Paris
Inaugurée en 1932 par Robert
Jenny, la brasserie qui porte son nom a su au fil des ans défendre vaillamment les
couleurs de l'Alsace. Depuis 20 ans, cette institution, qui dispose de 600 places assises
sur 2 000 m2 de surface, appartenait à Colette et Miroslav Siljegovic (Le Flore, La
Closerie des Lilas) qui souhaitent désormais "se consacrer à la Rive Gauche"
et qui n'hésiteraient pas "à se porter acquéreurs si la brasserie Lipp était
à vendre". Chez Jenny ne fait plus partie de leur périmètre de prédilection,
mais place de la République, les enseignes s'installent. Ça bouge ! Autour d'elle,
Buffalo Grill, Léon de Bruxelles et McDonald's ne jouent certes pas dans la même
catégorie, mais ils drainent immanquablement une nouvelle clientèle. Chez Jenny, la
tradition et les saveurs d'Alsace montent le ticket moyen aux alentours de 180/190 F.
Pour les frères Blanc, qui ont acquis non seulement le fonds mais aussi les murs, cette
percée dans l'Est parisien n'est pas pour leur déplaire. "Il est vrai que nous
étions un peu légers entre Bastille et République", reconnaît Jacques Blanc
qui tient malgré tout à ne pas divulguer le montant de la transaction.
Implanter le savoir-faire
"Nous avons pris la direction effective de Chez Jenny le 1er janvier. Comme nous
l'avons toujours fait, nous conservons l'équipe en place. Nous allons commencer par faire
le bilan de l'établissement, puis nous amènerons notre savoir-faire pour booster
l'affaire", ajoute-t-il. L'un des axes de développement passera par une tranche
de travaux qui donnera vie commercialement à un local du restaurant de plus de 400 m2 qui
est actuellement totalement vide. Qu'en feront-ils ? Pour l'instant, la discrétion est de
mise.
"C'est un très beau navire avec un cadre unique, déclare Jacques Blanc. Chez
Jenny possède la plus belle collection de France de Spindler (tableaux réalisés en
marqueterie représentant des scènes et des paysages alsaciens typiques). Ses salons
modulables offrent de surcroît de belles perspectives pour les banquets et séminaires."
"On a une politique de développement, des projets, confie Jacques Blanc. Mais
entre les prévisions et les réalisations, il y a parfois des écarts. Nous réagissons
en fonction des occasions qui se présentent..." Après les rachats de l'Alsace,
de La Lorraine, du Petit Zinc et du Muniche en 1999, les frères Blanc confirment en tout
cas dès l'orée de l'an 2000 que leur appétit est toujours aussi aiguisé.
N. Lemoine
Les frères Blanc entament l'an 2000 en s'offrant une onzième brasserie
parisienne.
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L'HÔTELLERIE n° 2647 Hebdo 6 Janvier 2000