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Restauration
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Droit de réponse

Les Maîtres cuisiniers de France réagissent à l'article Avec un M comme misogyne et à l'éditorial du n° 2710

Vous attribuez le refus d'une candidature au seul fait de ne pas posséder de CAP, il n'a jamais été fait mention dans nos statuts d'une telle condition d'admission. En effet, les art.20-art.1 et suivants fixent des règles strictes de fonctionnement de la commission d'admission. Les art.13 et 14, quant à eux, permettent aux candidats évincés et aux Maîtres cuisiniers de faire appel desdites décisions. Cela a été le cas, le Conseil supérieur a donc été saisi et a rendu sa décision. Ce qui prouve bien la transparence du fonctionnement de l'association qui n'a rien à cacher ni à céder sous la pression de quiconque, si important soit-il, contrairement à certaines pratiques de cooptation ou de parrainage qui sont monnaie courante dans beaucoup de secteurs. Mais qu'il est agréable de vivre libre, d'assumer ses décisions, de garantir à tous nos membres l'égalité de chacun à prendre part à la vie de notre association, sans contrainte ni animosité. Car si cette possibilité n'était pas respectée, personne n'oserait annoncer publiquement son opposition à une décision. Chez nous, nous l'écrivons, la signons et suite est donnée à toute contestation officiellement demandée.
Vous anticipez beaucoup sur la suite donnée à cette annulation de la commission d'admission ayant siégé sans atteindre le quorum qui statuera sur tous les dossiers de candidatures de cette session en octobre prochain, et où la candidature de celle que vous dites refusée sera représentée ainsi que l'ensemble de tous les autres candidats. Celles et ceux qui seront admis sauront que chez nous on peut exprimer ses sentiments ou ressentiments sans contrainte, permettant ainsi une vie tolérante et sans faux-fuyant dans notre association. C'est peut-être le secret de nos 50 ans d'existence !
Georges Rousset
Secrétaire général des MCF, chargé du fonctionnement et du respect des statuts

N.D.L.R. : Si dans notre article présentant les refus de candidature de Anne-Sophie Pic et Jacotte Brazier aux MCF, alors que toutes les deux avaient été sollicitées pour en faire partie, nous avons mis en avant l'argument qu'Anne-Sophie Pic essuyait un refus parce qu'elle ne possédait pas de CAP, c'est que cet argument a été avancé par un Maître cuisinier pour justifier cette décision et qu'il lui a été signifié également par téléphone, quand on lui a fait part de ce revirement. Nous sommes enchantés d'apprendre aujourd'hui que les statuts ne stipulent pas cette clause, comme nous sommes intéressés d'apprendre qu'il n'est pas demandé "au moins 6 années de direction des cuisines", comme l'opposant à l'arrivée d'Anne-Sophie Pic nous l'a affirmé, pour être MCF.
Nous sommes étonnés d'apprendre maintenant que la commission d'admission qui avait accepté les candidatures en cause n'avait pas de valeur parce que le quorum n'était pas jugé satisfaisant, dans la mesure où le compte rendu de cette réunion, en date du 12 février 2001, permet de constater qu'étaient entre autres présents Jean Bordier, Michel Blanchet, président, et Georges Rousset, secrétaire général, et que le rapport signifiait par écrit que le quorum était bel et bien atteint... et qu'il fallait, pour que les délibérations soient valables, la présence d'au moins 8 membres. Or, le compte rendu liste 17 noms (M.M. Blanchet, Bonnefoy, Bordier, Collon, Courville, Delphin, Favre, Foucher, Fournier, Guillo, Jantet, Lecourtois, Michel, Nonnet, Pasquet, Rousset et Têtedoie). Qui croire ?
Il semble bien qu'en réalité le quorum pour l'admission n'était pas suffisant, mais que, dans un souci d'efficacité, réunis, les membres présents ont exécuté le travail de la commission sans imaginer qu'il puisse y avoir un recours de déposé... Recours dont il a fallu tenir compte bien sûr, aussi, par 10 voix contre 2. Une nouvelle commission, sous la présidence de Georges Rousset (Blanchet, Bordier, Etienne, Guyet, Nonnet, porteurs des pouvoirs de Alexandre, Bocuse, Meissonnier, Courville, Legay, Mischler et Roucou), a choisi de reporter les décisions en octobre... C'était sans compter sur la manière dont les choses allaient être prises, 6 professionnels en ont fait les frais, dont justement deux femmes qui n'avaient rien demandé, que l'on a sollicitées pour que certains remettent en cause leur légitimité professionnelle...

Les candidats présentés

Mmes Jacotte Brazier, Anne-Sophie Pic, M.M. Philippe Brun, Bruno Letartre, au titre de chef patron, et Yannick Alleno et Fabrice Piguet au titre de chef de cuisine.

 

Question de logique masculine ? par Jacotte Brazier

"En dehors de tout clivage et de toute polémique, je trouve curieux que des hommes dignes de leurs responsabilités agissent avec autant de légèreté. Les Maîtres cuisiniers vous envoient une lettre selon laquelle vous êtes acceptée comme faisant partie des leurs et vous prient d'envoyer une cotisation de 2 000 francs.
Huit jours après, on vous téléphone pour vous signifier que vous ne pourrez pas entrer dans ce 'cercle' car le quorum n'était pas atteint. Un pas en avant, deux pas en arrière.
Même s'il y avait eu faute ou désaccord, il était selon moi trop tard pour revenir sur une décision prise auparavant. C'était avouer un manque de compétence. De plus, comment l'équipe lyonnaise qui avait présenté ces nouvelles recrues n'a-t-elle pas pris ce refus comme une claque à son égard ?
Avec mon caractère digne de ma grand-mère, Eugénie Brazier, j'aurais poussé un grand coup de gueule. Mais voilà, ce qui devait être une joie pour nous les nouvelles recrues s'avère finir comme une histoire à la Clochemerle..."


Jacotte Brazier, restaurant La Mère Brazier à Lyon.


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L'HÔTELLERIE n° 2712 Hebdo 5 Avril 2001


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