Actualités

Entreprise
_________

Gard

Ce restaurant qui doit encore changer de nom

Les Caves du Roy, puis Les Caves Saint Roy font, paraît-il, de l'ombre au Byblos. A Aimargues, les propriétaires, qui attendent toujours un jugement en leur faveur dans une autre affaire, ne comprennent pas trop ce qui leur arrive...

 
Avec Les Caves
du Roy, "nous voulions simplement faire une référence historique", explique Salvius Ronzulli.

Macha Crestou et Salvius Ronzulli vont finir par croire qu'ils sont marqués par le destin. Le 13 novembre 1996, c'est une fuite de gaz, en raison d'une installation défectueuse, qui les oblige à quitter leur restaurant Le déjeuner sur l'herbe aux portes d'Aimargues, dans le Gard. Le gaz s'est accumulé dans le sol et en aucun cas ils ne peuvent exploiter leur établissement. La fermeture durera plusieurs semaines et entraînera une lourde perte de chiffre d'affaires.
La procédure qu'ils entament alors les conduits devant la justice pour obtenir réparation d'un préjudice imputable à l'artisan, auteur des travaux sur la conduite de gaz. Mais devant une procédure longue complétée d'appels, ils doivent attendre le déblocage des indemnités réclamées (362 000 F) et, quatre années plus tard, l'affaire n'est toujours pas réglée.
Pourtant le couple a rebondi depuis. Le déjeuner sur l'herbe a rouvert ses portes en mai 1997, et une deuxième adresse, plus gastronomique, a vu le jour toujours dans cette petite ville en bordure de petite Camargue. C'est là que Salvius Ronzulli s'est installé en cuisine : "J'avais l'opportunité de donner un autre sens à mon travail dans ces anciens chais du XIXe siècle, qui se sont transformés en maison puis en étude de notaire ces dernières années. L'emplacement nous a plu et nous avons fait le forcing pour y créer un autre restaurant que nous avons ouvert le 1er mai 1999."

Nom déjà déposé
Le décor est soigné avec une petite quarantaine de couverts dans une salle aux couleurs chaudes et une terrasse ombragée, tout autant que la table qui met un accent particulier sur le mariage des mets et des vins. Et comme Saint-Louis aurait dormi dans cette ville avant de rejoindre Aigues-Mortes pour partir aux Croisades, l'établissement s'appellera Les Caves du Roy.
Mais voilà que moins de trois mois après l'ouverture, un cabinet d'experts en propriété industrielle, mandaté par la célèbre société Le Byblos, indiquait à notre couple que la marque Les Caves du Roy était déposée auprès du registre de l'Inpi (Institut national de la protection industrielle). A ce titre, Macha
Crestou et Salvius Ronzulli étaient très légitimement mis en demeure de changer le nom de leur établissement. "J'ai trouvé ça ridicule, raconte Macha. Parce que ce n'est pas avec nos 40 couverts, à Aimargues, que nous pourrons faire de l'ombre au Byblos. Mais bon, nous avons accepté de changer." Ils ont donc rebaptisé leur établissement, où ils ont investi 1,5 MF entre l'achat des murs et les aménagements, Les Caves Saint Roy. Ce qui n'a pas perturbé une clientèle séduite par "une cuisine raffinée mais pas gastronomique", comme le précise Salvius Ronzulli. "En 1999, au cours des huit mois d'exploitation, le CA s'est élevé d'ailleurs à 1,1 MF."

Nouvelle appellation et même entêtement
Mais là encore, on s'est montré plus que réticent du côté de Saint-Tropez. Au point que, par courrier du 22 août dernier, le cabinet d'experts en propriété industrielle manifeste un nouveau refus, au motif que cette dénomination est encore "trop proche" de la marque déposée. Pourtant, proteste Salvius Ronzulli, "il n'y a jamais eu de calcul dans notre choix puisque nous ne connaissions pas cet établissement. Nous voulions simplement faire une référence historique".
Et cela, Macha Crestou y tient. Pas question pour elle et Salvius de travestir totalement l'idée première de leur enseigne. Elle va donc proposer une ultime évolution : Les Caves Saint Roy Louis.
Mais si du côté de Saint-Tropez on se refusait à concéder du terrain, les propriétaires de la marque, forts de leur bon droit, pourraient en dernier recours assigner le couple gardois devant le tribunal de grande instance.
J. Bernard


Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'HÔTELLERIE n° 2687 Hebdo 12 Octobre 2000


zzz66e
L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration