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Mépris
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Les restaurateurs sont las, las du mépris dont font preuve envers eux les politiques qui se succèdent aux commandes de l'Etat, et c'est de toute évidence cette lassitude qui les pousse, aujourd'hui, à descendre dans la rue et à manifester, de plus en plus souvent, de plus en plus nombreux, partout en région et cette semaine à Paris. Ils se sentent niés quand il s'agit de prendre en compte leur quotidien, leurs difficultés tant humaines qu'économiques. Ils sont fatigués de se laisser monter la tête, de se laisser mener en bateau par des promesses, par des déclarations, qui, somme toute, ne sont suscitées que par ceux dont les intérêts, d'un autre registre que la défense de leurs intérêts, sont en jeu. Des intérêts souvent bien différents mais toujours personnels, immédiats, des intérêts politiques, des intérêts de popularité. On le sait, partout, les arrière-pensées sont fortes quand il s'agit d'élection, de réélection et les revendications des minorités sont toujours de séduisants tremplins pour ceux qui ont tout intérêt à ce que l'on parle d'eux, surtout quand ils n'ont rien à dire.
Parce que continuellement accaparés par leur entreprise, les restaurateurs s'intéressent peu à la politique et aux codes de ceux qui l'animent. Aussi, sont-ils souvent bernés par des déclarations, par des promesses, qu'ils ont d'autant plus la crédulité de croire qu'on ne cesse de les leur mettre en avant quand il s'agit de répondre à leurs revendications... Une manipulation dont ils sont victimes parce qu'eux ont donné foi aux déclarations qui étaient faites par des personnalités qui n'avaient, au moment où elles les ont faites, aucun pouvoir de décision, aucune responsabilité sur le dossier. Autant dire que tous ceux qui se sont engagés sur le dossier pour donner raison à la requête des restaurateurs en matière de baisse de TVA ne l'ont fait que quand ils n'avaient aucune implication directe sur le sujet ! Mettre en avant le fait que la ministre de l'Emploi, elle-même, se soit plusieurs fois déclarée favorable à cette mesure, pour faire croire qu'elle va aboutir, est là encore une supercherie, le sujet ne dépendant pas de son ministère ! Par contre, si Madame Aubry avait souhaité tenir réellement compte des difficultés des restaurateurs, elle avait plus d'une corde à son arc, au sein de son ministère, pour accompagner la modernisation du secteur, comme elle le préconise ! Ne serait-ce qu'au niveau de l'adaptation des charges sociales aux métiers de main-d'œuvre, mesure qui aurait parfaitement pris en compte les difficultés que rencontre le secteur en matière d'application de la loi qui porte justement son nom, difficultés dont elle n'ignore rien.
Parce que les restaurateurs sont des gens logiques, travailleurs, ils en sont d'autant plus dépités aujourd'hui quand d'autres groupes voient les revendications plus efficacement prises en considération que les leurs. Aussi n'hésitent-ils pas à en déduire que les politiques n'écoutent que ceux qui s'agitent et qui cassent... Une analyse un peu rapide mais à qui la faute ? Une chose est sûre, d'autres secteurs ont davantage d'atouts pour faire entendre leur voix et leurs dossiers suivent les bons réseaux pour aboutir... A méditer.
PAF


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L'HÔTELLERIE n° 2688 Hebdo 19 Octobre 2000


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