entrepreneurs qui ont pris des
risques personnels de grande envergure, qui ne cessent de s'adapter aux nouvelles données
tant nationales qu'internationales en matière de marché, de technique, de technologie,
de réglementation, et qui, malgré leurs efforts, leur professionnalisme, leur capacité
à se remettre en cause, sont constamment sur le fil du rasoir.
Que les politiques prennent garde à cette situation particulièrement dangereuse pour
l'économie d'un pays dont la bonne santé repose sur le développement des PME. Qu'ils
sachent que toutes les décisions politiques qu'ils prendront, qui ne permettraient plus
la progression des marges des PME, ne permettraient plus leur développement et
empêcheraient leur transmission.
A terme, ces décisions signeraient l'arrêt de mort des PME.
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2770 Hebdo 23 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE