Travail clandestin à Lourdes
Parce qu'ils avaient signé une convention avec l'école hôtelière de Poznan, quelques hôteliers lourdais pensaient que le droit du travail français ne leur était pas applicable... Aussi se sont-ils dispensés de toute déclaration d'embauche, et ont-ils fait travailler ces jeunes dans des conditions très contestables...
Grave erreur de leur part puisque la direction
départementale du travail et la police de l'air et des frontières des Hautes-Pyrénées
ont en effet mis en évidence que 16 de ces stagiaires n'avaient pas fait l'objet d'une
déclaration préalable d'embauche, et ne possédaient qu'un simple visa touristique.
Travaillant dans des conditions de travail qui sont aujourd'hui dénoncées tant par les
autres hôteliers que par les salariés des entreprises concernées, ces stagiaires ne
coûtaient, bien entendu, pas cher aux entreprises qui avaient signé une convention avec
l'école polonaise... "l'emploi de 13 de ces stagiaires leur coûtait le prix d'un
seul saisonnier", fait remarquer un professionnel concurrent. Pour se justifier,
un hôtelier ayant fait travailler ces jeunes Polonais explique : "C'est parce que
l'on ne trouve plus de stagiaires français que l'on a signé cet accord avec une école
polonaise..." Autant dire que dans de telles conditions, ils ont peu de chance
d'en trouver à l'avenir...
Aujourd'hui, les autres hôteliers de la cité lourdaise sont très furieux, l'image de
marque de la ville en prend un coup. Les difficultés de recrutement qu'ils ne cessent de
rencontrer ne sont pas prêtes de s'apaiser après une telle affaire. Ils comprennent
aussi plus facilement comment les hôteliers qui utilisaient le 'filon polonais' pouvaient
proposer un prix de pension aussi bas... C.Q.F.D...
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L'HÔTELLERIE n° 2690 Hebdo 02 Novembre 2000
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