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A la loupe
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Pour tenir tête au fast-food

Pascal Zancopé croit en la quiche

Installé en Allemagne à Saarlouis, le chef originaire de Nancy fait découvrir à ses clients les saveurs du marché grâce à 250 sortes de quiches. Son concept : avec un service rapide et des prix modérés, offrir un service et une qualité digne d'un restaurant gastronomique.


En bon cuisinier, Pascal Zancopé va faire son marché tous les jours et trouve son inspiration en discutant avec les gens des fermes dans lesquelles il se fournit.

Pascal Zancopé, dans son restaurant de 30 couverts installé dans la rue piétonne de Saarlouis, explique : "Avec la quiche, je veux combattre la restauration rapide avec ses produits industriels et de basse qualité. A l'inverse, je cherche à faire redécouvrir les goûts du terroir mais avec une formule originale. Je suis un 'anti-fast-food' convaincu." Avec une clientèle gourmande composée de fonctionnaires, de banquiers et de personnes travaillant essentiellement dans des bureaux, le chef a décidé de créer un café avec un concept central : la quiche lorraine déclinée de près de 250 façons différentes. L'Ess' Café apparaît accolé à l'enseigne qu'il a créée et appelée Quiche total, 1 001 idées de quiches. Mais attention, il ne s'agit pas de n'importe quelle sorte de quiche ! "Ici, on déguste de la quiche gastronomique élaborée", explique Pascal Zancopé. En bon cuisinier, il va faire son marché tous les jours et trouve son inspiration en discutant avec les gens des fermes dans lesquelles il se fournit. Il n'hésite pas à se déplacer à Metz pour chercher le produit dont il a besoin, en Alsace ou dans le sud de la France (Gaillac) pour les vins qu'il inscrit sur sa carte. Côté prix, l'artisan estime que la qualité ne coûte pas forcément cher, notamment avec des produits de saison. "Chaque part de quiche pèse au moins 300 g, de quoi satisfaire l'appétit du client." Servie avec une salade verte, la portion est commercialisée entre 20 et 30 F, mais ce coût de base peut augmenter rapidement en fonction de la garniture : jusqu'à 70 F pour une part de quiche au foie gras. "Le ticket moyen est de 50 F", indique Silvia l'épouse de Pascal. Le concept, bon marché et permettant un service rapide, est déjà bien assimilé par la clientèle allemande. "La quiche peut être prête en l'espace d'un quart d'heure. C'est un produit noble, bien servi et bien présenté." Ayant commencé cette activité depuis seulement quelques mois, le couple n'a pas encore pu tirer un bilan en termes de chiffre d'affaires. Les prévisions sont de 3 000 à 4 000 F par jour.
Pascal Zancopé, 43 ans, n'en est pas à ses débuts dans la profession. Après un apprentissage en Angleterre au Dorchester, il entreprend un tour du monde de dix ans en Asie et en Amérique, puis au Hilton de Munich "pour apprendre l'allemand en plus de l'anglais". Il y rencontre son épouse Silvia. Ils décident alors d'ouvrir un restaurant de gastronomie française en Allemagne en 1986 à Hanovre. Après quatorze années de grande cuisine et une clientèle de plus en plus exigeante, le couple décide de vendre et de tenter l'aventure ailleurs. "J'avais créé un style personnel d'amuse-bouches pour me différencier des produits finis industriels, avec toutes sortes de petites quiches de plus en plus élaborées. C'est alors que j'ai eu l'idée de travailler sur de grandes quiches, en me spécialisant dans ce créneau."
A peine débarqués à Saarlouis, Pascal et Silvia Zancopé se sentent déjà pousser des ailes. Le café-restaurant a bien démarré et les affaires marchent, mais ils avouent se sentir un peu à l'étroit dans cette petite ville "qui n'était pas forcément le bon endroit pour créer ce type d'établissement".

Développer une franchise autour du concept
Qu'à cela ne tienne! Pascal ne manque pas d'idées et de projets : "Le principal serait de créer une chaîne ou un système de franchise qui reprend l'idée de Quiche total, une marque que j'ai fait enregistrer dans tous les pays européens." Pascal Zancopé estime qu'il y a un grand potentiel dans cette idée, tout en gardant l'esprit de la gastronomie et de la qualité pour un produit qui peut s'adapter tant au touriste de passage qu'à l'homme d'affaires pressé. Il imagine de centraliser la production des quiches, dont il s'occuperait lui-même, les franchisés commercialisant des produits de qualité égale, quel que soit le point de vente. Pour le moment, le cuisinier souhaite revenir dans sa région d'origine, en Lorraine, et est à l'affût d'opportunité à Nancy comme à Metz, éventuellement au Luxembourg. Il compte également mettre en place un site Internet www.quiche-total.com pour commercialiser des quiches dans des réceptions ou soirées à la place des traditionnels canapés. "En tout cas, rappelle-t-il, ce concept se différenciera totalement des McDo et autres. Nous voulons vendre la quiche lorraine comme un produit international de grand niveau."


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L'HÔTELLERIE n° 2698 Hebdo 28 Décembre 2000


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