Limoges
Max Picot devra régler 6 MF pour avoir "oublié" ses déclarations. L'administration l'accuse de fraude.
Rien ne va plus pour l'un des plus célèbres restaurateurs limougeauds, qui, d'après l'avocat du fisc, "a érigé la fraude fiscale en véritable politique de gestion", et qui vient de passer devant le tribunal correctionnel local. Inventif, dynamique, Max Picot aura marqué de son empreinte l'histoire culinaire de Limoges, avec la tenue de plusieurs établissements : le Steack-House, l'Entrecôte Baltard, le Rive Gauche, et plus récemment Au Bureau ou Pomme-Cannelle. Sa "guerre" avec les impôts est émaillée depuis plusieurs années d'incidents divers, l'entrepreneur pratiquant, selon les propres termes de son défenseur, Me Rigault "la politique de l'autruche". Entre oubli de déclarations, refus de répondre aux convocations, redressement traité à la légère, il s'est retrouvé interpellé comme un vulgaire délinquant.
Lourde addition
Pour le fisc, les comptes ne sont pas bons : Max Picot doit 6 MF pour deux de ses
sociétés, est accusé de dissimulation, de carences comptables et autres délits. En
plein désaccord avec l'administration, notamment sur les taux de TVA, il subit également
les effets négatifs de l'absence de son comptable habituel durant plusieurs mois. "Je
m'engage cependant à payer ce que l'on me réclame", a-t-il déclaré devant le
tribunal, tandis que ce dernier relevait quelques disfonctionnements dans sa gestion.
Sur le fond, Max Picot peut être convaincu d'une certaine légèreté vis-à-vis du fisc,
malgré une interprétation en diagonale de l'administration sur les ventes à emporter
pratiquées au banc d'écailler de son restaurant Rive Gauche. Même si sur ce point
précis, les torts semblent partagés, le manque de déclarations et la gestion qualifiée
par le procureur "de véritable sac de nuds" lui ont valu une
condamnation assez lourde : 6 mois de prison avec sursis et 50 000 francs d'amende. Plus
l'obligation de payer impôts et pénalités. A noter que les autres sociétés de Max
Picot, non évoquées lors de ce procès, sont quant à elles parfaitement en règle. Ce
qui lui donne quand même le bénéfice du doute.
J.-P. Gourvest
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2673 Hebdo 6 juillet 2000