Périgueux
Bernard Idziak vient de remettre à neuf son café-bar-tabac Le Rex. Le patron en profite pour revenir sur les revendications de toute une profession.
"Cette remise à neuf m'a coûté 150kF, mais cela en valait la peine", explique Bernard Idziak aux côtés de sa femme Christine.
Du PVC, des halogènes et des couleurs pastel. Au 31, rue Gambetta, à deux pas du centre-ville de Périgueux, Bernard Idziak a choisi de mêler matériaux modernes avec le bâtiment ancien pour donner une nouvelle image à son bar Le Rex. "J'ai 52 ans et 38 ans de métier, un fils cuisinier chez Kanter, et j'ai toujours vécu entre fourneaux et comptoirs, précise cet amateur de rugby qui tient l'établissement en compagnie de sa femme Christine. Cette remise à neuf m'a coûté 150 kF, mais cela en valait la peine." Après avoir dirigé de longues années l'emblématique brasserie La Coupole, à deux cents mètres de là, Bernard Idziak a repris Le Rex en 1998, s'installant dans un café qui reste le lieu de rencontres et de vie principale du quartier avec une clientèle très diversifiée. Entre employés de bureau des administrations toutes proches, et supporters de l'équipe de rugby locale - dont Bernard Idziak est le président -, le petit bar de 60 m2 ne désemplit pas. "Nous avons fait le choix de fermer le soir à 20 heures, et d'ouvrir le matin tôt à 7 heures, sauf le dimanche, précise le propriétaire. Nous réalisons à deux, en nom propre, 620 000 F de chiffre d'affaires par an, dont une partie vient du tabac et de la Française des Jeux."
Le lieu de vie du quartier
Bernard Idziak s'enflamme quand on évoque la situation du petit commerce aujourd'hui en
France. "Aussi longtemps qu'il existera dans les villes des endroits comme Le Rex,
des petits bars où tout le monde se retrouve, de l'amateur de petits blancs à l'acheteur
de cigarettes, en passant par le gratteur de Tac o Tac, alors la cité conservera une
âme. Faire disparaître les commerçants de proximité est une stupidité et surtout un
mauvais calcul politique à terme." Bernard et Christine Idziak auront mis
seulement quinze jours pour changer le décor de leur bar pour une salle volontairement
plus claire et plus agréable à l'œil, décorée de beige et de tableaux figuratifs,
mais ils savent que l'important n'est pas seulement dans l'apparence. "Nous sommes
avant tout un commerce de proximité." Cette seconde jeunesse du Rex sera
également la dernière partie de la carrière professionnelle des Idziak. Bernard et
Christine se sont donnés 5 ans de délai avant de raccrocher. "Je vendrai, prophétise
le patron. Mon fils trace sa route en cuisine et ne prendra pas ma suite, mais je suis
certain que dans plusieurs dizaines d'années, rue Gambetta, mon bar sera toujours là."
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L'HÔTELLERIE n° 2698 Hebdo 28 Décembre 2000
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