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Hostellerie de la Reine Jeanne

Dix ans de travail réduits à néant

A l'occasion de travaux de rénovation, Yolaine Héry et Jacques Roux ont découvert que leur établissement dépassait de 250 m2 le COS autorisé. Malgré leur acharnement, aucune solution n'a pu être trouvée, et les m2 excédentaires ont été détruits sous leurs yeux.

"C'est un énorme choc, raconte Yolaine Héry. Etre réveillée à 6 heures par une quarantaine de gendarmes, et voir démolir son outil de travail, c'est abominable." Tout commence en 1991, lorsqu'elle rachète, avec un associé, Jacques Roux, l'Auberge du Don à Bormes-les-Mimosas (83), où furent tournées les aventures de Maurin des Maures... Ils décident alors de rebaptiser l'établissement (8 chambres et un restaurant) l'Hostellerie de la Reine Jeanne et d'entreprendre des travaux de rénovation. "Nous avons alors constaté que le POS limitait la construction sur notre terrain à 250 m2, alors que le bâtiment, qui existait depuis un siècle, en faisait 480 ! Pour nous, il ne pouvait s'agir que d'une erreur. Nous avons donc informé le maire de nos intentions : il nous a donné son feu vert pour commencer les travaux, avant la régularisation du POS", explique Yolaine Héry. Mais la situation n'est pas si simple : ancienne directrice de l'office de tourisme, Yolaine Héry a engagé une procédure devant les tribunaux pour contester les conditions de son départ... La mairie répond en attirant l'attention de la DDE sur le dépassement du POS, et l'engrenage est enclenché : "Lorsque j'ai renoncé à ma procédure, le maire a tenté d'arrêter la sienne. Mais trop tard, on ne pouvait plus rien faire. Nous avons cherché à dénouer l'affaire, en contactant la préfecture, la DDE, puis en donnant des signes de bonne volonté, comme de démolir et de reconstruire notre cuisine en supprimant une salle de restaurant... Nos interlocuteurs nous donnaient toujours l'impression que cela allait s'arranger, et puis, lorsque nous voulions reprendre contact avec eux, plus moyen." Après 10 années d'attente, les 250 m2 supplémentaires sont détruits par des bulldozers le 30 novembre 2000. "Nous avons perdu beaucoup d'argent - 2 MF d'investissements plus une amende - sans compter les répercussions sur notre chiffre d'affaires : j'ai refusé près de 600 nuitées depuis le début de la saison..."
Un temps découragés, les deux associés ont décidé de reprendre l'exploitation du restaurant :"Parce que c'est un travail de passion, que nous nous sommes énormément impliqués, et que nous avons reçu de nombreux témoignages de soutien. Mais il est difficile de se projeter dans le futur. C'est un cercle vicieux : si nous voulons respecter les normes d'accueil, nous avons besoin d'espace. Et avec le POS actuel, impossible d'en obtenir." En attendant une éventuelle modification du POS, à l'étude, qui pourrait permettre la reconstruction des chambres, Yolaine Héry et Jacques Roux veulent continuer leur travail : "Nous avons commencé la saison très tard, alors nous resterons ouverts plus longtemps, tant que nos clients auront envie de venir..."zzz36v

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L'Hôtellerie n° 2727 Hebdo 19 Juillet 2001

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