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MÉTIER

Une première pour le 23e trophée Ruinart à Reims

QUATRE FILLES EN DEMI-FINALE

Longtemps les métiers du vin étaient exclusivement masculins. Petit à petit, les femmes s'affirment, tant en œnologie qu'en sommellerie. Elles semblent avoir une autre approche de ces métiers, et leur apportent, par leur différence, un enrichissement. Les jeunes filles s'investissent, préparent des concours, et veulent être les meilleures. Cette année, c'est une jeune femme qui a remporté le trophée du Meilleur jeune sommelier de France. Rencontre.

FilleRuinart.JPG (6158 octets)Ce 23e trophée Ruinart du Meilleur jeune sommelier de France a été particulièrement marqué par la présence et la performance féminines. A 24 ans, Giovanna Rapali de Cannes s'est en effet hissée à la première place pour décrocher la distinction de Meilleur jeune sommelier de France, devançant Pasquale Léonetti et Ludovic Bigel. Mais au-delà de la réussite de Giovanna Rapali, il faut mettre en avant la présence, lors des épreuves de demi-finale, de 4 filles alors qu'il ne restait plus que deux garçons. Six candidats donc à concourir et à plancher sur un questionnaire de connaissance de plusieurs boissons (café, thé, bière), préliminaire aux épreuves de dégustation, d'identification, de décantation et d'argumentation commerciale.

Se remettre en question
Qui sont-elles ? Qu'attendent-elles de ces challenges ? Pourquoi s'y investissent-elles ? Réponses. A 24 ans, Virginie Deygas, sommelière au restaurant Le Pastel à Toulouse et originaire de l'Ardèche, ne s'attendait pas à emporter la sélection interrégionale à l'Hôtel du Palais à Biarritz qui avait précédé la finale de Reims, défendant les couleurs de Midi-Pyrénées face à des candidats de sa région, de Poitou-Charentes et d'Aquitaine. "C'est la première fois que je me présentais au trophée Ruinart. J'avais envie de me remettre en question et de me replonger dans les bouquins sur les vignobles et les cépages. J'ai mis 9 mois à me préparer, me levant une heure plus tôt le matin, consacrant une demi-heure l'après-midi et une heure le soir après le service, de même que les week-ends et certains jours de congé. C'est du vrai bachotage", confie Virginie Deygas.
Lors du trophée, lorsque le verdict tombe, Virginie sait qu'elle n'ira pas au-delà de la demi-finale. "Le dimanche soir, la pression retombait. J'ai été véritablement déçue par mon élimination quand on voit tout le travail qu'il y a derrière. La théorie, c'est ce qui m'a manqué le plus."

Savoir écouter et ne pas étaler ses connaissances...
Après une formation au lycée professionnel Renée Bonnet à Toulouse, des années d'apprentissage, et après avoir notamment reçu les conseils de Guy Carrière, sommelier au Grand Ecuyer à Cordes (Tarn), Virginie Deygas s'est intégrée dans ce métier même si les femmes n'y sont pas encore majoritaires. "Ce milieu n'est pas particulièrement machiste. Il est vrai que lorsque les clients demandent à parler au sommelier, ils ne s'attendent pas à voir arriver une jeune femme. Mais ils apprécient et cela se passe très bien. Les femmes commencent à percer, il y a de la demande. Côté clientèle, je remarque que les femmes veulent découvrir autant que les hommes, elles choisissent souvent elles-mêmes sur la carte. Elles trouvent en général la finesse du vin, elles apprécient une bonne matière qui enrobe le palais." La jeune femme prend plaisir à exercer son métier, particulièrement pour la relation avec le client. "Il faut savoir l'écouter, aller dans son sens et pas forcément étaler ses connaissances", reconnaît-elle. Virginie Deygas regrette cependant que son emploi du temps ne lui laisse pas suffisamment de temps pour visiter les producteurs vignerons et découvrir les finesses de la vinification. zzz46o zzz14 zzz54m

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