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Force de proposition
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De par la pugnacité du combat qu'il a mené ces derniers mois, Ernest Antoine Seillière a bel et bien placé le Medef comme un partenaire social incontournable et comme Le représentant institutionnel des chefs d'entreprise. En échange de l'agrément de la nouvelle convention d'assurance chômage, le Medef a accepté de ne plus s'attacher à un affrontement idéologique avec l'Etat et est dès lors devenu, de fait, le moteur de ce que son président appelle le "camp de la réforme". Autant dire qu'il entend bien ne plus laisser l'Etat seul lui imposer sa loi. En partant du principe que c'est aux partenaires sociaux de "définir en commun les éléments de régulation de la nouvelle donne économique", c'est aux besoins du marché, aux besoins de l'entreprise qu'il donne priorité, tout en impliquant les syndicats salariés à son projet. C'est en s'adaptant avec eux aux besoins et aux contraintes des différentes parties qu'il entend faire évoluer les choses. Exigeant envers l'Etat, envers les salariés, il l'est aussi envers les chefs d'entreprise à qui il veut imposer une remise en cause. Car d'immobilisme, il n'est pas question dans ses propos, et de reprendre ainsi l'avantage de l'initiative sur les hommes politiques en matière de réforme.
En reprenant la main d'une organisation défaite, qui avait assisté, frappée d'asthénie, au vote des 35 heures, EAS a mis en évidence l'importance du rôle moteur que peuvent jouer les organisations patronales face à l'Etat, mais aussi face aux syndicats salariés. C'est parce que son discours a été ferme et clair, parce qu'il a su se donner les moyens financiers et politiques de son ambition, que sa force et son pouvoir de persuasion ont été reconnus par les différentes forces en présence qu'étaient l'Etat et les syndicats salariés. Pour se faire entendre, pour se faire respecter, il n'a nullement eu besoin d'aller chercher de l'aide, de mobiliser ses troupes pour les compter, sa légitimité et son pouvoir étaient autre part. C'est bel et bien parce qu'ils sont capables de se remettre en cause, parce qu'ils savent être une force de propositions que les syndicats patronaux peuvent se faire entendre. Plus que jamais aujourd'hui, ils ont un rôle à jouer, mais ce rôle ne doit pas être dans la résistance au changement. Il doit se situer dans la capacité à dynamiser l'avenir d'un secteur. A moins de deux mois de la fin de l'année, aucun accord n'a encore été trouvé entre syndicats patronaux et salariés dans le secteur de l'hôtellerie- restauration. Espérons que les forces en présence sauront trouver les moyens de préserver l'avenir du secteur !
PAF


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L'HÔTELLERIE n° 2691 Hebdo 09 Novembre 2000


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