Périgord
L'hécatombe dans la restauration locale, avec la fermeture de plusieurs établissements depuis plus d'un an et demi, n'a pas empêché l'ouverture d'un Buffalo Grill aux portes de Bergerac.
Rien ne va plus dans la cité périgourdine, célèbre pour ses vignobles. Depuis plus d'un an et demi, la restauration locale est touchée de plein fouet par une épidémie de redressements judiciaires et de dépôts de bilan. Le célèbre et inévitable Cyrano (1 étoile au Guide Rouge) a fermé ses portes et vient d'être racheté par un comptable pour un usage indéterminé. L'il de Buf, Le Millésime et Les Caprices d'Italie ont également disparu à l'instar d'autres enseignes plus ou moins renommées. Sans compter l'Hôtel du Commerce, en dépôt de bilan et en cours de redressement. Pour Jean-Michel Carrigou, président de l'Union des indépendants de la Dordogne, et propriétaire du réputé Saint-Albert à Sarlat, les causes restent conjoncturelles : "Bergerac n'est pas une exception en France. La restauration traditionnelle souffre énormément, victime notamment d'un changement en profondeur dans les comportements. Les gens ne passent plus 3 heures à table, les touristes se contentent d'une crêpe ou d'une salade." Bergerac doit aussi faire face à la disparition de plusieurs entreprises. Une situation qui n'inquiète pas Buffalo Grill qui a ouvert un établissement sur la ZAC de la Cavaille. L'objectif affiché est de servir 300 repas pas jour, un seuil qui paraît réaliste au vu des résultats obtenus par l'enseigne à Périgueux : 450 repas quotidiens.
Le tourisme sans la gastronomie ?
Dans un environnement déjà difficile, cette arrivée est vécue un peu comme une
provocation. "Comme beaucoup, je suis révolté par cette situation. Je suis en
redressement judiciaire, moi aussi, depuis 4 ans. J'en ai ras-le-bol, et je m'en vais à
l'automne prochain, aux Seychelles, où j'ouvrirai le premier restaurant Français à
Victoria...", lance Jean Rolland de L'Imparfait. L'affaire est donc à vendre,
une de plus, et contribuera par son absence à creuser le trou. Pourtant, Bergerac a été
en son temps renommé pour la qualité de ses tables, surnommé la capitale gastronomique
du Périgord. "Progressivement, on baisse les bras, confirme Jean Rolland. En
faisant de bons produits, sans surgelés, avec des cartes à petits prix et de bons
professionnels en cuisine, on n'arrive pas à s'en sortir. Mieux vaut alors chercher à
s'installer dans un lieu où l'on appréciera notre savoir-faire." Même colère
chez Gérard Prigent, président du CHRD 24 : "Ce n'est pas avec une gastronomie
à l'agonie que l'on préservera l'activité touristique." Du côté de l'office
de tourisme, on temporise : "Les montages financiers des restaurateurs sont
parfois fragiles, et il faut savoir gérer les nombreuses difficultés." Pourtant
Bergerac recèle un important potentiel avec 40 000 habitants et un flux important de
vacanciers, ce qu'a bien senti Buffalo Grill.
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L'HÔTELLERIE n° 2680 Hebdo 24 Août 2000
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