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Le groupe Flo délaissé par les investisseurs

Société diversifiée du secteur de la restauration, cotée au second marché depuis 1998, le groupe Flo est aujourd'hui à la tête de plusieurs enseignes et chaînes commerciales, marché porteur qui connaît une croissance soutenue due pour l'essentiel au succès de la restauration de chaînes, garantes d'un bon rapport qualité-prix-service exigé par le consommateurqui apprécie particulièrement la restauration à thème.

Dans cette dynamique sectorielle, étudions le portefeuille du groupe Flo, le positionnement et le potentiel de chacune de ses entités que nous classerons en 5 ensembles : les restaurants Flo, Hippopotamus, Flo Prestige, Café Flo, et Le Petit Bofinger. La première regroupe d'une part les Adresses de J.-P. Bucher. Sous ce label sont référencés 14 établissements - 8 grandes brasseries parisiennes (La Coupole, Le Bœuf sur le Toit, Flo, Bofinger, Le Vaudeville, etc.), 5 en province (Reims, Metz, Toulouse, Nancy et Nice) et 1 à Barcelone - qui offrent dans des décors typiques une cuisine traditionnelle française. Parallèlement, dans la logique divertissante d'une sortie au restaurant et dans l'univers très parisien des spectacles, le groupe Flo a développé, en partenariat avec des grands théâtres parisiens, une formule dîner/spectacle. Si elle génère un nombre limité de couverts, elle permet toutefois d'exploiter une plage horaire plus creuse (le début et la fin de soirée), le pic de clientèle se situant généralement entre 20 et 22 heures. Notons que le groupe Flo a récemment racheté Les Grands Marches, à côté de l'opéra Bastille, brasserie qui sera fermée cette année pour travaux dans le but d'en faire "un nouveau concept de Brasserie à Paris" avec une réouverture prévue avant la fin de l'année.
La seconde composante de ce pôle repose sur la transmission de savoir-faire qui comprend notamment le partenariat avec Disney pour la gestion de 4 établissements (exploitation du Rainforest Café à Disneyland Paris), les prestations de services pour des sociétés comme Habitat, le Printemps, etc. A terme, ce pôle devrait être renforcé par le développement des franchises Hippopotamus et Petit Bofinger, cédées à des sociétés absentes du secteur de la restauration (aéroports...) mais souhaitant se doter d'un restaurant thématique à forte notoriété. Dernière entité de ce premier pôle, les restaurants Flo, un concept de brasserie qui est actuellement développé en Chine (1 brasserie à Pékin) avec un partenaire local par le biais d'une master franchise.

Hippopotamus en solo à l'étranger
Fer de lance très rentable de la société, Hippopotamus propose un concept de grill avec un ticket moyen avoisinant les 125 F. Implantée initialement à Paris, l'enseigne est en train d'être développée en région parisienne par le biais d'établissements solo, en centre-ville et en périphérie des grandes métropoles de province (Lyon, Marseille, etc.). Reconnaissable à son cadre moderne rouge et noir et à sa carte de viandes grillées, Hippopotamus est présent sur le segment le plus porteur de la restauration à thème : les grills. Notons que la carte, qui proposait au départ essentiellement des plats carnés, a été diversifiée pour satisfaire une clientèle variée en proposant notamment du poisson grillé, des mets pour végétariens, des salades... L'autre spécificité d'Hippopotamus, qui explique d'ailleurs son succès, est le soin donné à l'accueil des enfants pour faciliter une sortie au restaurant en famille. Avec une marge d'EBE (excédent brut d'exploitation) proche de 15 %, Hippopotamus est la structure la plus rentable du groupe. Quant au développement international de l'enseigne, il s'est concrétisé par l'ouverture de 2 établissements en Espagne. Cette diversification géographique que Buffalo Grill a également entamée en précurseur a nécessité une adaptation du concept aux habitudes culinaires locales et à ses rythmes de consommation. Au 31 décembre 1999, le groupe Flo comptait 40 Hippopotamus (10 ouvertures en propre en 1999) et 10 franchises dont 4 ouvertes l'année dernière.
Flo Prestige regroupe les boutiques traiteurs parisiennes et le traiteur pour événementiels Raynier & Marchetti. La restauration à emporter et les plats traiteurs se démocratisant en France sous l'impulsion du travail des femmes, de la place grandissante des loisirs (35 heures), ce segment de marché est en croissance, le marché parisien des traiteurs se répartissant pour l'essentiel entre 3 grands acteurs : Flo Prestige, Lenôtre (groupe Accor) et Potel & Chabot (groupe Bongrain), des rapprochements pouvant être envisagés à terme. Potel & Chabot, ne possède pas de boutiques, contrairement à Lenôtre et à Flo Prestige, et l'arbitrage pourrait se faire entre les deux sociétés pour compléter leur pôle traiteur pour événementiels. Avec 14 boutiques à Paris et 1 au CNIT de La Défense, Flo Prestige n'a pas vocation à être développé hors de la capitale et ce pour des raisons logistiques, sa plate-forme de production étant située en banlieue parisienne. Toutefois la société, forte de la marque Flo et de sa notoriété internationale, a développé, en partenariat avec un acteur local japonai, un contrat de franchise (renouvelé pour 10 ans en 1998) pour l'ouverture de boutiques ou de corners Flo au Japon. Elle en compte aujourd'hui 45. Quant à la croissance de Raynier & Marchetti, elle est tributaire des grandes manifestations parisiennes comme la Coupe du Monde de Football et plus récemment les festivités de l'an 2000.

