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Lyon

Gérard Nandron, l'honnête homme s'en est allé

Les mauvaises nouvelles arrivent souvent à la fin des vacances : celle du décès de Gérard Nandron en est une pour une profession qu'il avait su honorer.


Ce jour-là à New York, en janvier 1999, Gérard Nandron avait été invité par Daniel Boulud, son élève le plus talentueux.

Le 19 septembre dernier, un mois jour pour jour avant son soixante-sixième anniversaire, le chef lyonnais a cessé de lutter contre la sale maladie qui le minait depuis de longs mois. Mais pudique, Gérard Nandron n'en disait rien. Son père Joannès, le premier MOF provincial en 1949, lui ayant montré la voie, Gérard Nandron n'a jamais envisagé d'en suivre une autre ! En 1960, après son apprentissage et quelques places à Paris, il vint le seconder dans l'établissement familial du quai Jean Moulin, et prit la relève après son décès en 1962... Gérard Nandron ne quitta plus les lieux jusqu'au 26 août 1996 où il décida de fermer définitivement les portes de cette belle maison, longtemps notée 2 étoiles par Michelin, et où se retrouvait le 'Tout Lyon' de la politique et des affaires.
Attachant, sensible et atypique, il n'était sans doute pas le cuisinier comme on l'entend habituellement, mais plutôt "un grand chef de cuisine qui a su donner aux autres son savoir, comme Daniel Boulud de New York qui fit ses premiers pas à Lyon", déclare Christian Bourillot.
Sous des dehors bourrus, il portait toujours attention à l'autre, avec un sens aigu de la perfection du travail bien fait. "Il était aussi râleur qu'il avait bon cœur", témoigne encore Christian Bourillot, tandis que Paul Bocuse se plaît à souligner que "la cuisine de ce perfectionniste reflétait à merveille la tradition lyonnaise". Nous avons encore en mémoire une phénoménale tête de veau, cuisinée par amitié, un matin de mâchon !
Il assurait depuis quelques années la concession du Pavillon du Parc dans l'enceinte du parc de la Tête d'Or, à un jet de pierre de la toute nouvelle Cité Internationale où Raymond Barre, qui appréciait sa cuisine, avait ses habitudes. C'est là qu'il entendait terminer une carrière riche de beaux souvenirs et d'amitiés nouées car, en fait, on ne lui connaissait que des amis. Ceux qui, aujourd'hui, se sentent orphelins.
Que son épouse Odette et leur fils Antoine trouvent ici nos plus sincères condoléances et le témoignage de notre affection.
J.-F. Mesplède


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L'HÔTELLERIE n° 2687 Hebdo 12 Octobre 2000


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