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Conjoncture
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Baromètre mensuel sur l'activité de la restauration commerciale L'Hôtellerie/Coach Omnium - septembre 2000

Une addition en pleine forme

o Les déjeuners et les banquets profitent de la reprise commerciale
o Le moral des ménages se dégrade et fait du tort aux dîners
o Activité très inégale selon les régions

Après une saison estivale marquée par les affres climatiques et la marée noire, le secteur de la restauration se caractérise en septembre par d'importantes disparités. Si le nombre de couverts servis, toutes régions et tous types de restaurants confondus, affiche une hausse de 8,3 % depuis janvier 2000 par rapport à 1999, il faut savoir que le constat de progression n'est pas généralisé. Tandis que la couronne parisienne peut s'enorgueillir de ses résultats, Paris et la province font pâle figure au regard de la fréquentation. Sans conteste, les restaurateurs du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium ont davantage profité de la reprise de l'activité commerciale. L'année passée, à cette même période, l'activité affaires fut peu florissante et les déjeuners faisaient figure de parent pauvre. Cette année, au contraire, l'activité salon dans les grandes villes a donné un véritable coup de fouet aux déjeuners, qui affichent une augmentation de 10,8 % au cumul de janvier à septembre 2000/1999. "Nous avons eu la chance de profiter de très gros salons qui nous ont valu une activité très soutenue au déjeuner, et cela, dès le début du mois", se réjouit le responsable d'un établissement francilien. Avec une hausse de 14,5 %, les banquets sont, pour leur part, dopés par les séminaires qui ont fait une entrée remarquée en cette période de rentrée scolaire. Par un arrêt du 19 septembre 2000, la cour de justice des Communautés européennes autorise les entreprises françaises à récupérer la TVA sur leurs frais de représentation et de réception. Au terme de ce mois, la plupart des restaurateurs du panel s'accordent à dire qu'il est encore un peu tôt pour en ressentir les conséquences. "Le sujet de la TVA est encore trop neuf dans l'esprit de nos clients pour qu'ils se libèrent et invitent plus facilement leurs clients", assure un restaurateur. Le moral des particuliers, quant à lui, se dégrade. Les événements de la rentrée ont eu raison du climat euphorique de ces derniers mois. Contraints de payer la facture pétrolière, les ménages ont vite adopté une humeur plus maussade. Ainsi, le nombre de couverts servis au dîner chute par rapport à 1999. En province, les restaurateurs du panel ont été particulièrement sensibles aux événements de la rentrée. "La grève des routiers du début de mois a fait peur aux consommateurs qui sont moins venus", rapporte le responsable d'un établissement marseillais. Côté addition, le bilan est largement satisfaisant avec une montée du prix moyen la plus élevée depuis le début de l'année par rapport à 1999 et même comparé aux années passées. L'évolution des prix la plus remarquée est celle des restaurants haut de gamme (plus de 200 francs/couvert servi) qui confirme la tendance amorcée en début d'année. Les déjeuners et les dîners s'en sortent bien également avec une augmentation respective de 7,2 % et 6,6 %. Paris, sa couronne et la province profitent de la même façon d'une addition en progression. Au final, les restaurateurs préfèrent en tout cas garder la tête froide et ne pas crier victoire trop vite quant à la hausse des dépenses moyennes. Si l'affaire de la TVA est une source future de profit, avec les événements économico-politiques récents, l'avenir du secteur reste encore trouble et incertain.
A. Vallée

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L'HÔTELLERIE n° 2691 Hebdo 09 Novembre 2000