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Les Sables-d'Olonne

10 ans pour l'Institut de thalassothérapie

L'Institut de thalassothérapie vient de fêter ses dix ans ainsi que l'hôtel Mercure qui est le support d'hébergement privilégié des curistes. En dépit de la fréquentation (22 000 curistes par an), l'activité n'engendre pratiquement aucun effet d'entraînement sur l'hôtellerie traditionnelle de la station balnéaire. Explications avec Pierre Caperan, directeur du site depuis un an.

C'est en juillet 1989 qu'ouvrent ensemble l'hôtel Mercure (100 chambres trois étoiles) et l'Institut de thalassothérapie, entre la petite forêt de la Rudelière et le lac de Tanchet, et devant la mer à perte de vue. Pour le curiste hébergé, il n'y a qu'un établissement, tant la communication entre les espaces est naturelle. Les activités de thalassothérapie et d'hôtellerie sont très fortement interactives.
Les investissements ont fait l'objet de montages différents : l'Institut de thalassothérapie relève d'une société d'économie mixte association à 50 % d'Accor et de la ville des Sables-d'Olonne ; l'hôtel appartient pour moitié à Accor et pour moitié à des investisseurs omanais. "Les curistes hébergés représentent 50 % de la clientèle de l'hôtel Mercure. L'autre moitié est une clientèle d'affaires ou de loisirs. Sur 100 curistes, 60 prennent leur hébergement ici, les autres 40 % correspondent à une clientèle locale." Est-ce à dire que la thalassothérapie a un effet nul sur l'hôtellerie locale ? Pierre Caperan aurait tendance à dire oui. Cela tient à la volonté de capter un maximum de clientèle hébergée sur place, aux circuits de commercialisation des séjours des curistes, et à la configuration de l'offre d'hébergement de la place locale qui n'est pas en adéquation avec les besoins des curistes.
"Nous, on ne vend pas une autre formule d'hébergement que le Mercure. L'essentiel de la clientèle de thalassothérapie (originaire pour 40 % de la région Ile-de-France) est hébergé ici. Sinon, pour la clientèle régionale située dans un rayon de trente à cinquante kilomètres, ce sont des gens qui ont des résidences secondaires ici, qui ont de la famille qui les héberge ou qui viennent en résidences hôtelières à Orion (à un bon kilomètre dans le centre-ville) ou VAL (résidence Vacances Auvergne-Limousin, sur le port de pêche, nettement plus éloignée)."

Projet Ibis
Mais la clientèle ainsi visée dans ces résidences est très modeste, en nombre. Ce n'est pas une grosse affaire. "Je ne peux pas travailler avec un autre hôtel trois étoiles, dans la mesure où il y a le Mercure dans cette catégorie." D'ailleurs quel serait l'intérêt pour le client en termes de rapport/qualité prix alors qu'aucun autre établissement n'a l'avantage d'être au cœur du site de la thalassothérapie ? "Quand on envisage ou qu'on choisit - du point de vue du client - de ne pas être logé sur place, c'est qu'on cherche à gagner sur le prix du séjour, ou qu'on tient à une indépendance totale par rapport à tout système hôtelier. Par conséquent, la structure type pour nous, dans l'environnement de la thalassothérapie, c'est un trois étoiles, un deux étoiles et une résidence hôtelière." Alors c'est l'impasse ? Non. "On est en attente d'un autre type d'offre. Le projet d'un Ibis (deux étoiles) en lieu et place du Diamant en centre-ville m'intéresse. Et puis il y a l'édification en cours d'une nouvelle résidence hôtelière, derrière le Casino des Pins. C'est à deux ou trois cents mètres, et alors la perspective de louer un studio, mettons à 1 000 F la semaine en basse saison, ça change tout ! Il y a un vrai différentiel de prix motivant (par rapport au coût de la cure en couplage hôtel Mercure). C'est intéressant, synonyme de potentiel d'une nouvelle clientèle différente de celle du trois étoiles. Il y a de la place pour une clientèle de thalassothérapie qui ne peut se permettre un hébergement trois étoiles. En ce sens une offre diversifiée d'hôtellerie nous aiderait bien.
La difficulté avec les résidences Orion et Val c'est qu'elles sont loin, l'idéal c'est une localisation à deux ou trois cents mètres. La résidence derrière le Casino des Pins serait à bonne portée de distance. Il faut pouvoir la couvrir en toute autonomie, à pied. En plus, ça ne gâche rien, la promenade est ici agréable : du parc des sports de la Rudelière à la pinède, les Sablais disent de ce quartier qu'il est le "poumon vert" de leur ville."
L'Institut du complexe de thalassothérapie dispose d'une structure qui lui laisse une marge de progression. "Le taux de remplissage est de 60 %. On est dans la moyenne." Un constat qui veut aussi dire qu'on peut mieux faire. Pierre Caperan y croit au vu de considérations techniques locales, au vu aussi des phénomènes et comportement de société. Les investissements publics dans le TGV (Montparnasse-Les Sables-d'Olonne à partir du mois de mai) et le début de désenclavement routier) devraient avoir des conséquences directes : "On compte relever le remplissage, le touriste déterminant ses lieux de séjour de vacances en partie en fonction de la facilité d'accès à ces lieux." Et puis le dispositif des 35 heures serait aussi une bonne nouvelle : "C'est synonyme de plus de temps libre, à nous de savoir capter un public plus souple."

30 MF de CA
Enfin l'évolution de la clientèle lui apparaît très positive en termes d'image et d'importance quantitative : "On va vers un rajeunissement. La moyenne d'âge était de 55 à 65 ans il y a dix ans ; elle est aujourd'hui de 45 à 55 ans. Ce sont des femmes à 65 %. Il n'est pas rare que vienne d'abord la femme avec une amie. Puis de cette expérience, la femme décide son mari à venir." Le chiffre d'affaires du complexe thalasso-Mercure s'établit à 30 millions, chiffre stable qui cache cependant une progression estime Pierre Caperan puisqu'il masque une évolution positive qui a compensé la perte de clientèle consécutive, depuis 1997, au refus de la Sécurité sociale de prendre en charge le remboursement des visites médicales à l'entrée, ou encore les soins des kinés. Selon Pierre Caperan, cela pouvait représenter 15 à 20 % du prix d'une cure. Enfin, en termes de commercialisation, la très grande majorité des cures est traitée par les circuits de Thalassa-International, le circuit Accor. "Le plus souvent, le client traite avec nous ou avec son agence de voyages." Vendre un séjour de thalassothérapie ne s'improvise pas au premier guichet venu : "Une réservation c'est souvent dix à quinze minutes de contacts. C'est ce qui explique par exemple qu'avec Sabletour (la structure commerciale du pôle touristique des Sables-d'Olonne) on n'arrive qu'à conclure deux ou trois opérations dans l'année."
H. Front


L'essentiel de la clientèle est hébergée dans le Mercure qui jouxte l'Institut.


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L'HÔTELLERIE n° 2647 Hebdo 6 Janvier 2000

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