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Gien

Le Rivage ne passera pas l'hiver

Le célèbre hôtel-restaurant, en déficit depuis plusieurs années, a été liquidé par le tribunal de commerce. On attend une reprise pour le printemps prochain.


Mathias Gaillard, l'ancien patron du Rivage de Gien.

Existe-t-il une fatalité pour les meilleurs restaurants de la région ? Après La Poutrière à Orléans et La Truie qui File à Chartres, c'est cette fois Le Rivage de Gien qui baisse le rideau. Le tribunal de commerce de Montargis a en effet prononcé la liquidation judiciaire de cet hôtel-restaurant qui est donc fermé depuis la mi-novembre. Avec 19 chambres et 80 couverts, l'établissement appartenait à la famille Gaillard depuis 1948 et était considéré comme le meilleur établissement de Gien, avec un emplacement en bord de Loire et non loin de sites touristiques comme le canal de Briare, la faïencerie et le musée de la Chasse de Gien, ou le château de Sully. L'hôtel-restaurant a connu ses 'quarante glorieuses' entre 1948 et 1990 avec en particulier une étoile Michelin obtenue en 1987 et toujours conservée depuis, ainsi qu'un 14/20 au Gault et Millau. Mais la courbe s'était inversée depuis 1994 avec un premier déficit qui sera suivi de bien d'autres. En 1998 et 1999, le manque à gagner atteignait 600 000 francs, alors qu'entre 1997 et 1999 le chiffre d'affaires passait de 6,3 millions de francs à 5,3 millions de francs pour le même effectif de 19 salariés.

Un repreneur pour le printemps
En novembre 1998, Christian Gaillard, le propriétaire, mettait fin à ses jours. Son fils Mathias, en Angleterre depuis 12 ans, revenait alors à Gien pour diriger Le Rivage, d'abord avec sa belle-mère, puis seul. "Mais j'ai tout de suite compris que ça ne pouvait pas durer. Le chiffre d'affaires baissait, notre clientèle traditionnelle s'érodait sans pouvoir en gagner une nouvelle. Il aurait fallu tout changer." Après avoir cautionné un emprunt de 300 000 francs, destiné à passer la saison creuse de l'hiver 1999-2000, Mathias Gaillard a finalement préféré jeter l'éponge. Il explique d'abord la fin du Rivage par les charges : "Je suis dégoûté des problèmes de gestion en France, des charges, des taxes, de l'inspection du travail, de la commission de sécurité. Ce n'est pas gérable. Il est psychologiquement fatiguant de se battre contre un mur difficile." Mais Mathias Gaillard met aussi en cause le positionnement haut de gamme du Rivage : "L'étoile Michelin a été un atout au début avant de devenir une charge. Elle impose des normes de personnel, de standing ; c'est un cercle vicieux auquel on ne peut plus échapper, alors qu'il aurait fallu que nous nous dirigions vers le semi-gastronomique pour toucher une clientèle plus large." L'avenir du Rivage est aujourd'hui entre les mains de la justice qui cherche un nouveau repreneur. Dans le meilleur des cas, l'établissement pourrait rouvrir au printemps. De son côté, Mathias Gaillard tourne la page et se prépare à retourner à Bristol en Grande-Bretagne où l'attendent son épouse, ses quatre filles et son restaurant.
J.-J. Talpin


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L'HÔTELLERIE n° 2695 Hebdo 07 Octobre 2000


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