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Inondations à Marseille

Hôtels, restaurants et bars touchés de plein fouet

Les inondations survenues le soir du 19 septembre ont laissé des traces dans la ville, surtout chez les commerçants. Les établissements du Vieux Port ont été particulièrement touchés par une forte montée des eaux en l'espace de quelques heures.

Une eau déchaînée qui dévale en force dans le centre de Marseille, des flots qui emportent avec eux tout sur leur passage, des voitures qui glissent pour finir dans le Vieux Port, qui lui-même déborde...
De mémoire de Marseillais, on n'avait jamais vu ça ! Il a suffi de quelques heures pour que la pluie commette des ravages dans certains quartiers de la cité phocéenne dans la nuit du 19 septembre. Au lendemain de cette folle journée, les commerces faisaient les comptes et constataient les dégâts : particulièrement touchés, les établissements situés sur le périmètre du quai des Belges, dans l'axe Vieux Port-Canebière, point de convergence de l'arrivée des eaux vers le centre-ville.
Le Quick, aux premières loges, a été victime de gros dégâts pendant ces fortes précipitations. Quatre jours plus tard, ses portes étaient toujours fermées. Et les gérants ne donnaient aucune indication quant à sa prochaine réouverture. A proximité, à l'OM Café, établissement bien connu des supporters marseillais, on déplorait l'étendue du sinistre : banquettes, mobilier, comptoir, réfrigérateurs inutilisables, pour ne parler que d'une partie du matériel touché. A quelques mètres de distance, José Paniagua, propriétaire du bar Le Suffren, était encore sous le choc plusieurs jours après : "La montée des eaux a été très rapide. On a juste eu le temps de rentrer les tables et les chaises, pas plus." Au restaurant La Planète, on a vu l'eau monter de 1,60 m en quelques heures. Toute la cuisine et le sous-sol ont été endommagés.

Zone sinistrée
Henri Aknin, serveur au restaurant La Marinière, paraissait ému en évoquant, penaud, ses "8 tables et 17 chaises emportées par les flots". Au bilan, l'établissement a dû rester fermé pendant trois demi-journées. "Mais heureusement que la cuisine n'a pas été touchée !", relativisait l'employé.
La plupart des hôtels implantés sur le même périmètre ont eux aussi subi des dommages. Du Mercure au Climat de France, en passant par La Résidence du Vieux Port, le New Hôtel du Vieux Port, la Mascotte ou l'hôtel Beauvau, la liste des établissements endommagés est longue à énumérer. "Quand on reçoit en deux heures ce que l'on est habitué à recevoir en six mois, estime Marc Thépot, du groupe Accor, représentant l'hôtellerie au sein du CHR 13, on peut s'attendre à ce qu'il y ait des dégâts."
Au New Hôtel Vieux Port, les organes vitaux ont été atteints dans la mesure où les sous-sols ont été inondés très rapidement. L'ascenseur ne fonctionne toujours pas, les clients sont restés plusieurs jours privés d'eau chaude et le standard téléphonique montre de réels signes de faiblesse. "Nous attendons la déclaration de catastrophe naturelle. C'est pour nos exploitations le seul moyen pour faire valoir nos droits auprès des assurances qui, même si nous avons pris la précaution de souscrire de très bons contrats, tiennent toujours compte d'un degré de vétusté important dans l'évaluation des dégâts. Les pertes d'exploitation sont conséquentes pour tous les établissements inondés. Actuellement, rien n'a réellement été fait pour les entreprises qui sont particulièrement pénalisées", explique Georges Antoun, dont deux de ses hôtels ont été sinistrés. Outre les infrastructures et le mobilier intérieur, les parkings ont été victimes de l'arrivée massive de fortes précipitations. Les pompiers n'ont pas encore évacué toute l'eau accumulée dans certains d'entre eux. Au Tonic Hôtel, on imputait à ce facteur la baisse de fréquentation de clientèle, anormalement faible en période de week-end... Dans le secteur de la Timone, c'est l'hôtel Ibis et ses 89 chambres qui ont fait les frais des inondations : trois jours de fermeture ont été nécessaires pour pouvoir le remettre en état.
Le préjudice global de la catastrophe est aujourd'hui difficile à évaluer. On avance qu'il pourrait dépasser la barre des 100 millions de francs. Mais cette somme est à relativiser, faute d'éléments suffisants, en l'absence d'état des lieux exhaustif. Les experts des compagnies d'assurance sont au travail. La municipalité a remis un dossier de demande de classement en zone sinistrée à la préfecture. La chambre de commerce a ouvert un service d'urgence pour conseiller les commerçants dans leurs différentes démarches. Pour leur part, les professionnels ont alerté les pouvoirs publics afin qu'ils prennent leurs dispositions dans l'éventualité de nouvelles crues. "En deux ans, constate un restaurateur, nous avons subi trois dégâts des eaux, dont le dernier en date est sûrement le plus important. Il serait temps qu'on agisse." Une note d'autant plus difficile à avaler qu'elle survient quelques jours après l'annonce d'un bilan touristique plutôt flatteur.
Ph. Faner

 
Pieds dans l'eau au Mercure Beaulieu.


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L'HÔTELLERIE n° 2685 Hebdo 28 Septembre 2000


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