Petit Bofinger, dernier né
Café Flo est un concept londonien de restaurants à la française qui regroupe aujourd'hui 13 établissements. Le ticket moyen est de 18 £ pour une cuisine de qualité servie en continu, du petit-déjeuner au déjeuner, du goûter au dîner. Cette chaîne qui n'est pas encore rentable est en voie de structuration et sera à terme développée en dehors de Londres - ville où la concurrence est particulièrement vivace et où de nouveaux concepts culinaires fleurissent régulièrement alors que d'autres dépérissent - notamment dans les grandes capitales internationales, en solo ou en partenariat avec un autre acteur du secteur.
Dernier-né des concepts du groupe Flo, Le Petit Bofinger est la chaîne montante du groupe. Dans la lignée des bistrots de quartier, cette enseigne propose un ticket moyen de 135 F, une cuisine française de qualité avec une carte en fonction des saisons changée régulièrement et une sélection de vins du terroir servis au verre. Implantée exclusivement à Paris et sa proche banlieue (Boulogne, Neuilly...), cette chaîne devrait se développer en province pour redynamiser notamment certaines adresses locales en perte de vitesse, mais dotées d'un emplacement de choix. Avec 8 restaurants au 31 décembre 1999, le groupe Flo a accéléré les ouvertures l'année dernière en transformant les anciens restaurants L'Amanguier, chaîne rachetée en 1998. Outre le concept prometteur de l'enseigne (restaurant de quartier de qualité à un prix étudié), l'objectif du Petit Bofinger est de devenir une chaîne, ce qui induit un référentiel fort pour la clientèle, une notoriété nationale et, à terme, un niveau élevé de rentabilité.
Alors que le secteur de la restauration n'était plus animé dans l'attente des résultats de bon nombre de sociétés (Léon de Bruxelles le 28 mars, Buffalo Grill le 29), le groupe Flo vient d'annoncer la signature d'un partenariat avec Compass (cf article p. 13), leader mondial de la restauration collective dans le domaine de la restauration concédée. Cet accord d'une durée de dix ans devrait se concrétiser en France par l'ouverture de 30 établissements au minimum et générer un CA compris entre 61 Me et 76.2 Me. La rémunération du groupe Flo se fera sous forme de royalties (entre 3,5 et 4 % du CA des restaurants exploités).
Par ailleurs, fort d'une capacité d'endettement importante (gearing 99e de 38 %), le groupe Flo souhaite toujours acquérir une autre chaîne de restauration à thème duplicable qui offre "un ticket moyen compris entre 15 et 20 e." A cet égard, et alors que le p.-d.g. du groupe avait jusqu'alors démenti s'intéresser à Léon de Bruxelles, il indiquait au Figaro Economie que "sur les niveaux actuels de Léon de Bruxelles (dont le changement de statut vient d'être entériné par l'assemblée extraordinaire du 21 mars dernier), sa société commence à s'y intéresser".

Un CA en hausse
Avec un chiffre d'affaires en 1999 de 279 Me, en hausse de 15,5 % - soit 15,3 % par ouverture d'établissements, 0,1 % à périmètre constant et 0,1 % par effets de change - le groupe Flo maintient un rythme soutenu de croissance grâce à une dynamique d'ouvertures soutenue. Les résultats annuels du groupe seront, quant à eux, publiés le 18 avril prochain. Le marché table sur un résultat net de 7,7 Me, soit un bénéfice par action (BPA) de 2.1 e. Pour l'exercice en cours, la croissance de l'activité devrait être de 12.5 % avec les ouvertures prévues de 16 Hippopotamus dont 2 à l'étranger et 2 en franchise, 3 Petit Bofinger, 2 Café Flo, 1 boutique Flo Prestige et la montée en puissance des restaurants qui ont ouvert leurs portes au dernier trimestre 1999 (2 Petit Bofinger et 5 Hippopotamus, en propre). Le résultat net devrait atteindre 9.2 Me soit un BPA de 2.5 e.
Concernant le parcours boursier de l'action du groupe Flo, il a été chahuté depuis le début de l'année à l'image des Small Caps des secteurs traditionnels, baisse qui s'est accélérée après la publication du chiffre d'affaires de la société jugé décevant par le marché, en termes de croissance interne (+ 0,1 %). Toutefois, la récente correction des valeurs technologiques semble avoir amorcé un début de réallocation des investisseurs vers les sociétés des autres secteurs, notamment celles des loisirs et de la restauration, qui tout en offrant des perspectives de croissance soutenue sont également rentables. L'action du groupe Flo s'échangeait récemment à 34.0 e après un plus haut depuis janvier à 39.7 e et un plus bas à 32.5 e. Sur cette base, le PE (price earning) estimé pour 2000 ressort à13.6 e.
D. Henriet


Au 31 décembre 1999, le groupe Flo comptait 40 Hippopotamus et 10 franchises dont 4 ouvertes l'année dernière.


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L'HÔTELLERIE n° 2659 Hebdo 30 mars 2000

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