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Bas-Rhin

L'hôtellerie strasbourgeoise en trop bonne santé ?

Des résultats si excellents que les professionnels les estiment surévalués ! Les chiffres 1999 de l'observatoire de l'hôtellerie de Strasbourg, établis par la chambre de commerce et d'industrie du Bas-Rhin, ont donné lieu à des commentaires surprenants.

Le taux d'occupation moyen a été impressionnant l'an dernier dans l'agglomération strasbourgeoise : 68,75 %. Résultant des chiffres recueillis mois par mois auprès de 61 hôtels de la Communauté urbaine de Strasbourg (représentant 63 % de l'offre totale), ce taux marque une progression de plus de 4 points par rapport à 1998. Cette augmentation s'accompagne d'une hausse du prix moyen des chambres de 40 francs. La recette moyenne TTC par chambre louée, hors petit-déjeuner et autres prestations, s'élève désormais à 410 francs. L'organisation du colloque Asta, qui a réuni 5 000 congressistes américains dans la capitale alsacienne au mois de novembre dernier, explique dans une large mesure cette nouvelle inflexion. Le taux d'occupation pour ce mois habituellement calme étant de 70,15 %, soit une augmentation de plus de 9 points par rapport à 1998. Ce résultat gomme la baisse de 1 point enregistrée au mois phare de décembre. Mais l'agglomération strasbourgeoise n'est pas le seul pôle du Bas-Rhin à afficher une bonne santé. Les résultats statistiques, basés sur un panel départemental de 130 hôtels (43 % de l'offre en chambres), montrent que, sur un an, les zones "vallée" et "vignoble" ont enregistré une hausse de 3 points de leur taux d'occupation qui s'élève désormais à 49 et 53 % respectivement. Seule la "plaine" reste à l'écart du mouvement avec une baisse de 2 points, la ramenant à 48 %.

Remise en cause de la méthode statistique
Ces résultats ont pourtant fait l'objet d'une contestation des professionnels, représentés par Patrick Diebold, président des hôteliers de Strasbourg, et Jean-François Roland-Valmy, président du groupement alsacien des chaînes hôtelières. "Les professionnels, disent-ils, ne peuvent se reconnaître dans ces résultats largement surévalués." Des résultats pourtant fondés sur les informations des professionnels... C'est en fait le mode de calcul statistique, et notamment la méthode de pondération, employée par la CCI du Bas-Rhin, que les hôteliers remettent en cause jusqu'à proposer de mandater un cabinet extérieur pour les analyser. La contestation laisse aussi transparaître la volonté de ne pas trop susciter l'appétit de nouveaux acteurs. "Si je suis un entrepreneur et que je vois de tels résultats, je pense que Strasbourg est un Eldorado et j'y ouvre immédiatement un hôtel", a lancé Patrick Diebold.
P. Lardy

 
Une contestation unanime de la part des hôteliers pour limiter l'arrivée d'une éventuelle concurrence.


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L'HÔTELLERIE n° 2673 Hebdo 6 Juillet 2000


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