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Répercussions du coût des attentats

LES TARIFS DES ASSURANCES FLAMBENT

Comme beaucoup de professionnels, les hôteliers-restaurateurs constatent de la part de leurs assureurs des résiliations de leurs contrats ou des majorations sensibles de leurs cotisations. Quelles sont les raisons de ces mesures ? Que peuvent-ils faire pour éviter celles-ci ?

Comme les assurés, les compagnies d'assurances ont le droit de résilier un contrat à son échéance contractuelle, 2 mois avant celle-ci, et ce, sans avoir à justifier leur décision. Celle-ci est le plus souvent motivée par leur souci de ne pas conserver des contrats chroniquement déficitaires et insuffisamment tarifés. Mais les assureurs peuvent également décider de se retirer totalement d'un marché et résilier même des contrats bénéficiaires. On a pu ainsi constater que les deux principales compagnies exerçant en France, AXA et AGF (groupe Alliany), ont résilié leurs garanties sur la plupart des immeubles de grande hauteur dans l'attente de connaître les nouvelles conditions que fixera pour 2002 la réassurance internationale.
Les attentats survenus le 11 septembre dernier aux Etats-Unis ont en effet non seulement asséché les réserves de bon nombre de compagnies d'assurances, mais vont également renchérir le coût de la réassurance. Les deux années précédentes avaient déjà vu l'assurance dommages devenir déficitaire en raison d'événements catastrophiques dans le monde, et plus particulièrement en France : tempête du 26 décembre 1999 (qui à elle seule représentait plus d'une année de cotisations), inondations dans la Somme et dans le Midi.
Enfin, l'explosion de l'usine AZF à Toulouse n'a fait que creuser le déficit, et ce déficit technique ne peut plus être compensé par les produits financiers, la Bourse étant elle aussi en chute libre.
Outre leurs résiliations provisoires ou définitives sur certains types de contrats, plus nombreuses qu'en temps normal, mais pourtant légales, les assureurs ont annoncé pour les prochaines échéances des majorations substantielles de cotisations. Celles-ci devraient être de l'ordre de 10 à 20 % selon les compagnies et davantage sur des contrats déficitaires. Elles excéderont donc largement le jeu de l'indice contractuel. Les assurés auront le droit de refuser cette majoration dans un délai de 15 jours suivant la réception de leurs avis d'échéance.

L'assureur peut résilier le contrat
L'assureur aura alors la possibilité de résilier son contrat dans les 30 jours suivant la notification de ce refus par l'assuré (à lui adresser de préférence par lettre recommandée pour éviter tout litige sur ces délais).
Bien sûr, l'assuré sera redevable de la portion de prime non majorée jusqu'à la résiliation.
Dans la pratique, l'assuré dispose donc de fort peu de temps pour refuser une majoration et trouver une autre compagnie. Par conséquent, il convient d'être extrêmement prudent avant de refuser une majoration et de ne le faire qu'en cas de contrat présentant une excellente statistique sinistre et après vérification du risque de la part du nouvel assureur. Dans le marché très restrictif actuel, il y a peu de chance de trouver une compagnie d'assurances acceptant de garantir aussi rapidement un établissement quel qu'il soit et au niveau de cotisation antérieure.
Espérons que ces majorations pratiquement inéluctables éviteront de nouvelles mises en liquidation de compagnies d'assurances, bien plus préjudiciables aux assurés qui ne disposent pas de fonds de garantie de la part de l'Etat.
B. Florin - docteur en droit zzz66a

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L'Hôtellerie n° 2748 Hebdo 13 Décembre 2001

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