Transformation du Magasin aux Vivres en hôtel à Metz
Le Magasin aux Vivres à Metz, l'un des derniers vestiges de la citadelle de la ville, devrait accueillir début 2003, le second hôtel 4 étoiles de Lorraine, le premier de Moselle.
Désaffecté depuis des décennies et utilisé occasionnellement pour stocker les décors du théâtre municipal, le vaste bâtiment, construit en 1559, trouvera une nouvelle vocation sous la coupe du groupe Holigest qui devrait lancer les travaux de réhabilitation en septembre prochain. Idéalement située en plein centre-ville, à deux pas de la prestigieuse salle de spectacle de l'Arsenal, la bâtisse conciliera deux concepts, avec d'un côté 50 chambres 'classiques', et de l'autre 30 appartements avec kitchenette. Inscrit à l'inventaire des Monuments historiques, le Magasin aux Vivres intégrera également une salle de restaurant de 70 couverts, une salle de séminaire, ainsi que des places de parking extérieures. Le complexe hôtelier pourrait ouvrir ses portes en 2003, après 15 mois de travaux, dont 2 mois de fouilles archéologiques. Il portera l'enseigne Holiday Inn Suits, le premier de la chaîne en Europe.
Un projet de longue haleine
Les Messins vont enfin voir aboutir ce projet hôtelier de luxe, dont les premières
esquisses remontent au début des années 90. A cette époque, Jean-Marie Rausch, maire de
Metz, souhaite rivaliser avec Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui possède, encore aujourd'hui
avec l'Hôtel de la Reine, l'unique 4 étoiles de la région. En 1992, la municipalité
mosellane, propriétaire du site, concède au groupe Batigère la réalisation du projet
de l'avenue Ney. Après avoir accepté, Batigère décide finalement de concentrer ses
activités sur sa vocation première, la construction de logements sociaux, et décline
l'offre. Deux ans plus tard, la Compagnie générale des eaux (CGE) constitue la filiale
Ressources et Valorisation pour monter un nouveau projet de 100 chambres. Holigest est
alors consulté pour assurer la gestion de l'établissement. Mais le groupe hôtelier
déclare impossible de faire vivre un hôtel 4 étoiles dans une conjoncture économique
particulièrement défavorable. "En 1995, les hôtels 4 étoiles sont considérés
comme des produits de luxe. Les entreprises réalisent par ailleurs des économies en
réduisant les déplacements professionnels de leurs salariés", explique Pascal
Brunel, directeur général d'Holigest. Entre 1995 et 1997, le groupe hôtelier tente de
convaincre Jean-Marie Rausch de réaliser un 3 étoiles. Mais le maire tient absolument à
son hôtel de luxe, symbole de dynamisme économique. Après deux années difficiles,
l'industrie hôtelière retrouve des couleurs. "Les mutations et les formations se
font plus nombreuses", poursuit Pascal Brunel qui propose, dans cette optique,
une alternative : transformer le Magasin aux Vivres en complexe alliant hôtel et
résidence. L'idée séduit Jean-Marie Rausch qui, à la veille des élections
municipales, peut enfin annoncer l'existence prochaine d'un hôtel de luxe à Metz.
Holigest signe le compromis de vente en avril 1999, présente le dossier en CDEC au début
de l'année 2000, consulte le cabinet messin Alpha Architecture qui obtient le permis de
construire le 28 décembre. Le bâtiment de 6 000 m2, sur trois étages, sera restauré en
pierre jaune de Metz, en bois et en acier afin de rappeler les matériaux
traditionnellement utilisés dans l'architecture régionale. Le coût global de cette
réhabilitation se monte à 58 MF.
S. Hemzellec
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2705 Hebdo 15 Février 2001