Manifestation
Samedi 24 février, salariés
de la restauration rapide (McDonald's, Quick) et salariés de la restauration commerciale
(Pizza Hut, Disneyland Paris) ont marché sous la même bannière, contre la
précarisation de leurs conditions de travail. Ils dénonçaient la polyvalence demandée
aux employés, des rythmes poussés et des salaires insuffisants. Les manifestants avaient
choisi un point de départ symbolique : le restaurant McDonald's du boulevard
Saint-Germain à Paris, celui-là même à l'origine du mouvement de contestation lancé
en décembre dernier. Soutenus par plusieurs mouvements associatifs (Attac, AC !) et
syndicalistes (CGT, Unef-Id), ils ont défilé jusqu'à la place des Innocents au forum
des Halles.
Après McDonald's, le mécontentement a gagné, en janvier dernier, une chaîne de
restauration commerciale, Pizza Hut, également sur le créneau de la restauration rapide
par le biais de son activité livraison. Durant un mois environ, les salariés du
restaurant Pizza Hut, boulevard des Italiens (la plus grande unité en France), ont
paralysé le fonctionnement de l'établissement. "En fait d'hôtesse de table, je
suis polyvalente. Je touche à tout pour un salaire minimum", "je ne suis
rien. Je fais la cuisine, mais aussi du nettoyage. Les plannings bougent tout le temps.
Les gens ne restent pas", expliquaient deux employés de Pizza Hut dans nos
colonnes (lire notre édition n° 2701 du 18 janvier 2001).
Amalgame
"Une fois de plus, il a été fait un amalgame entre l'activité de restauration
de Pizza Hut et la restauration rapide", regrette Dominique Bénézet du Snarr
(Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide), et selon lequel cette
manifestation est "plus médiatique que numérique, le secteur de la restauration
rapide employant 90 000 salariés". Dans un communiqué de presse, les
entreprises regroupées au sein du Snarr ont voulu se démarquer "de la réalité
sociale" du secteur de la restauration
traditionnelle. Elles ont rappelé qu'elles appliquaient "une convention
collective conclue dès 1998 avec les organisations syndicales, la première du genre en
restauration commerciale", et que 31 accords et avenants à cette convention
collective avaient été signés depuis.
Le Snarr souligne ainsi l'application des 35 heures de façon anticipée et sans perte de
salaire depuis novembre 1999 par toutes les entreprises du secteur, quelle que soit leur
taille, la revalorisation de 11,5 % entre novembre 1999 et 2001 de la rémunération des
salariés à temps partiel, la fixation de minima conventionnels à l'embauche, pour le
premier niveau d'employés, de 3,5 % supérieure au Smic, puis de 5,19 % après six mois
de présence et de 6,59 % après un an, la signature d'un accord sur l'organisation du
travail à temps partiel, la mise en place d'un régime de prévoyance donnant une
couverture sociale supplémentaire ainsi que d'un fonds d'action sociale, et la
possibilité offerte aux salariés ayant plus de trois ans d'ancienneté de bénéficier
d'une évolution professionnelle et de la certification de leurs compétences par la
branche professionnelle.
L. Anastassion
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L'HÔTELLERIE n° 2707 Hebdo 1er Mars 2001