Joséphine Seiss au Sofitel Lyon-Bellecour
Sourire, disponibilité, souci du détail et du bien-être du client : en quelques mots, Joséphine Seiss définit son métier de gouvernante générale. Après un parcours spécial, elle découvre ce métier en épousant un hôtelier.
Tout commence un beau matin en 1967, à la main courante de la réception de l'hôtel Marhaba à Casablanca. Joséphine Seiss y prend ses fonctions alors que rien ne prédestinait cette secrétaire de formation à ce métier. Rien ? Sauf son mariage avec un hôtelier et la sollicitation de Lucien Chapat d'infléchir sa trajectoire professionnelle. Casablanca donc, et Milan un an plus tard à la caisse d'un restaurant. Puis Lyon en 1969 pour l'ouverture du Sofitel Bellecour dont Lucien Chapat est le directeur et où elle est réceptionniste et secrétaire. En 1971, elle travaille toujours au Sofitel, mais à Cherbourg cette fois-ci, avec 80 chambres, où elle occupe son premier poste de gouvernante. Regarder et observer : ces deux mots sont le leitmotiv d'une apprentie qui se rend compte que pour bien faire ce métier, il faut avant tout "l'aimer". Sofitel toujours, mais à Porticcio pour 9 ans, avec 100 chambres en saison et une équipe de 25 personnes, doublé d'un rôle de secrétaire l'hiver en plus de son rôle de gouvernante. Sofitel enfin, à Lyon-Bellecour, où elle revient en 1984 avec la responsabilité de 167 chambres dont 28 suites et 1 présidentielle, 7 personnes à l'année et une quinzaine de temps partiels. Voilà pour le parcours...
Quand on aime, on ne compte pas
L'ambiance ? "Nos clients travaillent, vivent en état d'urgence... et nous, on
s'adapte. La nouveauté est de savoir concilier les horaires suivant l'occupation de
l'hôtel. L'important aujourd'hui est donc cette gestion indispensables du temps et de la
disponibilité. Quand on aime, on ne compte pas."
Le métier ? "Un rôle de maîtresse de maison attentive à l'organisation, à
l'hygiène, qui a le souci du détail et veille à ce que tout soit parfait. Il faut avant
tout aimer les gens, le contact, le partage des belles choses. C'est aussi
l'approvisionnement, la gestion et la formation du personnel qui prend beaucoup de temps.
C'est souvent une question de culture et d'éducation, mais on part de la base.
Aujourd'hui beaucoup font ce métier davantage par besoin que par vocation. On trouve de
moins en moins de gens qui en ont envie. C'est donc à nous, par cette disponibilité, de
donner des points de repère et de transmettre notre amour du métier. Vivre dans le luxe
est agréable : c'est l'un des messages à faire passer." Les conditions de
travail ? "Ce qui freine aujourd'hui, c'est que l'on travaille le jour, la nuit et
les jours fériés. Mais ce sont pour nous des jours comme les autres. Il faut donc être
disponible, mais on récupère et je crois que l'on n'est pas plus à plaindre que dans
d'autres métiers. Il y a toujours de l'imprévu et c'est ce qui en fait le charme."
Le conseil ? "Rester zen ! Même si on est débordée, paraître toujours
disponible. Il faut avoir du plaisir à faire plaisir et alors tout change."
J.-F. Mesplède
Joséphine Seiss et son assistante au Sofitel Lyon-Bellecour : un travail tout en
confiance.
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2660 Hebdo 6 Avril 2000