Voisinage
Installés dans un passage privé, les restaurateurs seront astreints à une amende de 200 francs par jour et par table, dans un peu moins d'un mois.
Les tables sont installées en permanence dans le passage Brady.
Les riverains du passage Brady, dans le Xe arrondissement de Paris, n'en peuvent plus. L'extension des terrasses des restaurateurs indo-pakistanais dans la voie privée, et théoriquement fermée au public, constitue la raison de leur mécontentement. Des deux côtés du passage Brady, coupé par le boulevard de Strasbourg, le problème est identique. Dans la partie couverte par la verrière, les habitants sont en procès avec les restaurateurs (15 établissements) qui ont un mois pour enlever leurs tables. Passé ce délai, les commerçants seront astreints à payer 200 francs par jour et par table, selon un jugement du tribunal de grande instance rendu mercredi 27 septembre et auquel ils ont décidé de faire appel. Quant aux riverains situés dans la partie découverte du passage, ils ont annoncé qu'ils allaient eux aussi intenter une action en justice contre les 3 restaurants installés à cet endroit.
Problèmes de bruit
"Le problème est que les exploitants des restaurants occupent des parties
communes à tous les copropriétaires, explique Gérard Sommier, un riverain
spécialiste du déguisement. Si vous passez à 23 heures, il est impossible de se
croiser, car il y a trop de tables. Vous imaginez, s'il y avait le feu". Il
poursuit : "La mairie nous a demandé d'enlever nos voitures, ce que nous avons
fait. Nous leur demandons de limiter leur terrasse à leur façade. Et de ne pas grignoter
de place devant les boutiques des autres commerçants. De plus, nous aimerions qu'ils
n'acceptent plus de clients au-delà de 22 heures, de cette façon, on pourrait dormir
vers 23 heures et avoir une journée de fermeture. Durant l'été, nous avons du bruit
jusqu'à 1 heure du matin, ce qui n'est pas confortable du tout."
Selon un arrêté pris en assemblée générale, il est interdit, depuis 1987, d'installer
quoi que ce soit dans le passage.
Mais pour le syndicat bénévole de la partie du passage couvert, Jean-Michel Beau, le
temps de conciliation est dépassé : "J'ai essayé plusieurs fois d'engager le
dialogue, sans succès. A une époque, par exemple, nous leur avons proposé d'établir
des plans de terrasses. Cette affaire dure depuis deux ans et demi. Nous allons mandater
un huissier de justice dès que la date butoir sera dépassée."
Malgré nos sollicitations, le représentant des restaurateurs, M. Tallath, n'a pas jugé
nécessaire d'exprimer sa position sur le sujet.
L. Anastassion
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L'HÔTELLERIE n° 2690 Hebdo 02 Novembre 2000